Connectez-vous S'inscrire
ICIMARTINIQUE.COM
ICIMARTINIQUE.COM
ICIMARTINIQUE.COM
Notre raison d'être : informer, analyser, révéler, expliquer pour anticiper un réel immédiat et le futur ...

Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

NON CE NE SONT PAS DES VOYOUS !


Rédigé le Jeudi 12 Mars 2009 à 20:28 |

Par Michel LAPOSTE. FORT-DE-FRANCE.La présence des gardes–mobiles circulant en camion dans les rues de la ville n’a pas intimidée la population et encore les jeunes. Les Gardes-mobiles ont installé une ambiance de tension.


C’est sans surprise que de quelques pneus et palettes enflammés ont eu pour réponse des lancers de grenades lacrymogène, provoquant des nuits troublées par ces explosions des grenades lacrymogène.

Les jeunes martiniquais en réponse à cette provocation, se sont mis à des lancers de toutes sortes d’objets depuis les débris de parpaings , les pierres, en passant par les jets de bouteilles…
Ces jeunes martiniquais disaient non à leur manière.

NON

"Les petits pères la morale" qui se mettent en colère contre ces jeunes en les traitant de voyous n'ont rien compris.

Il devraient distinguer la violence - de l’homme violent , du casseur gratuit - de celle que l’on rencontre dans la révolte. Il y a une grande différence entre le violent et le révolté. En référence à Camus, l’homme révolté, c’est « un homme qui dit non », ce qui veut dire : « les choses ont trop duré, il y a une limite à ne pas dépasser.

Ce NON de la révolte contient et affirme un OUI qui exige le respect des valeurs humaines, qui réclame plus de Justice sociale. C’est cela la réponse des enfants de la rue.

Cette société Martiniquaise marquée par la violence et les inégalités dès son origine, ne peut se permettre d’accepter un tel système. Le Collectif du 5 février 2009 a choisi une forme de contestation, mais les jeunes martiniquais ont choisi une autre. Celle de ne pas accepter l’insolente présence de ces gardes mobiles.

Ils sont dans un processus de révolte authentique.

Les profiteurs de toutes sortes qui se sont organisés pour se mettre hors la loi peuvent agir en toute impunité. Ils appartiennent à toutes les communautés du pays : nègres, indiens, chinois, juifs, zoreilles et mulâtres.
Tous, ils s’enrichissent sans vergogne dans un négoce fondé sur l’importation et le monopole .

Devant l’oppression du droit, le jeune martiniquais révolté réclame le bon droit.
La révolte est un souci de la justice dans lequel l’homme se lève, sort de son inertie et de son indifférence pour affirmer la conscience d’un bien commun.

Sa révolte n’est pas un mouvement d’appropriation égoïste, elle naît du déchirement moral de l’oppression dont il est la victime.

C’est un révolté qui a soif de justice, il cherche inconsciemment un idéal de justice qu’il ne connaît pas encore, mais auquel il aspire de toute son âme.

Sa révolte est un élan qui ne sait pas encore vers quoi il se dirige, mais un élan qui dit non à l'injustice.
Et cette révolte prend la forme de ce lanceur de pierre qui peut être arrêté net dans son envol par une grenade lacrymogène.
Au fait, il n’est ni voyou,ni révolutionnaire



NI VOYOU, NI REVOLUTIONNAIRE

Ce lanceur de pierre n’est ni un voyou et encore moins un révolutionnaire, répétons- le .Le Mouvement social de février 2009 n’est pas une révolution. La révolution suit un cheminement inverse. Elle part d’un idéal pour tenter de réformer le réel. Elle veut changer le monde, faire entrer de force la réalité dans le moule de l’idéal. Et pour mobiliser les volontés, elle récupère le sentiment latent d'injustice en promettant des lendemains meilleurs. L’esprit révolutionnaire trahit la révolte en lui substituant un équivalent conceptuel, la lutte idéologique, en faisant passer un système politique pour l’incarnation de la justice.

Nous sommes loin de ce registre durant ces trente cinq jours de mobilisation populaire.

Le thermomètre est monté, mais la fièvre a baissée. Mais il va remonter plus vite qu’on ne le pense et sans collectif…
En plus de nos propres maux, on peut ajouter les dégâts causés par une société médiatisée à l’excès, balançant des messages de consommation à outrance pour un public sans moyen de consommer.
C’est une génération dépourvue de repères, ou à l’inverse accablée de repères immoraux par la Télé, les jeux vidéo, les modèles bad boy US , et sans encadrement, car nombre de parents et de professeurs sont dépassés, subissant en silence.
Alors quelles valeurs pour construire ces jeunes martiniquais ? Les lendemains de Février2009 doivent nous apporter des leçons, sinon…

b[



Actualité Martinique


Dans la même rubrique :
< >

Actualité Martinique | INTERNATIONAL | SERVICES | LES DOSSIERS | POLITIQUE | EDITO | FEMMES & LIFE STYLE | LOISIRS & MEDIAS












Aimez le Facebook ICIMARTINIQUE.COM