Depuis maintenant 5 ans, notre Université est au cœur d’une actualité pour le moins perturbante. Entre suspicion de scandale financier avec le CEREGMIA en attente d’un procès judiciaire, éclatement de l’unité Martinique / Guadeloupe / Guyane conduisant à une Université Martinique / Guadeloupe, aujourd’hui nous entendons le sifflement d’un vent d’une possible Université Martinique.
A l’heure où les Universités se structurent sur les territoires en se regroupant pour créer des pôles puissants interdisciplinaires d’enseignement et de recherche afin d’attirer le plus grand nombre d’étudiants pour démultiplier les recherches, misant ainsi sur l’adage « le plus large contre le plus étroit », notre Université aurait-elle alors choisi le plus étroit ? Soit ! Si nous y allons alors faisons-le en nous posant des questions difficiles mais nécessaires pour une Université utile, attrayante et ouverte sur le Monde.
Pour tenter de décrypter cette réalité qui met à mal la crédibilité de « l’élite intellectuelle » de la Martinique, faudrait-il sans doute introduire à la dimension objective de ce problème une grosse dose de dimension subjective des acteurs en présence. C’est sans doute cette dimension subjective habitée par des ambitions particulières, personnelles et non avouées publiquement qui semble vouloir prendre le pas sur l’intérêt général, l’intérêt collectif.
Une chose interpelle l’observateur averti : à chaque problème interne, la presse est mobilisée ! N’y a-t-il pas d’instances internes de régulation pour trouver les compromis nécessaires, comme il en existe dans toute organisation de travail ? Cela peut être déstabilisant, car il s’agit de l’Université qui est censée livrer aux étudiants l’art et la manière d’appréhender les problématiques qui traversent les sociétés.
Concernant la dimension objective, il serait sans doute intéressant que le grand public soit informé du projet politique porté par le Pôle Martinique, de la carte des nouvelles formations et filières mises en place, de la stratégie universitaire pour éclairer et accompagner utilement le développement de la Martinique. Information importante qui donnerait une bouffée d’air respirable pour l’intellect. Il serait également intéressant de connaître la manière dont ce projet politique a été élaboré.
D’autres questions intéressent le grand public : quel est l’état de la recherche en Martinique ? Quels sont les principaux enseignements tirés de ces recherches ? Quels impacts pour la Martinique et les autres sociétés ? Quel est l’état des publications sur les 3 dernières années ? Quelles sont les thématiques ? Combien de contrats de recherche ? Combien d’enseignants-chercheurs habilités à diriger des recherches ?
Ces questions de base doivent nous ramener à l’essence même de la chose universitaire, à la justification de sa présence sur un territoire. Les Universitaires devraient davantage être disponibles intellectuellement pour penser, réfléchir, se projeter et produire devenant ainsi un exemple « d’élite intellectuelle » pour donner espoir à la jeunesse. Dans le cas contraire, les cerveaux « crameront » d’amertume.
Danielle Laport
Docteure Habilitée à Diriger des Recherches en Sociologie
Universitaire associée à Paris Est Créteil
Pour tenter de décrypter cette réalité qui met à mal la crédibilité de « l’élite intellectuelle » de la Martinique, faudrait-il sans doute introduire à la dimension objective de ce problème une grosse dose de dimension subjective des acteurs en présence. C’est sans doute cette dimension subjective habitée par des ambitions particulières, personnelles et non avouées publiquement qui semble vouloir prendre le pas sur l’intérêt général, l’intérêt collectif.
Une chose interpelle l’observateur averti : à chaque problème interne, la presse est mobilisée ! N’y a-t-il pas d’instances internes de régulation pour trouver les compromis nécessaires, comme il en existe dans toute organisation de travail ? Cela peut être déstabilisant, car il s’agit de l’Université qui est censée livrer aux étudiants l’art et la manière d’appréhender les problématiques qui traversent les sociétés.
Concernant la dimension objective, il serait sans doute intéressant que le grand public soit informé du projet politique porté par le Pôle Martinique, de la carte des nouvelles formations et filières mises en place, de la stratégie universitaire pour éclairer et accompagner utilement le développement de la Martinique. Information importante qui donnerait une bouffée d’air respirable pour l’intellect. Il serait également intéressant de connaître la manière dont ce projet politique a été élaboré.
D’autres questions intéressent le grand public : quel est l’état de la recherche en Martinique ? Quels sont les principaux enseignements tirés de ces recherches ? Quels impacts pour la Martinique et les autres sociétés ? Quel est l’état des publications sur les 3 dernières années ? Quelles sont les thématiques ? Combien de contrats de recherche ? Combien d’enseignants-chercheurs habilités à diriger des recherches ?
Ces questions de base doivent nous ramener à l’essence même de la chose universitaire, à la justification de sa présence sur un territoire. Les Universitaires devraient davantage être disponibles intellectuellement pour penser, réfléchir, se projeter et produire devenant ainsi un exemple « d’élite intellectuelle » pour donner espoir à la jeunesse. Dans le cas contraire, les cerveaux « crameront » d’amertume.
Danielle Laport
Docteure Habilitée à Diriger des Recherches en Sociologie
Universitaire associée à Paris Est Créteil