Bien entendu, il faudrait être autiste pour ne pas reconnaître l’évolution du fonctionnement des collectivités de l’outre-mer dans le sens de l’accroissement des pouvoirs des élus locaux. Le développement des idées autonomistes, initiées par le PCM et relayées par le PPM, ont bien évidemment contribué à ce renforcement. On se souvient, cependant, qu’en 1969 le général de Gaulle avait soumis à référendum son projet de décentralisation et qu’en votant non, la gauche martiniquaise avait contribué à son échec. Trois ans plus tard, en juillet 1972, la droite avait mis en place l’établissement public régional, précurseur de la régionalisation.
Mais c’est en 1983 qu’intervient la vraie décentralisation sous l’égide de la régionalisation Defferre. Les pouvoirs accordés aux DOM, plus larges que ceux dévolus aux régions de métropole, ont constitué de vraies aires d’autonomie de gestion. De sorte qu’il serait plus que temps de faire le bilan de cet apprentissage de l’autonomie qu’ont été ces 35 années de gestion locale. A moins que, une fois pour toutes, les opérations comptables ne soient considérées, en Martinique, comme subalternes et mesquines. Même après avoir obtenu le pouvoir de voter des lois par habilitation puis un nouveau statut, les autonomistes se disent encore insatisfaits. Quelle est donc cette autonomie dont seraient partisans tous les martiniquais et qui justifierait encore le moratoire du PPM ?
En réalité, il est une donnée qu’il est difficile d’éluder. Au-delà des postures et des coups de menton, nous sommes dans un territoire où tout le monde manifeste au quotidien avec gourmandise son allégeance à l’Etat français et à l’Europe. Cette propension n’a pas cessé de s’illustrer avec l’avènement de la nouvelle collectivité martiniquaise, la CTM, regardée comme le résultat d’un demi-siècle de revendication autonomiste. A cet égard, le rapprochement du PPM du pouvoir parisien, en particulier du ministère d’Outre-Mer, n’avait jamais été aussi prononcé qu’en ce moment. Cette situation fait apparaître une opposition presque aussi violente entre la ministre et AMJ qu’entre ce dernier et son challenger local. Au point de se demander s’il n’y aurait pas un ministère ultramarin-bis.
En définitive, la question se pose de savoir qui, de la gauche ou de la droite, s’est le plus rapprochée l’une de l’autre. De fait, la gauche s’est ralliée à ce qui a toujours constitué l’épine dorsale de la droite : l’appartenance à la république française. Elle qui, dans le vocabulaire politique, n’utilise encore le mot France qu’en opposition à celui de Martinique et qui a toujours des scrupules à dire « métropole »ou « ultramarin », tout en vivant goulûment le contenu de ces vocables.
Quel martiniquais aurait parié en 1960 que, 60 ans plus tard, l’autonomie ne serait qu’une autre façon de s’amarrer à la France ? La question a été posée à un historien, hier leader tour à tour indépendantiste et autonomiste, aujourd’hui plus que rallié à la doulce France : quelle serait la situation de la Martinique si vous aviez gagné la bataille en 1960 ? La réponse se fait attendre.
Mais c’est en 1983 qu’intervient la vraie décentralisation sous l’égide de la régionalisation Defferre. Les pouvoirs accordés aux DOM, plus larges que ceux dévolus aux régions de métropole, ont constitué de vraies aires d’autonomie de gestion. De sorte qu’il serait plus que temps de faire le bilan de cet apprentissage de l’autonomie qu’ont été ces 35 années de gestion locale. A moins que, une fois pour toutes, les opérations comptables ne soient considérées, en Martinique, comme subalternes et mesquines. Même après avoir obtenu le pouvoir de voter des lois par habilitation puis un nouveau statut, les autonomistes se disent encore insatisfaits. Quelle est donc cette autonomie dont seraient partisans tous les martiniquais et qui justifierait encore le moratoire du PPM ?
En réalité, il est une donnée qu’il est difficile d’éluder. Au-delà des postures et des coups de menton, nous sommes dans un territoire où tout le monde manifeste au quotidien avec gourmandise son allégeance à l’Etat français et à l’Europe. Cette propension n’a pas cessé de s’illustrer avec l’avènement de la nouvelle collectivité martiniquaise, la CTM, regardée comme le résultat d’un demi-siècle de revendication autonomiste. A cet égard, le rapprochement du PPM du pouvoir parisien, en particulier du ministère d’Outre-Mer, n’avait jamais été aussi prononcé qu’en ce moment. Cette situation fait apparaître une opposition presque aussi violente entre la ministre et AMJ qu’entre ce dernier et son challenger local. Au point de se demander s’il n’y aurait pas un ministère ultramarin-bis.
En définitive, la question se pose de savoir qui, de la gauche ou de la droite, s’est le plus rapprochée l’une de l’autre. De fait, la gauche s’est ralliée à ce qui a toujours constitué l’épine dorsale de la droite : l’appartenance à la république française. Elle qui, dans le vocabulaire politique, n’utilise encore le mot France qu’en opposition à celui de Martinique et qui a toujours des scrupules à dire « métropole »ou « ultramarin », tout en vivant goulûment le contenu de ces vocables.
Quel martiniquais aurait parié en 1960 que, 60 ans plus tard, l’autonomie ne serait qu’une autre façon de s’amarrer à la France ? La question a été posée à un historien, hier leader tour à tour indépendantiste et autonomiste, aujourd’hui plus que rallié à la doulce France : quelle serait la situation de la Martinique si vous aviez gagné la bataille en 1960 ? La réponse se fait attendre.