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UN MOUVEMENT SOCIAL HISTORIQUE .


Rédigé le Samedi 14 Février 2009 à 17:40 |

Par Camille Chauvet

De mémoire d’observateur du monde du travail, il faut remonter aux événements de Février 74 de Chalvet pour retrouver une telle mobilisation du monde du travail, et une telle sympathie de la rue pour les manifestants.


UN MOUVEMENT SOCIAL HISTORIQUE .
La Guadeloupe en éruption, il était évident que les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Martinique ne pouvait pas, ne pas s’incrire dans la dynamique de refus des dégâts causés par un système colonial, aggravés par l’environnement d’une crise mondiale.

En tout cas, la réalité martiniquaise s’impose à tous, et celle-ci se résume en quelques chiffres : Une population totale de 400 000 habitants, pour une population active de 167014 .Les actifs ayant un emploi atteignent le chiffre de 124 870 .Les emplois salariés au nombre de 113 100 dont 13125 en emplois aidés et 19200 à temps partiel. Les chômeurs représentent 21,2% de la population active environ 34500 et s’y ajoute 74213 allocataires des minimas sociaux sont 32393 allocataires du RMI.
Cette situation critique ne pouvait que conduire à l’entrée en actions des salariés martiniquais.

La Guadeloupe étant mobilisé et sur le pied de guerre avec le collectif Liyannaj kont pwofitasyon.
Le jeudi 5 était la date annoncée pour cette mobilisation. Très tôt à la Maison des Syndicats , les salariés chômeurs, retraités ,étudiants, personnes à handicap sont invités à se rassembler pour une mobilisation qui se veut exemplaire. Les syndicats CGTM.CDMT.UGTM.CFE/CGC.UNSA.CGTMFSU.CGTM.FSU.SMBEF.CFDT ont appelés leurs militants .L’intersyndicale est fortement influencée par ce qui se passe en Guadeloupe, et les constats et les thèmes pour mobiliser sont les mêmes : « l’augmentation de la pauvreté et une hausse des prix démesurée ,une précarisation massive des emplois, la remise en cause du statut des fonctionnaires etc… contre la vie chère ,et surtout le fait que les profits ne cessent d’augmenter … Les disparités entre les prix en France et ceux pratiqués en Martinique » .

L’appel du Jeudi était entendu

L’appel était entendu, et le Jeudi 5 février l’intersyndicale, de fort d'une mobilisation estimée entre 18000 et 25 000 manifestants, annonce sa volonté de négocier sur des mesures pour l'emploi et le pouvoir d'achat et le gel de certaines réformes comme les suppressions de postes dans la fonction publique. Et s’y ajoutaient le droit effectif de vivre et de travailler en Martinique, la reconnaissance du fait syndical martiniquais, le réouverture des négociations de branche, la transformation des emplois précaires en emplois durables, la formation des travailleurs en vue d’occuper les emplois émergents, un service publique dans l’intérêt de tous, l’augmentation des salaires, la revalorisation des pensions des retraités, un service éducatif au service de la population, l’amélioration des conditions de travail, de santé, de vie et la prise en compte par la sécurité sociale de tous les accidentés du travail et des produits dangeureux.

Un défilé impressionnant dépassant sans doute l’attente des organisateurs. Durant trois heures le boulevard Général De gaulle est envahi par le cortège précédé d’un véhicule de la police nationale.
Au bout de cette démonstration de force le préfet de Région Ange Mancini ne s’est pas laissé débordé, il a vite compris que pour éviter l’embrasement, le seul chemin était celui de l'écoute, le dialogue, la porte ouverte et aucun sujet tabou, sachant très bien qu’il ne pouvait s’exprimer sur les demandes de l’intersyndicale élargie aux parlementaires et présidents des Collectivités Territoriales.
Une première rencontre de mise en place des formes de la table de négociation en attendant d’aller au fond. Les différents acteurs jettent les bases des conditions dans lesquelles vont dérouler les négociations.
Tout se met en place et fond n’est pas abordé.

Vendredi… 6 Quoi de neuf ?

La maison des syndicats et ses abords étaient en ébullition sur le coup des 9h30, ce vendredi matin 6 février. Plus d’un millier de personnes y attendaient le collectif du 5 Février , nouveau nom du rassemblement qui regroupe les syndicats ,les associations, les personnalités, notamment politiques qui se sont mobilisés le 5 février en Martinique pour plus de pouvoir d’achat .Une mobilisation réussie a du reconnaît le Préfet lui-même. Vers 10h30 arrivent à la préfecture, où les attendaient depuis plus d’une demi-heure les autres participants.

Le préfet bien entendu, entouré des autres services de l’Etat :Insee, Iedom, mais également la cgss, la caf, les chambres consulaires ccim, chambre d’agriculture, et le patronat avec le medef et la cgpme. Les repésentants de la grande distribution étaient là aussi. Ils sont ont le sait très concerné par la grève qui se déroule actuellement, tellement que tout semble indiquer qu’ils réalisent sur les dos des martiniquais de super profit. Le rectorat est également présent.

Du côté du collectif on note la présence d’Alfred Marie-Jeanne député président du Conseil Général, du député maire de la ville de Fort-de-France Serge Letchi, du Maire du Vauclin, Raymond Occolier président de l’association des Maires, d’Alfred Almont député du nord caraïbe.

C’est finalement près de cent personnes qui se sont trouvés à la table des négociations le vendredi matin à la préfecture, tandis que à l’extérieur, de la préfecture plus d’un millier de personnes manifestaient scandant le refrain « mammaille la cé travay nou lé,sé pa la charité ».Chemin faisant d’autres slogans et inévitablement les grévistes ont repri le mot d’ordre des Guadeloupéen tout au long de leur grève, en remplaçant Guadeloupe par Martinique :Martinique sé pay nou,pay a sé pa ta yo…
La rencontre des parties n’a toujours rien accouché,sinon l’annonce venue de Paris que les décisions prises pour la Guadeloupe seront appliquées aussi en Martinique.En fin de soirée les parties se séparaient pour un rendez-vous lundi 9 à 15 heures, toujours à la Préfecture.

En toile de fond.

Le Secrétaire d’Etat Yves Jégo s’est installé en Guadeloupe et devra prendre le temps de régler la crise dans un contexte particulier, car en toile de fond la montée en force des gens venus du froid, véritable soldats de la colonisation en phase de consolidation de l’occupation du pays Martinique, crée une situation explosive.
C’est vrai que la conjoncture prend le pas sur tout le reste. Mais au fond, toutes ces revendications n’ont rien de conjoncturelles. C’est le système colonial, le monde de l’habitation qui perdure, et ne peut plus fonctionner dans sa forme moderne actuelle.
C’est une occasion unique pour l’Administration Française des Isles de l’Amérique de tout mettre à plat. Seules des mesures cohérentes, en rupture avec les politiques libérales actuelles, peuvent permettre d’endiguer la catastrophe qui s’annonce.








SOCIETE


1.Posté par LENA le 14/02/2009 20:45
Ca vré, tou les syndicats sont là mais tous les corps de métiers ne le sont pas encore. Yon ka gadé enlè lot, an banm mâlin.Cé lè yo bandé jé ya enlè yo ke ca obligé yo bwinnin! Le pouvoir d'achat c'est l'affaire de tous !

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