réparation du Crime contre l’Humanité qu’est l’esclavage est au cœur de cette problématique.
Alors que le traitement de cette question balance ordinairement entre subtilités juridiques et polémiques politiciennes, l’auteur propose d’en prendre une vue plus large et plus profonde.
Depuis une dizaine d’années, en effet, les actions en indemnisation se multiplient dans les pays démocratiques stables.
La « judiciarisation de l’histoire » est ainsi entrée dans une nouvelle phase: «Nous necherchons plus à réprimer quelques acteurs ou à réconcilier les peuples après une grave crise, mais nous prétendons réparer les crimes du passé, et ce indépendamment de toute situation paroxystique.»
Cette évolution trouve sa traduction dans le droit.
D’un modèle pénal visant la sanction des bourreaux, la justice est passée à un primat du droit civil, qui permet la réparation monétaire des victimes.
Pour l’auteur, cette « idée américaine » s’est traduite formellement par la procédure de la class action des Juifs américains contre des banques suisses entre 1996 et 2000. Elle a posé les bases d’un nouveau genre de procès : effacement de l’État, mise en scène hollywoodienne, rhétorique de la dette, tractations en marge du procès.
L’auteur ne juge pas, mais il pointe les limites de ces actions, à commencer par l’impossible évaluation des préjudices causés par la Shoah, l’esclavage ou la colonisation. Il est difficile de mesurer des pertes matérielles, encore davantage de chiffrer la souffrance.
Deuxième limite, ces procès peuvent générer une concurrence entre les victimes, qui va à l’encontre des objectifs poursuivis par la justice transitionnelle, comme de ressouder la communauté politique.
Enfin, la réparation matérielle n’équivaut pas nécessairement à une reconnaissance symbolique.
Cette réflexion, profonde et savante, mène l’auteur à une conclusion restrictive : le formalisme du droit ne peut à lui seul panser les plaies de l’histoire.
C’est à la politique qu’il revient, en dernière instance, de penser et de mettre en récit la coexistence humaine.
La justice serait-elle une affaire trop sérieuse pour être abandonnée aux juristes .Peut-on réparer l'histoire ? Colonisation, esclavage, Shoah .
Source Sciences humaines .com
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Alors que le traitement de cette question balance ordinairement entre subtilités juridiques et polémiques politiciennes, l’auteur propose d’en prendre une vue plus large et plus profonde.
Depuis une dizaine d’années, en effet, les actions en indemnisation se multiplient dans les pays démocratiques stables.
La « judiciarisation de l’histoire » est ainsi entrée dans une nouvelle phase: «Nous necherchons plus à réprimer quelques acteurs ou à réconcilier les peuples après une grave crise, mais nous prétendons réparer les crimes du passé, et ce indépendamment de toute situation paroxystique.»
Cette évolution trouve sa traduction dans le droit.
D’un modèle pénal visant la sanction des bourreaux, la justice est passée à un primat du droit civil, qui permet la réparation monétaire des victimes.
Pour l’auteur, cette « idée américaine » s’est traduite formellement par la procédure de la class action des Juifs américains contre des banques suisses entre 1996 et 2000. Elle a posé les bases d’un nouveau genre de procès : effacement de l’État, mise en scène hollywoodienne, rhétorique de la dette, tractations en marge du procès.
L’auteur ne juge pas, mais il pointe les limites de ces actions, à commencer par l’impossible évaluation des préjudices causés par la Shoah, l’esclavage ou la colonisation. Il est difficile de mesurer des pertes matérielles, encore davantage de chiffrer la souffrance.
Deuxième limite, ces procès peuvent générer une concurrence entre les victimes, qui va à l’encontre des objectifs poursuivis par la justice transitionnelle, comme de ressouder la communauté politique.
Enfin, la réparation matérielle n’équivaut pas nécessairement à une reconnaissance symbolique.
Cette réflexion, profonde et savante, mène l’auteur à une conclusion restrictive : le formalisme du droit ne peut à lui seul panser les plaies de l’histoire.
C’est à la politique qu’il revient, en dernière instance, de penser et de mettre en récit la coexistence humaine.
La justice serait-elle une affaire trop sérieuse pour être abandonnée aux juristes .Peut-on réparer l'histoire ? Colonisation, esclavage, Shoah .
Source Sciences humaines .com
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