Intervention au cours du conseil municipal de 5 avril 2014: Élection du maire
Lorsque Nicaise MONROSE a envisagé de me donner l’occasion de m’exprimer au cours de cette séance remarquable du conseil municipal de Sainte Luce, il n’a certainement pas imaginé que je transformerais cet hémicycle en lieu de satisfaction ou de flatterie. Il n’a pas non plus imaginer que j’y poursuivrais la campagne électorale passée ( allusion à l’intervention de JP NILOR qui a, au moment où le maire nouvellement élu l’invitait démocratiquement à s’exprimer, épanché son amertume).
L’incertitude des urnes quel qu’en soit le cheminement, a fait que le nouveau maire peut compter sur les 24 conseillers municipaux de sa liste pour définir et mener l’action dans laquelle Sainte Luce s’inscrira au cours des six prochaines années.
J’espère qu’il pourra compter également sur la participation et la vigilance des huit conseillers municipaux de l’opposition qui devraient d’autant plus se donner, que Sainte Luce à une tradition séculaire de longévité municipale.
Trop respectueux du libre arbitre du citoyen, je ne lancerai ni sentence ni ne définirai de marche à suivre.Dans une commune où la mer joue un rôle important mais encore insuffisant, je ferai appel à la tradition maritime pour suggérer quelques marques.
En effet, que l’on soit pêcheur à la nasse ou au filet, sur DCP ou à la piscine,
Qu’on longe la côte comme plaisancier ou qu’on se dirige vers la haute mer, on a besoin de marques pour choisir et garder le bon cap.
La marque (mak) doit être fixe et durable. Celui qui marque sur le flamboyant le plus fleuri ou le fromager dont la cime se perd dans les nuages sera perdu lorsque se terminera la saison des fleurs ou que le fromager sera abattu.
Celui qui marque sur le bateau ancré dans le port ou sur les phares de la voiture qui crève le silence de la nuit, ne marque rien, ne remarque rien. Il a bâti sur le sable et sur l’éphémère. Je parlerai rapidement de cinq marques qui définissent le cap municipal, cinq marques pérennes et solides.
La première marque c’est le droit. Cela m’amuse d’entendre dire que le maire est le premier magistrat, comme s’il était bénéficiaire d’un privilège ou qu’il était au-dessus des lois.!C’est peut-être le premier magistrat que l’on rencontre dans les rues ou dans les quartiers, le premier à qui on s’adresse, mais c’est tout.
Il ne bénéficie d’aucune préséance, d’aucun pouvoir qui serait au-dessus des autres. Il doit appliquer le droit, et de façon égalitaire. Chaque fois
qu’il s’en écarte, il tombe dans l’arbitraire, les privilèges et la corruption. Le maire, tant en sa qualité de président du conseil municipal qu’en sa qualité de représentant de l’État, est celui qui exerce les compétences que lui confère la loi et qui sont beaucoup moins importantes qu’on ne le prétend.
Si son rôle était de satisfaire tous les besoins des citoyens, il n’y parviendrait jamais car les besoins sont illimités et les moyens de les satisfaire viennent tous du citoyen, c’est-à-dire de sa contribution financière.
L’incertitude des urnes quel qu’en soit le cheminement, a fait que le nouveau maire peut compter sur les 24 conseillers municipaux de sa liste pour définir et mener l’action dans laquelle Sainte Luce s’inscrira au cours des six prochaines années.
J’espère qu’il pourra compter également sur la participation et la vigilance des huit conseillers municipaux de l’opposition qui devraient d’autant plus se donner, que Sainte Luce à une tradition séculaire de longévité municipale.
Trop respectueux du libre arbitre du citoyen, je ne lancerai ni sentence ni ne définirai de marche à suivre.Dans une commune où la mer joue un rôle important mais encore insuffisant, je ferai appel à la tradition maritime pour suggérer quelques marques.
En effet, que l’on soit pêcheur à la nasse ou au filet, sur DCP ou à la piscine,
Qu’on longe la côte comme plaisancier ou qu’on se dirige vers la haute mer, on a besoin de marques pour choisir et garder le bon cap.
