De ce fait, la mésestime de la collectivité martiniquaise pour les partis nationaux ainsi que son dédain pour les fonctions ministérielles sont perçus par Gwada comme des reproches en creux pour sa propre participation à des gouvernements français. Celle-ci se tait mais n’en pense pas moins.
En tout cas, les postures de rupture du pouvoir local martiniquais ont un coût politique. La plupart des arbitrages gouvernementaux effectués entre les deux territoires se font au détriment de la Martinique.
S’agissant de l’enseignement supérieur, la Guadeloupe a le beau rôle. Alors que la Martinique est toute entière préoccupée par son statut politique, son drapeau et son hymne, le pôle universitaire de la collectivité voisine a su, préférant le concret au panache, développer des unités d’enseignement jusqu’à atteindre 70% des équipements de l’Université des Antilles (UA) et des activités afférentes. Elle se prévaut ainsi d’une primauté incontestable sur le pôle Martinique, lequel a pu être désigné juste comme une antenne de l’UA. La position dominante de la Guadeloupe lui a apporté une assurance qu’elle ne prend plus la peine de cacher.
Ainsi donc, une université martiniquaise, résiduelle, est bien en voie de constitution. La Martinique n’est pas chassée de l’UA, mais la porte de sortie est ouverte. L’opération de rupture avait commencé avec l’aide de Christiane TAUBIRA par le départ de la Guyane de l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG). La collectivité amazonienne apportait ainsi la démonstration, comme celle de Guadeloupe, que contrairement à la doxa martiniquaise et son snobisme antifrançais, un ministre peut être utile.
S’agissant de l’enseignement supérieur, la Guadeloupe a le beau rôle. Alors que la Martinique est toute entière préoccupée par son statut politique, son drapeau et son hymne, le pôle universitaire de la collectivité voisine a su, préférant le concret au panache, développer des unités d’enseignement jusqu’à atteindre 70% des équipements de l’Université des Antilles (UA) et des activités afférentes. Elle se prévaut ainsi d’une primauté incontestable sur le pôle Martinique, lequel a pu être désigné juste comme une antenne de l’UA. La position dominante de la Guadeloupe lui a apporté une assurance qu’elle ne prend plus la peine de cacher.
Ainsi donc, une université martiniquaise, résiduelle, est bien en voie de constitution. La Martinique n’est pas chassée de l’UA, mais la porte de sortie est ouverte. L’opération de rupture avait commencé avec l’aide de Christiane TAUBIRA par le départ de la Guyane de l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG). La collectivité amazonienne apportait ainsi la démonstration, comme celle de Guadeloupe, que contrairement à la doxa martiniquaise et son snobisme antifrançais, un ministre peut être utile.
Arrive donc le moment de l’éclatement annoncé de l’Université. La Guadeloupe peut compter sur ses soutiens et semble prête pour la séparation, alors que la Martinique s’accroche désespérément, esseulée, à une union qui lui échappe.
Étonnamment naïf ou inconscient voire irresponsable, et tout à ses problèmes internes de droit commun, le pôle Martinique n’a pas d’argument autre que les mauvaises manières, à son égard, de sa hiérarchie de Guadeloupe. Laquelle ne semble pas s’apitoyer sur ces considérations morales. Et voilà comment, à l’insu de son plein gré, la Martinique obtiendra sans doute son indépendance universitaire.
Fort-de-France, le 9 avril 2019
Yves-Léopold MONTHIEUX
Fort-de-France, le 9 avril 2019
Yves-Léopold MONTHIEUX