Au moment où l’UAG disparaît et que des structures de remplacement vont devoir être mises en place, il est regrettable que la question cruciale du mode d’organisation adéquat n’ait pas donné lieu à des réflexions et échanges dignes de ce nom entre les universitaires et que l’on se contente finalement des proposions du ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.
En Guadeloupe et Martinique, on le sait, c’est l’Université des Antilles (UA) qui prendra la place de l’UAG.
Mais à la lecture, le projet d’ordonnance de l’UA se réduit à une reprise de l’organisation de l’ex UAG, amputée du G. Tant aux plans administratif que financier, pédagogique ou de la gouvernance. Le projet d’ordonnance ne semble donc avoir tiré aucun enseignement du fonctionnement de l’UAG durant ses trente années d’existence.
Or, chacun sait que si c’est le refus de la présidente de l’UAG d’ouvrir une licence professionnelle environnement en Guyane qui a déclenché la crise, celle-ci couvait depuis longtemps et a été exacerbée par la troisième présidence martiniquaise consécutive initiée avec l’élection de Corinne-Mence Caster le 25 janvier 2013.
Ainsi, les difficultés majeures auxquelles ne manquera pas de se heurter une UA remplaçant l’UAG, et décrétée comme elles, sont d’abord celles qui ont progressivement miné l’UAG. Mentionnons-en quelques-unes.
En Guadeloupe et Martinique, on le sait, c’est l’Université des Antilles (UA) qui prendra la place de l’UAG.
Mais à la lecture, le projet d’ordonnance de l’UA se réduit à une reprise de l’organisation de l’ex UAG, amputée du G. Tant aux plans administratif que financier, pédagogique ou de la gouvernance. Le projet d’ordonnance ne semble donc avoir tiré aucun enseignement du fonctionnement de l’UAG durant ses trente années d’existence.
Or, chacun sait que si c’est le refus de la présidente de l’UAG d’ouvrir une licence professionnelle environnement en Guyane qui a déclenché la crise, celle-ci couvait depuis longtemps et a été exacerbée par la troisième présidence martiniquaise consécutive initiée avec l’élection de Corinne-Mence Caster le 25 janvier 2013.
Ainsi, les difficultés majeures auxquelles ne manquera pas de se heurter une UA remplaçant l’UAG, et décrétée comme elles, sont d’abord celles qui ont progressivement miné l’UAG. Mentionnons-en quelques-unes.
D’abord, comme c’était le cas pour l’UAG, au sein de l’UA, chacun des pôles fonctionnera
D’abord, comme c’était le cas pour l’UAG, au sein de l’UA, chacun des pôles fonctionnera effectivement comme une université indépendante en raison de la mobilité étudiante interterritoriale réduite ; cette situation s’expliquant principalement par le fait que quitter un des pôles de l’UA pour aller étudier sur un autre, sera presqu’aussi coûteux que d’aller le faire dans beaucoup de villes françaises, britanniques, américaines etc. ; l’avantage comparatif en termes de notoriété dans ces conditions indique sans difficulté le choix qui sera fait au détriment de l’UA.
Ensuite, l’UA restera aussi confrontée à la lourdeur administrative d’une université située sur deux territoires séparés, avec une organisation coûteuse sans que l’on soit en mesure de montrer, comme dans le cas de l’UAG, que des avantages en résultent et sont à même de compenser les coûts.
En outre, l’UA est une structure de coopération entre deux territoires, entre deux pôles universitaires. Or, la théorie des jeux a suffisamment montré que les individus ne coopèrent durablement que lorsqu’ils le souhaitent et que cela est de leur intérêt.
D’où l’obstacle majeur de l’UA :
l’opposition des universitaires guadeloupéens au schéma de l’UA (UAG sans le G) avant même la naissance de celle-ci. Imposer donc l’UA par décret, contre la volonté d’une des parties prenantes créera de facto les conditions d’une rupture de la coopération tôt ou tard !
En outre, cette coopération contrainte ne peut qu’engendrer des comportements irresponsables destinés à la saboter. Tant et si bien qu’à moyen ou long terme, l’UA risque de connaître le même sort que l’UAG.
