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VERS LA COMMEMORATION DU 90e ANNIVERSAIRE DU GROUPE JEAN JAURÈS ? 19.121918-19.12.2008


Rédigé le Jeudi 4 Juin 2009 à 11:17 |

De la Rédaction du Naïf : Le PCM va-t-il laisser au PPM le soin de commémorer le 90e anniversaire de son ancêtre, le Groupe Jean Jaurès, né le 19 décembre 1918 et non le 19 décembre 1919, comme cela s’est enseigné pendant longtemps dans les écoles de formation du Parti communiste ?


VERS LA COMMEMORATION DU 90e ANNIVERSAIRE DU GROUPE JEAN JAURÈS ? 19.121918-19.12.2008
Nous avons relevé dans le livre écrit par Édouard de Lépine, en hommage au grand Martiniquais, Camille Darsières, pour commémorer le second anniversaire de la mort de l’ancien secrétaire général du PPM, ce passage qui intéressera tous ceux qui ont envie d’en savoir plus sur l’histoire du socialisme à la Martinique.

Nous aurons naturellement l’occasion de revenir sur ce livre d’Édouard de Lépine qui devrait être en libraire d’ici à la fin de la semaine prochaine. Cet ouvrage est conçu sous la forme d’une lettre adressée à un ancien militant du PCM qui a rejoint depuis peu le PPM, pour justifier des propositions faites pour la pérennisation de la mémoire de Camille Darsières. Mais, à travers l’hommage rendu par Edouard delepine à son ami Camille, c’est un demi-siècle d’histoire de la gauche martiniquaise qui nous est contée.

Un apport décisif de Camille Darsières à l’Histoire de notre mouvement ouvrier

L’extrait : « C’est Camille Darsières qui devait lever mes derniers doutes, sans me convaincre que les socialistes avaient toujours eu raison en tout et partout, mais en m’obligeant à m’interroger plus sérieusement que je ne l’avais fait jusqu’alors sur l’histoire du socialisme à la Martinique. Sans doute avait-il sur nous un avantage appréciable.

Non seulement Lagrosillière avait été un ami de sa famille – il connaissait personnellement Lagros - mais il avait dans la bibliothèque de son père une abondante littérature socialiste que les jeunes communistes de ma génération ignoraient totalement et qu’ils auraient probablement refusé de lire même s’ils en avaient eu la possibilité.

Pour les jeunes communistes de l’après-guerre, tout « socialiste » était un traître et tout communiste un héros. Je n’avais aucun état d’âme, quand j’allais interrompre une conférence électorale de Symphor, à quelques dizaines de mètres du domicile familial, à la grande fureur de mes parents qui me fermaient parfois la porte au nez. C’est à quoi je pensais en lisant l’ouvrage de Camille sur Lagrosillière.

Comme tous les communistes de ma génération, j’avais toujours cru que le Groupe Jean Jaurès, qui a donné naissance au mouvement sinon au parti communiste à la Martinique, avait été la conséquence directe du Pacte Lagrosillière-Clerc, c’est-à-dire de la trahison par la Lagrosillière des intérêts de la classe ouvrière au profit des patrons capitalistes.

L’immense mérite de Camille est de s’être attaqué aux idées toutes faites et aux tabous, comme peu d’entre nous en ont été capables. J’avais des doutes depuis le milieu des années 1970, quand un vieux militant socialiste, Jules Bardol, ancien secrétaire fédéral de la Fédération de la Martinique de la SFIO, m’avait cloué le bec.

Il m’avait demandé de lui expliquer comment je pouvais enseigner à mes élèves que le Pacte Lagrosillière-Clerc de 1919 était une trahison des intérêts des travailleurs et le Pacte Hitler-Staline de 1939 une tentative désespérée de sauver l’humanité de la guerre qui s’est abattue sur elle trois jours après. Bardol m’avait amené à réviser mes cours sur le pacte germano-soviétique, mais pas à remettre en cause mes certitudes sur « le bout de chemin avec l’Usine » que j’étais bien incapable de dater d’ailleurs à l’époque.

J’avais tout juste commencé à y mettre un bémol dans La crise de Février 1935(1) à la Martinique . C’est Camille qui m’a décidé, vers le milieu des années 1990, à revoir de fond en comble l’idée que je me faisais de Lagrosillière et du Lagrosilliérisme.

En premier lieu, quelque réserve que l’on fasse sur l’ensemble de l’ouvrage ou sur telle ou telle de ses parties, il apportait une contribution décisive à l’histoire de notre mouvement ouvrier, sur les circonstances de la création de ce Groupe Jean Jaurès, le 19 décembre 1918,(2) un an par conséquent avant le pacte Clerc-Lagrosillière, tout en ménageant d’ailleurs le principal auteur de la scission, Jules Monnerot.