La marque (mak) doit être fixe et durable. Celui qui marque sur le flamboyant le plus fleuri ou le fromager dont la cime se perd dans les nuages sera perdu lorsque se terminera la saison des fleurs ou que le fromager sera abattu.
Celui qui marque sur le bateau ancré dans le port ou sur les phares de la voiture qui crève le silence de la nuit, ne marque rien, ne remarque rien. Il a bâti sur le sable et sur l’éphémère. Je parlerai rapidement de cinq marques qui définissent le cap municipal, cinq marques pérennes et solides.
La première marque c’est le droit. Cela m’amuse d’entendre dire que le maire est le premier magistrat, comme s’il était bénéficiaire d’un privilège ou qu’il était au-dessus des lois.!C’est peut-être le premier magistrat que l’on rencontre dans les rues ou dans les quartiers, le premier à qui on s’adresse, mais c’est tout.
Il ne bénéficie d’aucune préséance, d’aucun pouvoir qui serait au-dessus des autres. Il doit appliquer le droit, et de façon égalitaire. Chaque fois
qu’il s’en écarte, il tombe dans l’arbitraire, les privilèges et la corruption. Le maire, tant en sa qualité de président du conseil municipal qu’en sa qualité de représentant de l’État, est celui qui exerce les compétences que lui confère la loi et qui sont beaucoup moins importantes qu’on ne le prétend.
Si son rôle était de satisfaire tous les besoins des citoyens, il n’y parviendrait jamais car les besoins sont illimités et les moyens de les satisfaire viennent tous du citoyen, c’est-à-dire de sa contribution financière.
La deuxième marque, c’est à la transparence.
On n’en parle beaucoup, mais plus on n’en parle plus les choses deviennent obscures. La transparence n’est pas une annonce ou une pétition de principe, mais une pratique garantie par des procédures écrites et respectées, et pas seulement exposées.
À ce propos, certains disaient, pendant la campagne électorale : dès que nous aurons les clés de la mairie, nous allons faire des contrôles et vérifier tout ce que Loulou faisait.
Nicaise, je te demande de ne pas les frustrer de leurs chimères. La loi fait obligation de communiquer tous documents publics, délibérations, arrêtés, comptes administratifs… à toute personne qui le demande.
Je ne considérerais pas comme une offense que tu transmettes à qui le souhaite, tout ce qui a pu être décidé au cours de mes années de gestion.
Je ne demande à bénéficier ni de la prescription décennale, ni même de la quadriennale.
La troisième marque est la gestion désintéressée. La gestion des affaires publiques ne peut pas être une source d’enrichissement personnel.
Mais l’on doit y mettre autant d’énergie que si on était payé pour le faire. Le privilège des élus municipaux est de tenir les cordons de la bourse mais ils ne doivent jamais confondre le mien du notre.
L’élu doit gérer en bon père de famille selon l’expression consacrée, c’est-à-dire vérifier l’utilité des dépenses, la nécessité des recettes et s’assurer de l’équilibre des comptes.
En guise de récompense il ne peut attendre que le respect, pas même les honneurs.
Étant de l’ancienne école, je considère que les honneurs viennent après la mort, lorsqu’on est sûr que la personne que l’on veut honorer ne va plus prendre un mauvais chemin et virer sa cuti.
La quatrième marque c’est la solidarité. C’est déjà une marque de solidarité objective que de vivre ensemble. On partage des équipements, ce qui les rend moins coûteux et qui permet d’accéder à des moyens dont on ne disposerait pas à titre individuel.
Mais c’est aussi la solidarité active qui doit nous pousser à apporter à ceux qui n’en ont pas, les moyens de leur survie, de leur progrès et de leur accomplissement.
Solidarité auprès de ceux qui ne travaillent pas, de ceux qui connaissent des difficultés, de ceux qui subissent un handicap, ou de ceux qui sont frappés par la marque des années écoulées.
Solidarité selon le principe, une canne à pêche plutôt qu’un poisson.
