2 ) Une exposition qui revêt un caractère sociologique et qui interroge
Dans la Martinique d’aujourd’hui, pratiquement plus personne en dehors de quelques personnes âgées et un certain nombre de résistants culturels, ne met de Rad Kabann sous son matelas. Malgré la réalité d’une inégalité sociale chronique et d’un appauvrissement galopant de la population, l’aisance affichée et en tout cas perçue fait que chacun possède un lit suffisamment confortable pour n’avoir aucun besoin d’accumuler sur son sommier des vêtements usagés.
Cependant, les Rad Kabann, tout comme un certain nombre de pratiques domestiques, ont marqué pendant longtemps l’habitat martiniquais.
Jusqu’aux années 70 et avant l’avènement de l’ère de la consommation acharnée, le Martiniquais est plutôt un paysan conservateur. La majorité de la population est pauvre et vit dans des campagnes où on a difficilement accès aux biens matériels. Les matelas, fabriqués artisanalement en toile bourrée de coton souvent récolté près de la maison, sont trop onéreux pour la masse.
En conséquence, on s’arrange comme on peut et le repos se prend sur une couche souvent partagée entre frères et sœurs, sinon avec les parents et faite d’une accumulation de vieux vêtements usagés, trop petits, déchirés: les Rad Kabann.
Cependant, les Rad Kabann, tout comme un certain nombre de pratiques domestiques, ont marqué pendant longtemps l’habitat martiniquais.
Jusqu’aux années 70 et avant l’avènement de l’ère de la consommation acharnée, le Martiniquais est plutôt un paysan conservateur. La majorité de la population est pauvre et vit dans des campagnes où on a difficilement accès aux biens matériels. Les matelas, fabriqués artisanalement en toile bourrée de coton souvent récolté près de la maison, sont trop onéreux pour la masse.
En conséquence, on s’arrange comme on peut et le repos se prend sur une couche souvent partagée entre frères et sœurs, sinon avec les parents et faite d’une accumulation de vieux vêtements usagés, trop petits, déchirés: les Rad Kabann.