Ensuite, l’UA restera aussi confrontée à la lourdeur administrative d’une université située sur deux territoires séparés, avec une organisation coûteuse sans que l’on soit en mesure de montrer, comme dans le cas de l’UAG, que des avantages en résultent et sont à même de compenser les coûts.
En outre, l’UA est une structure de coopération entre deux territoires, entre deux pôles universitaires. Or, la théorie des jeux a suffisamment montré que les individus ne coopèrent durablement que lorsqu’ils le souhaitent et que cela est de leur intérêt.
D’où l’obstacle majeur de l’UA :
l’opposition des universitaires guadeloupéens au schéma de l’UA (UAG sans le G) avant même la naissance de celle-ci. Imposer donc l’UA par décret, contre la volonté d’une des parties prenantes créera de facto les conditions d’une rupture de la coopération tôt ou tard !
En outre, cette coopération contrainte ne peut qu’engendrer des comportements irresponsables destinés à la saboter. Tant et si bien qu’à moyen ou long terme, l’UA risque de connaître le même sort que l’UAG.
Pourquoi des Universités territoriales indépendantes sont plus appropriées ?
Une UA n’a donc pas de supériorité démontrée par rapport au schéma des universités territoriales indépendantes.
Mieux, une université territoriale de plein exercice ne traînera pas les handicaps de l’UA telles que mis en évidence ci-dessus.
Elle peut même se prévaloir d’atouts majeurs. Car à l’heure actuelle, chaque pôle universitaire capitalise une trentaine d’années d’expérience de fonctionnement effectif en tant qu’université indépendante, avec ses composantes, son offre de formation, ses étudiants, son personnel administratif, ses laboratoires etc.
Et chaque pôle est identifiable à un territoire précis, ce qui est de nature à accroître le degré de responsabilité réciproque : du territoire envers l’université et de l’université envers le territoire.
Souverain, chaque pôle transformé en université de plein exercice pourra s’organiser comme cela lui convient et surtout envisager la coopération universitaire régionale (d’abord avec les universités issues de l’ancienne UAG, puis avec celles de la Caraïbe) et internationale selon ses intérêts et souhaits.
Cependant, un argument abondamment propagé en vue de discréditer les universités territoriales de plein exercice est qu’elles seraient de trop petite taille du point de vue de l’effectif étudiant pour être viable.
Un tel argument est fallacieux.
D’abord parce que nombre d’universités françaises de taille équivalente à celle du pôle Martinique et du pôle Guadeloupe (Nîmes, Corse, Le Havre, Avignon…) disposent de formations de qualité de niveau master et doctorat fonctionnant correctement et attirant des étudiants.
Ensuite, parce qu’il n’existe pas de lien de cause à effet entre taille d’une université et ses performances en matière de recherche, d’attractivité des étudiants ou de réputation internationale. Ainsi, lorsqu’on considère par exemple le classement de Shanghai, l’Université de Princeton qui apparaît presque toujours parmi les 10 premières du monde ne compte que 8 000 étudiants .
Il en est de même de la toute petite California Institute of Technology qui ne compte qu’environ 1 000 étudiants etc. On peut enfin relever qu’il ne suffit pas qu’une université atteigne la fameuse taille critique pour qu’y émerge aussitôt une recherche de qualité, qu’elle acquière de facto une renommée mondiale, attire instantanément des étudiants de partout etc.
Mieux, une université territoriale de plein exercice ne traînera pas les handicaps de l’UA telles que mis en évidence ci-dessus.
Elle peut même se prévaloir d’atouts majeurs. Car à l’heure actuelle, chaque pôle universitaire capitalise une trentaine d’années d’expérience de fonctionnement effectif en tant qu’université indépendante, avec ses composantes, son offre de formation, ses étudiants, son personnel administratif, ses laboratoires etc.
Et chaque pôle est identifiable à un territoire précis, ce qui est de nature à accroître le degré de responsabilité réciproque : du territoire envers l’université et de l’université envers le territoire.
