Préanbule
NB. Cette tribune a déjà été publiée sur plusieurs supports, y compris dans France-Antilles, en août 2019. Certains d’entre vous l’ont déjà lue. Ils voudront bien me pardonner de la répertorier dans mes Contrechroniques, en le précédant du commentaire suivant :
Le gouvernement de l’époque et le très parisien Front Antillo-Guyanais pour l’Autonomie (en réalité pour l’indépendance), furent les seuls à croire en l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique. Prenant son désir pour la réalité, le FAGA était convaincu que l’OJAM était porteur au sein de la population martiniquaise d’une volonté séparatiste montante, à laquelle les membres de ce mouvement, eux-mêmes, ne croyaient pas (source directe). Vu la notoriété des personnalités qui le portaient, dont l’une, au moins, aurait été en cheville avec un mouvement révolutionnaire étranger, ce calcul douteux ne fut pas négligeable dans la décision de l’Etat de réprimer l’OJAM. Ce faisant, le gouvernement n’a-t-il pas entendu couper l’éventuel « bras armé » du FAGA dont l’un des promoteurs avait déjà été interdit de séjour en Martinique ? Par ailleurs, un malaise s’observe lorsqu’on évoque des hommes et des moyens financiers qui auraient été pour partie recyclés dans la création d’une école privée bien connue.
Y M
Le gouvernement de l’époque et le très parisien Front Antillo-Guyanais pour l’Autonomie (en réalité pour l’indépendance), furent les seuls à croire en l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique. Prenant son désir pour la réalité, le FAGA était convaincu que l’OJAM était porteur au sein de la population martiniquaise d’une volonté séparatiste montante, à laquelle les membres de ce mouvement, eux-mêmes, ne croyaient pas (source directe). Vu la notoriété des personnalités qui le portaient, dont l’une, au moins, aurait été en cheville avec un mouvement révolutionnaire étranger, ce calcul douteux ne fut pas négligeable dans la décision de l’Etat de réprimer l’OJAM. Ce faisant, le gouvernement n’a-t-il pas entendu couper l’éventuel « bras armé » du FAGA dont l’un des promoteurs avait déjà été interdit de séjour en Martinique ? Par ailleurs, un malaise s’observe lorsqu’on évoque des hommes et des moyens financiers qui auraient été pour partie recyclés dans la création d’une école privée bien connue.
Y M
Il y avait autant d’OJAM que d’Ojamistes.
Après avoir relu le livre-témoin de Gesner MENCE, L’affaire de l’OJAM ou le Complot du mardi-gras ; revu le film de Camille MAUDUECH, La Martinique aux Martiniquais, acte I, et pris connaissance de l’acte II : une mine de révélations en mode de confessions ou d’aveux ; après avoir assisté à deux débats sur le film, dont l’un avec la participation d’anciens de l’organisation, il est possible d’avoir une bonne compréhension du phénomène de l’OJAM. Lequel n’eût jamais eu un tel retentissement sans la regrettable arrestation de quelques-uns de ses membres.
Marqué par les meurtrissures de la décolonisation, de la guerre d’Algérie, en particulier, instruit de la fragilité sociale des nouveaux départements, notamment lors des incidents décembre 1959, l’Etat craignait l’apparition de nouveaux foyers insurrectionnels. Aussi, elle avait cru devoir réprimer dans l’œuf toute agitation, avant de prendre diverses mesures destinées à transformer, de fait, le mode d’appartenance de ces territoires à la France. Ces mesures s’appellent SMA, AFPA, BUMIDOM, réforme foncière, abattement fiscal, quota d’importation, réorientation de l’octroi de mer, etc. Selon l’historien Julien SAINTON, l’intégration se serait alors substituée à l’assimilation. Bref, l’OJAM fit les frais de cette répression comme ce sera le cas, en d’autres circonstances, en Guadeloupe.
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Marqué par les meurtrissures de la décolonisation, de la guerre d’Algérie, en particulier, instruit de la fragilité sociale des nouveaux départements, notamment lors des incidents décembre 1959, l’Etat craignait l’apparition de nouveaux foyers insurrectionnels. Aussi, elle avait cru devoir réprimer dans l’œuf toute agitation, avant de prendre diverses mesures destinées à transformer, de fait, le mode d’appartenance de ces territoires à la France. Ces mesures s’appellent SMA, AFPA, BUMIDOM, réforme foncière, abattement fiscal, quota d’importation, réorientation de l’octroi de mer, etc. Selon l’historien Julien SAINTON, l’intégration se serait alors substituée à l’assimilation. Bref, l’OJAM fit les frais de cette répression comme ce sera le cas, en d’autres circonstances, en Guadeloupe.
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