Enfin une cinquième marque est l’inscription de l’action dans la culture et dans l’histoire. Là encore, il ne s’agit pas de proclamation mais de conviction.
On doit s’emparer et se pénétrer de la culture et l’histoire pour en faire la base de sa réflexion et de son action quotidienne. L’histoire
et la culture de la ville qui nous rassemble. L’histoire de notre île qui dépasse le cadre de notre circonscription communale. Puis, au
delà, toutes les sources de notre richesse humaine.
Nous ne devons pas nous réfugier dans l’exiguïté de nous-mêmes si nous voulons que Sainte Luce aille toujours plus loin et s’épanouisse toujours davantage.
Mon cher Nicaise, dans la tâche qui t’attend ces marques qui me paraissent incontournables.
Je te souhaite à toi et au conseil municipal un bon travail dans l’intérêt de la commune, je ne doute pas un instant que la population et l’ensemble du personnel adhéreront à une démarche qui serait ainsi marquée.
Louis CRUSOL
À ce propos, certains disaient, pendant la campagne électorale : dès que nous aurons les clés de la mairie, nous allons faire des contrôles et vérifier tout ce que Loulou faisait.
Nicaise, je te demande de ne pas les frustrer de leurs chimères. La loi fait obligation de communiquer tous documents publics, délibérations, arrêtés, comptes administratifs… à toute personne qui le demande.
Je ne considérerais pas comme une offense que tu transmettes à qui le souhaite, tout ce qui a pu être décidé au cours de mes années de gestion.
Je ne demande à bénéficier ni de la prescription décennale, ni même de la quadriennale.
La troisième marque est la gestion désintéressée. La gestion des affaires publiques ne peut pas être une source d’enrichissement personnel.
Mais l’on doit y mettre autant d’énergie que si on était payé pour le faire. Le privilège des élus municipaux est de tenir les cordons de la bourse mais ils ne doivent jamais confondre le mien du notre.
L’élu doit gérer en bon père de famille selon l’expression consacrée, c’est-à-dire vérifier l’utilité des dépenses, la nécessité des recettes et s’assurer de l’équilibre des comptes.
En guise de récompense il ne peut attendre que le respect, pas même les honneurs.
Étant de l’ancienne école, je considère que les honneurs viennent après la mort, lorsqu’on est sûr que la personne que l’on veut honorer ne va plus prendre un mauvais chemin et virer sa cuti.
La quatrième marque c’est la solidarité. C’est déjà une marque de solidarité objective que de vivre ensemble. On partage des équipements, ce qui les rend moins coûteux et qui permet d’accéder à des moyens dont on ne disposerait pas à titre individuel.
Mais c’est aussi la solidarité active qui doit nous pousser à apporter à ceux qui n’en ont pas, les moyens de leur survie, de leur progrès et de leur accomplissement.
Solidarité auprès de ceux qui ne travaillent pas, de ceux qui connaissent des difficultés, de ceux qui subissent un handicap, ou de ceux qui sont frappés par la marque des années écoulées.
Solidarité selon le principe, une canne à pêche plutôt qu’un poisson.
Enfin une cinquième marque est l’inscription de l’action dans la culture et dans l’histoire. Là encore, il ne s’agit pas de proclamation mais de conviction.
On doit s’emparer et se pénétrer de la culture et l’histoire pour en faire la base de sa réflexion et de son action quotidienne. L’histoire
et la culture de la ville qui nous rassemble. L’histoire de notre île qui dépasse le cadre de notre circonscription communale. Puis, au
delà, toutes les sources de notre richesse humaine.
Nous ne devons pas nous réfugier dans l’exiguïté de nous-mêmes si nous voulons que Sainte Luce aille toujours plus loin et s’épanouisse toujours davantage.
Mon cher Nicaise, dans la tâche qui t’attend ces marques qui me paraissent incontournables.
Je te souhaite à toi et au conseil municipal un bon travail dans l’intérêt de la commune, je ne doute pas un instant que la population et l’ensemble du personnel adhéreront à une démarche qui serait ainsi marquée.
Louis CRUSOL