WADE EN MARTINIQUE ? ET LE FESMAN ? AIME CESAIRE, PERE FONDATEUR : OUI .PARRAIN … ?


Rédigé le Lundi 25 Mai 2009 à 04:40 |

Par Camille CHAUVET. Le chef de l'Etat sénégalais devrait normalement se rendre en Martinique pour se recueillir sur la Tombe d'Aimé Césaire.Mais le comportement d'un de ses conseillers donne une mauvaise image à son gouvernement. Sans doute, ce qui explique les annulations répétées de sa visite avant le Fesman III. Au fond Wade ne veut pas venir en Martinique et de Césaire il s'en fou...


Lorsque qu’un homme politique africain et plus précisément sénégalais, foule le sol de la Martinique, c’est l’esprit de tous les martiniquais qui se tourne vers cette mémorable journée du 14 février 1976.

Mais Wade n'est pas Senghor. C'est ce constat objecti que doit faire les Martiniquais.

UN 14 FEVRIER 1976

Ce jour-là, dans la cour de sa Mairie de Fort-de-France, Aimé Césaire recevait celui qui, pour lui, était un plus que frère: Léopold Sédar Senghor. Ce jour là, notre regretté Aimé Césaire avait rappelé que cette visite, ils en avaient parlé 40 ans auparavant, dans la grise cour du Lycée Louis-le-Grand à Paris. Belle époque du noble combat qu’avec un autre fils des Antilles (Léon Gontran Damas) ils menèrent pour défendre une race humilié, insultée : la race noire.

Les deux hommes ont pensé, dès 1956, à l'organisation d'un Festival des Arts Nègres dès 1956 comme l’a rappelé Cheikh Ngaïdo Bâ,lors de sa visite en Martinique pour rencontrer le parrain du Fesman III: Aimé Césaire.

25 JUIN 2007 : RENCONTRE ENTRE LE PARRAIN ET LES ORGANISATEURS

Une délégation de la coordination du Festival Mondial des Arts Nègres (Fesman) s'était rendue à Fort-de-France (Martinique) pour rencontrer le poète et homme politique Aimé Césaire choisi par le chef de l’Etat Sénégalais, comme parrain de la manifestation.

A cette occasion une semaine culturelle sénégalaise, était organisée et Aimé Césaire recevait un trophée (le logo du festival en bronze réalisé par l'artiste Kalidou Kassé) et un diplôme d'honneur signé du ministre de la Culture et du Patrimoine historique classé.

Le parrain a assisté à toutes les manifestations de cette semaine culturelle qui a été également marquée par la participation des Frères Guissé, un groupe de musique sénégalais. Une rencontre souillée par les propos d’un Conseiller spécial de son Excellence Abdoulaye Wade.


LES INSULTES DU CONSEILLER SPECIAL : NDIAWAR TOURE

L’événement regrettable s’était produit à l’Aéroport Aimé Césaire au moment du départ pour Paris de la délégation sénégalaise qui était venue participer à une semaine culturelle sénégalaise à Fort-de-France.
Insultes du Conseiller Spécial de celui qui se propose de venir visiter les martiniquais pour jouer aux pères d’eux, disait-il, dans le Journal le Soleil, le rôle que Césaire jouait auprès des martiniquais.
Drôle de Père qui n’a jamais sanctionné ce dénommé Ndiawar Touré, Député -Maire de Rufisque membre de la délégation qui a traité une Martiniquaise de fille d'esclave et de sale négresse.

Si le Président encourage ces pratiques, il devrait se garder de mettre les pieds sur le sol de Martinique et faire son Fesman III en compagnie de son méprisable collaborateur qui a eu beaucoup de chance de ne pas trouver là des Martiniquais verticaux qui lui auraient fait avaler ses propos. L’opinion publique en Martinique n’a pas oublié et attend encore les excuses d’Abdoulaye Wade.


ABDOULAYE WADE

Le Président Wade qui avait promis de venir saluer Aimé Césaire, comme le faisaient tous les autres grands du monde, n’est jamais venu. Il n’était pas aux obsèques et cette visite annoncée pour le 29 mai a plusieurs fois été annulé et reprogrammé.

Les martiniquais se souviennent aussi que c’est lui Abdoulaye Wade qui avait sollicité le parrainage d’Aimé Césaire pour le Fesman III (3ème édition du Festival Mondial des Arts Nègres) et depuis, l’on constate avec beaucoup de regrets que la participation et l’implication de la Martinique est insignifiante.

OU EST AIME CESAIRE DANS CE FESMAN III ?

C’est bien dommage, surtout lorsqu’il s’agit de retrouvailles de l’Afrique avec elle-même, c’est à dire avec cette partie d’elle dont l’histoire l’avait atrocement amputée.

Si tel est le choix du Président Abdoulaye Wade, l’histoire retiendra que ce choix s’oppose à celui des pères fondateurs d’un événement qu’il s’est proposé de poursuivre.

Or, peut-on parler de Renaissance Africaine, thème du Fesman III, en ignorant Aimé Césaire, l’auteur du « Discours sur le colonialisme », « Une saison au Congo », consacrée à la mort de Lumumba ?

Aimé Césaire a été de tous les combats de l’Afrique. Il était à Addis-Abeba, en Ethiopie, au comment de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), il a été en Conakry pour soutenir le peuple guinéen dans son combat pour l’affirmation de sa dignité retrouvée, à était à Dakar au Festival Mondial des Arts Nègres et à tous les autres grands rendez-vous importants du continent noir.

Il a souffert au plus profond lui quand son Afrique mère a connu les coups d’Etats militaires et autres guerres civiles. Il a pris sa plume pour dénoncer et pour éveiller.
Sa poésie et son théâtre ont donné une place considérable à cette Afrique dont la révélation lui était venue par son ami de toujours : Léopold Sédar Senghor.

Les actuels organisateurs se sont installés dans un projet de mondanité nègre. L’actuel ministre de la culture n’est pas à la hauteur de cet événement, comme il n’a pas été à la hauteur pour représenter le Sénégal lors des obsèques d’Aimé Césaire.
Il a mandaté un émissaire pour se faire recevoir par Serge Letchimy et, à ce jour ce dernier fait les couloirs de l’AN.

Ce ministre n’a pas compris que le registre d’une Afrique mythique est terminé et qu’il doit intégrer dans l’organisation des Haïtiens, Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais, Réunionnais à la conception même de ce festival.

Le président Wade un peu gaga laisse faire. Et pourtant, il est l'un des rares intervenants vivants de la première rencontre des écrivains et artistes noirs en 1956 à Paris Il devrait comprendre que la promesse faîte à Aimé Césaire doit être respectée.

Comme le disait un journaliste Sénégalais : Le coordinateur général du FESMAN III , et son ministère doivent comprendre que ce ne sont pas les personnalités et les grands noms qui feront de la manifestation de Dakar un rendez-vous du donner et du recevoir. Mais ceux qui gèrent la culture à Dakar ont-ils une petite dose d'ouverture d'esprit pour éviter que le FESMAN III ne soit le rendez-vous manqué de l'Afrique avec la diaspora ?

Nous verrons lors du passage de Wade qui ira sur la Tombe d’Aimé Césaire sans doute accompagné par un des fils d’Aimé Césaire qui connaît bien le Sénégal.

Texte de Camille Chauvet







Aimé Césaire lors de cette rencontre à remis un message qui sera rendu public à l'occasion de la manifestation ,on peut se demander qui lira ce message.





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