Juvénal Rémir, est un personnage haut en couleurs qui se bat sur plusieurs fronts, en passant par l'agriculture, la politique, et le syndicalisme, car lorsqu'il prend la défense de la production locale, c'est un acte syndical patriotique, lorsqu'il intervient dans le conflit du 5 KF, cela s'apparente à un acte politico-syndical.
En fait, il y a deux quidams en Juvénal:
- Celui qui chercher à éveiller les consciences sur la filière qui alimente ces marchands qui ont pignon sur rue aux abords de la RN 5 principalement, à des prix dérisoires défiant toute concurrence, en l'occurrence, la production locale.
- Celui qui part dans toutes les directions, induisant cette difficulté à le suivre, jetant la suspicion sur sa vraie démarche.
Certes la production locale est insuffisante et notre bon Juvénal exagère lorsqu'il prétend que nos producteurs sont obligés de jeter leurs fruits et légumes du fait de l'importation.
De toute évidence l'importation est un vecteur d'équilibre pour la consommation de fruits et légumes, elle doit être contrôlée pour éviter la concurrence déloyale.
Mais attention, et moi qui connais bien cette filière de production agricole qui nous arrive de certains pays latino-américains (Costa-Rica, Panama, République, Honduras, Guatemala Colombie), il s'agit de poison à petites doses que l'on donne au Martiniquais.
En effet les Etats-Unis d'Amérique qui possèdent un stock gigantesque inimaginable, déversent ses produits phytosanitaires prohibés, à ces pays là, où il n'y a aucun contrôle.
C'est cette filière qui arrose la Martinique de ses produits indésirables.
On s'en doute à peine, il y a des commerçants martiniquais, importateurs qui se la font en or, il suffit de suivre leurs camionnette de livraison qui circulent en toute légalité avec adresse E-mail et numéros de téléphone en grosses lettres sur la carrosserie.
Bien entendu ces commerçants là sont certainement en règle, mais sont-ils contrôlés au niveau de ce qu'ils vendent?
L'igname Pacala par exemple, en provenance de Costa-Rica, j'ai visité une exploitation de 125 hectares, et tous les produits phytosanitaires utilisés, sans exception sont à base de molécule de choredecone, et autres interdits depuis longtemps par l'organisation mondiale de la santé, que la Martinique combat, et n'utilise plus.
Des terrains sont désherbés au gas-oil, ce qui détruit la racine des herbes, ce procédé est également utilisé dans le nord de la Martinique par des agriculteurs non Martiniquais.
Et puis ce sont ces pays latinos qui ont inventé ce fameux produit qui permet à la banane Plantin d'avoir un aspect mûr, alors que deux jours avant elle fut verte.
C'est cela que Juvénal Rémir aurait dû expliquer, mais l'homme est impulsif, il ne maitrise pas suffisamment son sujet, avant de partir en campagne, donnant ainsi l'impression de vouloir couillonner ceux qui l'écoutent.
Mais enfin, s'il est normal que Juvénal pense à l'après banane, ce qui est inévitable, compte tenu de la tournure des événements, il n'en demeure pas moins que si l'homme voulait se lancer dans une quelconque bataille politique, cela se saurait depuis longtemps.
Il n'y a pas besoin d'être le défenseur de Juvénal Rémir pour comprendre que c'est ce qu'il convient d'appeler tendrement un cheval fou, mais un cheval qui rentre tout de même à la maison après ses virées.