Les « p’tits jeunes » que nous étions à l’époque qui l’accompagnent dans cette campagne déjà maculée des affreux dégâts du populisme s’accrochent à son rythme. Et quel rythme ! Un rythme fait de rigueur et d’exigence envers soi-même, envers les autres et pour les autres.
Rien n’est laissé au hasard et à l’à peu-près. Les qualificatifs de « parfait » et d’ »extraordinaire » doivent être au rendez-vous de tous les quotidiens d’une campagne. Une campagne électorale remplie de milliers de contacts humains et d’initiatives toutes aussi audacieuses les unes que les autres.
Il y laissera quelques kilos, ses chaussures mais jamais cette inépuisable énergie qui interpelle et qui fait dire à tous « comment il fait ? »
Cet enfant à l’avenir pris en mains dans ces quartiers pétris de la main généreuse du poète sait ce qu’est la survie, épouse au quotidien les mêmes problèmes mais jamais ne s’agenouille devant eux. Une solution merveilleuse sort toujours de l’air rigoureusement sérieux qui émane de ce visage au calme qui serait selon lui un héritage de ses ascendances indiennes.
La victoire une fois obtenue au bout de cette année d’efforts, de mornes et de « fonds » ne changera, ni n’émoussera nullement cette inoxydable volonté. Le quotidien de la ville devient un vrai bouillonnement d’actions et d’idées. Pas un jour qui ne passe sans qu’on ne l’aperçoive, limite courant auprès d’un chantier, dans une réunion, les enchainant avec passion et détermination.
Remplir la mission, l’assumer fièrement et ne jamais baisser les bras telle est sa devise. On devinera sa fatigue à certains moments, sa faim, sa soif après 10 réunions et 50 audiences en 16 heures de présence menées tambour battant mais… jamais une plainte, jamais une complainte sur son sort à lui. « Fort-de-France est notre force, notre bastion, notre navire-amiral, travaillez !!!! » répète t-il à qui l’entendra…forcément.
Les projets sortent à des rythmes effrénés et même quand l’argent manque… il faut affronter cette misère financière, ces « purges », faire preuve d’imagination et toujours se rappeler symboliquement de ce « marré rein ou » que Césaire lui avait lancé comme un défi, ce soir de 2001 au Grand Carbet.
Le Parti quant à lui, doit survivre. Pour toiser les coups de « Jarnac », les traites, les chapardeurs, le patron lui réclame avec une émotion non feinte…. d’assumer la Maison de Trénelle. Impossible de dire non à Monsieur Césaire et il ne résistera pas longtemps à son éloquent « je suis désormais sur votre compte » tellement plein de sens et d’interpellations.
Au Réservoir, rien ne se fait sans douleur, sans déceptions mais le sens du devoir l’emporte. Il le vaut bien ce « Parti Patrimoine ». L’exigence y est également de mise : il faut faire renaître l’enthousiasme des militants, repartir au combat et donner encore plus pour rendre de l émotion à ce majestueux héritage. Les adhésions grimpent, les manifestations s’enchainent avec une montée en puissance en audaces et en initiatives.
Le « Parti » retrouve plus que jamais son rôle de gardien du temple, celui du peuple et de la démocratie et ne laisse désormais rien au hasard. Loi de la honte vantant la colonisation, aventure fumeuse du 74… NON… !!! s’insurge t-il « pas tant que nous sommes là ».
Il exige la réaction de tous, monte au créneau face à l’infamie, à la démagogie, souvent seul, lâché par une « certaine gauche », mais l’enfant de Trénelle a affronté la misère des années 60, alors……
Consciencieux à l’extrême et refusant de courir après tout, il décline poliment la pression des législatives de 2002 et préfère se consacrer exclusivement à cette ville et cette Cacem envers lesquelles il à pris des engagements. « N’insistez pas » dira t-il pour décourager plus d’un qui voyait déjà en lui un destin qui succéderait au Palais Bourbon à l’ami Camille.
Car il s’agit de tenir chaque pas gagné et ces pas ont un prix : humilité, sacrifice, vigilance…
Et les pas sont là, indélébiles,… les combats sont honorables.
Refuser le populisme, l’affronter en 2010 au bout de semaines de questionnements où seule une salle surchauffée, un soir de février à la Ferme Perrine eut raison, dans la douleur du dilemme, de sa fidélité à l’œuvre Capitale.
Toujours ouvert à l’autre, le rassemblement nait petit à petit, désormais … mais pas autour de sa personne. Il déteste le MOI. Son moi, à lui, c’est ce pays, ce peuple qu’il a décidé de servir au mieux, coûte que coûte, vaille que vaille. Nouveau défi, nouvelles audaces… la manière plait, le dialogue nait, renait et « l’oxygène naissant » semble parcourir projets, idées, objectifs, et organisation.
Dans le silence de ses regards épurés, la démarche séduit au-delà de tout fossé et les forteresses réputées imprenables ne résisteront pas à ces armes miraculeuses au service d’une sereine mission d’élévation des consciences.
10 années d’un combat loin des moi haïssables, loin des moi je, loin des rancunes, loin des coups bas, loin des lèche-chèques et des égos surélevés.
10 années d’une impénétrable pureté au service d’une cause, d’un peuple.
10 années pour lesquelles on a tout simplement envie de lui dire un simple mot qui ne doit pas être réservé aux épitaphes.
Merci MONSIEUR Letchimy !!!!
10 années de plus, 10 années encore… on est preneurs !!!!