Souverain, chaque pôle transformé en université de plein exercice pourra s’organiser comme cela lui convient et surtout envisager la coopération universitaire régionale (d’abord avec les universités issues de l’ancienne UAG, puis avec celles de la Caraïbe) et internationale selon ses intérêts et souhaits.
Cependant, un argument abondamment propagé en vue de discréditer les universités territoriales de plein exercice est qu’elles seraient de trop petite taille du point de vue de l’effectif étudiant pour être viable.
Un tel argument est fallacieux.
D’abord parce que nombre d’universités françaises de taille équivalente à celle du pôle Martinique et du pôle Guadeloupe (Nîmes, Corse, Le Havre, Avignon…) disposent de formations de qualité de niveau master et doctorat fonctionnant correctement et attirant des étudiants.
Ensuite, parce qu’il n’existe pas de lien de cause à effet entre taille d’une université et ses performances en matière de recherche, d’attractivité des étudiants ou de réputation internationale. Ainsi, lorsqu’on considère par exemple le classement de Shanghai, l’Université de Princeton qui apparaît presque toujours parmi les 10 premières du monde ne compte que 8 000 étudiants .
Il en est de même de la toute petite California Institute of Technology qui ne compte qu’environ 1 000 étudiants etc. On peut enfin relever qu’il ne suffit pas qu’une université atteigne la fameuse taille critique pour qu’y émerge aussitôt une recherche de qualité, qu’elle acquière de facto une renommée mondiale, attire instantanément des étudiants de partout etc.
Car, L'attractivité et la notoriété d’une université reposent d’abord et avant tout sur l’intérêt des formations proposées,
Car, l’attractivité et la notoriété d’une université reposent d’abord et avant tout sur l’intérêt des formations proposées, leur spécificité, leur adéquation aux besoins des demandeurs de formation, mais également et surtout sur la réputation des chercheurs, laquelle n’est pas nécessairement liée à la taille de l’université.
Dans ces conditions, si l’on prend en compte l’expérience de l’UAG sur sa trentaine d’années d’existence, dans toutes ses dimensions, le schéma approprié en mesure de la remplacer durablement dans les Antilles reste la création de deux universités territoriales de plein exercice en Guadeloupe et en Martinique.
Or, paradoxalement aujourd’hui dans les Antilles, l’opinion reste attachée au schéma globalisant d’une Université des Antilles. Peut-être un effet de tradition.
Toutefois, l’UA dotée d’une autonomie polaire forte au plan administratif, financier, pédagogique, scientifique, comme le proposent l’intersyndicale universitaire de Guadeloupe et la Région Guadeloupe, s’apparente fortement au schéma de deux universités indépendantes fonctionnant dans un cadre confédéral.
Elle n’est de fait qu’une traduction concrète du schéma de deux universités territoriales de plein exercice exposé ci-dessus.
En cela, sa mise en œuvre ne sera qu’un tremplin vers une université guadeloupéenne et une université martiniquaise de plein exercice.
Dans ces conditions, si l’on prend en compte l’expérience de l’UAG sur sa trentaine d’années d’existence, dans toutes ses dimensions, le schéma approprié en mesure de la remplacer durablement dans les Antilles reste la création de deux universités territoriales de plein exercice en Guadeloupe et en Martinique.
Or, paradoxalement aujourd’hui dans les Antilles, l’opinion reste attachée au schéma globalisant d’une Université des Antilles. Peut-être un effet de tradition.
Toutefois, l’UA dotée d’une autonomie polaire forte au plan administratif, financier, pédagogique, scientifique, comme le proposent l’intersyndicale universitaire de Guadeloupe et la Région Guadeloupe, s’apparente fortement au schéma de deux universités indépendantes fonctionnant dans un cadre confédéral.
Elle n’est de fait qu’une traduction concrète du schéma de deux universités territoriales de plein exercice exposé ci-dessus.
En cela, sa mise en œuvre ne sera qu’un tremplin vers une université guadeloupéenne et une université martiniquaise de plein exercice.