Celui-ci avait assisté au fameux banquet de Sainte Marie de juin 1919. Il avait applaudi Lagros. Il en avait même fait un vibrant panégyrique, avant de s’en séparer sept à huit mois plus tard en invoquant ce pacte Lagrosillière-Clerc conclu en décembre 1919 et qui concrétisait le discours de Sainte Marie. L’historiographie communiste en a fait le point de départ d’une rupture radicale entre partisans d’une lutte de classes intransigeante et partisans d’une collaboration de classes, entre partisans de la fidélité, avant la lettre, de l’adhésion anticipée en quelque sorte, à la ligne révolutionnaire bolchévique (léniniste) du Congrès de Tours (décembre 1920) et la ligne révisionniste de la social-démocratie.

J’ai largement développé ce point de vue, quelque temps plus tard, dans un texte daté de décembre 1997, Les petits de Staline ou les orphelins de Vichynsky ?

J’ai eu tort de ne pas rendre public ce texte qu’il me semble t’avoir communiqué dans le temps. Si tu l’as perdu, je peux te le renvoyer. C’est malheureusement trop long pour que je le mette en annexe. J’ai été vraiment trop gentil avec tes copains. Je n’avais pas définitivement arrêté le titre pour désigner le trio de staliniens surgelés, Ménil, Marcel Manville, Belrose, qui sévissaient dans Justice.

Je crois que tu mesures mieux que la plupart de nos anciens camarades du parti, à part Armand Nicolas, Ménil et peut-être deux ou trois autres, pas plus, l’extravagance de cette invraisemblable histoire. Elle est infiniment moins grave pour les futurs communistes de cette génération que pour ceux des années 1960-1970 qui est aussi un peu la mienne, puisque je me suis trouvé à la direction du parti de 1963 à 1968, sans jamais mettre en doute ce que j’avais appris et que j’avais enseigné, dans les écoles du parti.

Monnerot avait eu l’élégance ou tout simplement l’honnête intellectuelle de rectifier une information à laquelle il ne pouvait pas attribuer la même importance que ceux qui ont vécu tous les drames de cette scission du mouvement ouvrier, pas seulement à la Martinique mais dans le monde.
La falsification permanente de l’histoire a été vite érigée en règle absolue pour l’édification des militants.
Les communistes m’avaient durement attaqué (3) parce que j’avais suggéré que le PCF aille présenter des excuses au PS, pour les thèses de Cachin au Congrès de Tours, en cette année 1997 du 80e anniversaire de la révolution bolchévique, mais du sixième anniversaire de l’effondrement des rêves d’Octobre 17, dans la boue, dans la honte et dans les nuages de Tchernobyl.

Camille m’avait adressé à ce sujet un très vieux texte d’une revue historique des années 1930, qui démontait les mécanismes de la propagande bolchévik. Il me remerciait d’avoir signalé sa contribution à l’histoire de la naissance du Groupe Jean Jaurès, mais il estimait que j’avais tort de perdre mon temps dans ce genre de polémique. » EXTRAIT DU LIVRE DE LEPINE;


1.Édouard de Lépine, La crise de Février 1935 à la Martinique. L’Harmattan, Paris, 1980.

2. Camille cite ce passage de Justice du 3 juillet 1920 « Erratum : Lire dans le Communiqué du groupe "socialiste Jean Jaurès" Séance du 19 décembre, et séance du 26 décembre mil neuf cent dix huit et non 1919. C'est en effet, le jeudi 19 décembre 1918 que le groupe s'est réuni sous la présidence de notre regretté Honoré et le jeudi d'après 26 décembre 1918 que le groupe décida de faire venir les cartes que l'année dernière on reprochait au citoyen Del de n'avoir pas distribué à tous ceux qui en réclamaient ». dans Darsières, Lagrosillière o.c. t 2, p 102

3. Le philosophe Ménil de Lépine nous offre un portrait peu ragoûtant de lui-même , un faux historien et un faussaire des événements historiques , un intellectuel sans scrupules , propos mesquins et injurieux , superstitieux incapable d’analyse responsable . in France Antilles 17.12.97. L’avocat Manville : de Lépine, prototype de la girouette politique, sa propre insignifiance aggravée par sa paranoïa , falsificateur de l’histoire, sycophante démonétisé qui veut se refaire une virginité dans les bras de la bourgeoisie et qui finira par se retrouver un jour dans ce qu’on appelle communément les poubelles de l’humanité . in Justice 12.97



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