Les chiffres du chômage aux Antilles sont catastrophiques. Entre 20 et 30 000 personnes dans chaque île restent sans emploi plusieurs années de suite et nombreux sont ceux qui, brisés par cette exclusion sociale, finissent par ne même plus être en état de travailler. C’est particulièrement le cas chez les jeunes dont près de 60 % en Guadeloupe, à peine moins en Martinique, commencent leur vie ainsi : avec la certitude qu’ils n’auront pas d’avenir. Voilà la première des violences ! Une violence sociale insupportable.
À cela s’ajoute une société qui se dégrade de tous côtés. Il y a, en Guadeloupe en particulier, les coupures d’eau toujours plus drastiques qui détériorent encore un peu plus la qualité de vie des malheureux. Tout le monde sait qu’elles sont dues à un réseau de tuyauterie que les multinationales de l’eau et l’État ont laissé littéralement pourrir. Il y a l’école qui, à force de restrictions, a cessé de fonctionner pour beaucoup : chaque année, les deux tiers d’une tranche d’âge en Guadeloupe et à peine moins en Martinique disparaissent de l’école, souvent dès la classe de troisième. C’était le cas du jeune assassin de Yohan, qui traînait dans la rue parce que contrairement à sa victime, il n’avait pu entrer au lycée.
Il y a les transports en commun anarchiques en Guadeloupe, insuffisants en Martinique, qui transforment en véritable expédition la moindre démarche administrative, le simple fait d’aller au travail, sans même parler de chercher un emploi. Yohann est mort aussi parce que tous les jours, il devait attendre son bus, parfois plusieurs heures, sur une bretelle de rocade isolée au pied d’une cité où vivent des centaines de jeunes désespérés. Tout cela sur des îles où une minorité de privilégiés mène une vie opulente … Il est presqu’étonnant que la violence n’explose pas davantage!
Ce n’est pas le travail qui manque : il faut des milliers d’emplois dans la construction, la réparation des équipements, à l’école, dans les services sociaux et dans les transports. Rien que pour empêcher la société de continuer à se décomposer. Cela permettrait en plus de sortir du désespoir des milliers de chômeurs. Voilà la seule solution.
Ce n’est pas non plus l’argent qui manque. D'immenses fortunes sont bâties ici par l'exploitation des travailleurs. De surcroît, les gros planteurs de la banane et de la canne, les békés de la grande distribution sont littéralement gavés de subventions en permanence. Une fraction de leurs profits suffirait pour financer immédiatement des milliers d’emplois ! Pour les riches et leurs serviteurs politiques, tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir local et national, il n’en est pas question : un emploi ne doit exister que s’il rapporte du profit aux capitalistes. En revanche, pour les travailleurs et les pauvres et en fait pour la majorité de la société, c’est pratiquement une question de survie. Mais seul un immense mouvement de colère de la population pourra l’obtenir.
À cela s’ajoute une société qui se dégrade de tous côtés. Il y a, en Guadeloupe en particulier, les coupures d’eau toujours plus drastiques qui détériorent encore un peu plus la qualité de vie des malheureux. Tout le monde sait qu’elles sont dues à un réseau de tuyauterie que les multinationales de l’eau et l’État ont laissé littéralement pourrir. Il y a l’école qui, à force de restrictions, a cessé de fonctionner pour beaucoup : chaque année, les deux tiers d’une tranche d’âge en Guadeloupe et à peine moins en Martinique disparaissent de l’école, souvent dès la classe de troisième. C’était le cas du jeune assassin de Yohan, qui traînait dans la rue parce que contrairement à sa victime, il n’avait pu entrer au lycée.
Il y a les transports en commun anarchiques en Guadeloupe, insuffisants en Martinique, qui transforment en véritable expédition la moindre démarche administrative, le simple fait d’aller au travail, sans même parler de chercher un emploi. Yohann est mort aussi parce que tous les jours, il devait attendre son bus, parfois plusieurs heures, sur une bretelle de rocade isolée au pied d’une cité où vivent des centaines de jeunes désespérés. Tout cela sur des îles où une minorité de privilégiés mène une vie opulente … Il est presqu’étonnant que la violence n’explose pas davantage!
Ce n’est pas le travail qui manque : il faut des milliers d’emplois dans la construction, la réparation des équipements, à l’école, dans les services sociaux et dans les transports. Rien que pour empêcher la société de continuer à se décomposer. Cela permettrait en plus de sortir du désespoir des milliers de chômeurs. Voilà la seule solution.
Ce n’est pas non plus l’argent qui manque. D'immenses fortunes sont bâties ici par l'exploitation des travailleurs. De surcroît, les gros planteurs de la banane et de la canne, les békés de la grande distribution sont littéralement gavés de subventions en permanence. Une fraction de leurs profits suffirait pour financer immédiatement des milliers d’emplois ! Pour les riches et leurs serviteurs politiques, tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir local et national, il n’en est pas question : un emploi ne doit exister que s’il rapporte du profit aux capitalistes. En revanche, pour les travailleurs et les pauvres et en fait pour la majorité de la société, c’est pratiquement une question de survie. Mais seul un immense mouvement de colère de la population pourra l’obtenir.