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Affaire PINTO , les premières réactions arrivent

ici Philippe Pierre Charles


Rédigé le Vendredi 25 Août 2017 à 19:54 |
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La Martinique entière, ami-e-s de Hervé PINTO ou autres, se réjouissait de voir
tourner la page d'une affaire où un homme, blessé dans sa dignité avait décidé de
mettre sa santé et peut-être sa vie en jeu pour avoir le droit de reprendre dans des
conditions normales son travail après une décision de justice favorable.


OÙ VEUT EN VENIR LA DIRECTION DE LA POSTE ?

Les conflits, dans lesquels on est trop souvent contraint d'utiliser des moyens
disproportionnés pour obtenir la simple application de la loi, ne manquant pas,
l'attention de l'opinion se portait désormais sur autre chose. Il restait juste l'espoir
d'un retour à la normale dans les relations entre la direction de la poste et son
agent.

C'était faire trop confiance à cette grande entreprise née sur les ruines d'une
administration plus que séculaire.

Alors forcément on s'interroge : l'initiative scélérate de dénoncer l'accord ayant mis
fin au conflit, est-elle un génial fait d'armes d'un directeur à deux doigts de la
retraite ou l'exécution d'un ordre venu d'une direction parisienne ombrageuse,
ayant du " dialogue social" une conception assez proche de ce que nous avons
connu dans les heures les plus sombres de notre histoire ?

Finalement peu importe. La responsabilité de cette ânerie inhumaine leur appartient
conjointement.


Ayant participé à la négociation aujourd'hui déclarée inutile par la partie patronale,
je me dois de démentir formellement l'argument sur lequel s'appuie le relaps. On ne
nie pas que dans le cours de la négociation des gestes d'impatience sévère aient été
commis par un des accompagnateurs de la délégation. Mais on ne comprendra rien
à l'incident si on ne sait pas les faits suivants :

• Hervé PINTO en était à son 34ème jour de grève de la faim et la situation
d'extrême urgence médicale ne faisait aucun doute.
• A ma demande de rencontre prenant en compte cette urgence, le directeur
local avait répondu par l'intermédiaire des renseignements généraux...de faire
une demande "en bonne et due forme".
• En réponse à notre requête, une fois le contact établi malgré la légèreté
coupable du Directeur, d'obtenir une réponse rapide concernant un sujet
vieux de plus d'un mois, ce dernier nous renvoyait une fois de plus aux
calendes grecques.

On frôlait donc la non assistance à personne en danger.

Plus concrètement encore il faut citer des faits :
La négociation et la signature se sont déroulées en trois temps.
D'abord, après que le supporter énervé ait été ramené à plus de sérénité par des
camarades de la délégation (ce qui est passé sous silence dans le courrier de LA
POSTE) le directeur demande et obtient sans réticence un temps de réflexion, seul
avec son équipe dans sa salle de réunion.

Ensuite plus d'une heure après, la délégation vient prendre la réponse. Une
discussion s'engage sur plusieurs points qui sont aplanis. Enfin, un rendez-vous est
pris pour l'après-midi 15h loin de toute agitation et l'accord est signé avec l’avocat
de Hervé PINTO.

Cette chronologie se passe de commentaires. Le Directeur a eu tout le loisir de
s'esquiver entre les différents moments rappelés, d'en appeler éventuellement aux
forces de l'ordre, à la presse et à tout ce qu'on veut.

Le revirement lamentable et irresponsable de l'administration constitue donc
objectivement une interpellation d'abord des plus hautes autorités qui doivent dire
si elles acceptent qu'on prenne avec autant de légèreté la responsabilité de
nouveaux troubles à l'ordre public, ensuite du personnel de LA POSTE et des
organisations syndicales de l'entreprise qui assistent en grandeur nature à un
reniement éhonté et sous de faux prétextes de la parole donnée, enfin de l'opinion
publique martiniquaise qui certes ne s'était pas mobilisée outre mesure mais qui
avait tout de même suivi avec intérêt et une certaine angoisse cette regrettable
affaire.

Une société dans laquelle l'une des institutions les plus importantes dans le
quotidien de la population, pourrait faire preuve impunément d'un tel mélange
d'inhumanité et de sottise aurait de graves questions à se poser sur elle-même.
Philippe PIERRE-CHARLES



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