Lu pour vous Sources http://www.cbnews.fr/
Vingt-deux télévisions locales ont décidé de joindre leurs forces au sein du Réseau Vià, une alliance sans précédent dans l'histoire du PAF, qui doit leur permettre de développer leurs audiences et leurs revenus publicitaires, tout en mutualisant certains investissements. De Wéo Lille à Tele Paese en Corse, de Tébéo (télé Bretagne Ouest) à Vosges Télévision, en passant par les Outremers avec ATV, les télés adhérentes, diffusées sur la TNT dans leurs territoires respectifs, couvrent ensemble 30 millions d'habitants.
Elles adopteront dès la rentrée la marque Vià, un habillage jaune safran et bleu ardoise, et commenceront à diffuser une ou deux émissions communes. L'objectif est aussi de réunir au total 30 chaînes d'ici 2020, soit un vivier de 40 millions de téléspectateurs potentiels, et de couvrir les 10 plus grandes agglomérations du pays (manquent pour l'instant des métropoles comme Lyon, Bordeaux, Marseille...), ont annoncé les fondateurs du projet, lancé mercredi à Paris. "On va harmoniser toutes nos grilles, pour pouvoir diffuser des écrans publicitaires communs", et "renforcer nos contenus, avec des programmes à dimension nationale sur certaines tranches", a expliqué à l'AFP Christophe Musset, fondateur de Médias du Sud et à l'origine du projet avec l'investisseur et homme de presse Bruno Ledoux. Ce dernier, ancien actionnaire de Libération, a commencé l'an dernier à former le noyau dur du réseau, en investissant d'abord dans Médias du Sud (propriétaire de TV Sud, rebaptisée ViàOccitanie).
Puis, en septembre, il a lancé la chaîne francilienne ViàGrandParis (ex-Télif), et enfin a pris le contrôle des chaînes d'ATV. Réseau Vià veut lancer des tranches d'info allant de l'actu locale à l'international, en s'appuyant sur les 200 journalistes de ses chaînes. "Nous avons une force de frappe sous-estimée", assure M. Musset, qui a cédé la présidence de Médias du Sud pour prendre celle du réseau.
Une part d'audience de 1% en 2020
Vià pourrait aussi produire des divertissements, comme un jeu axé sur les territoires, et retransmettre des événements culturels ou sportifs diffusés par ses membres. Surtout, le réseau va permettre à ces "petites chaînes" d'intégrer le sacro-saint Médiamat (ex Audimat), c'est-à-dire de faire mesurer quotidiennement leur audience globale par Médiamétrie, ce qu'elles n'avaient pas les moyens de faire individuellement. Faute de données d'audience, les annonceurs nationaux les boudaient. "En agrégeant nos audiences, on va enfin pouvoir exister" à leurs yeux, se réjouit M. Musset, qui vise une part d'audience de 1% en 2020, soit plus que LCI ou CNews. Réseau Vià espère aussi générer 30 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires pour ses adhérents à cet horizon. Moyennant un investissement chiffré à 5 millions pour le lancement, et 15 à 30 millions à terme, en fonction du coût des programmes communs.
M. Ledoux détiendra la majorité du capital de la structure de tête Réseau Vià, aux côtés des télévisions adhérentes. Mais les chaînes, aux statuts disparates (filiales de groupe de presse régionale comme la Voix du Nord ou Le Télégramme, groupements locaux ou sociétés indépendantes), garderont leur indépendance capitalistique et seront liées par de simples partenariats à Réseau Via. Cette alliance s'est faite avec la bénédiction du CSA, qui veillera cependant à ce que l'indépendance des chaînes soit bien respectée. Nathalie Sonnac, chargée des télévisions locales au sein du régulateur, a salué "l'idée de collaboration et de partage" qui sous tend ce "beau projet", en rappelant le "rôle indispensable" des médias locaux pour la démocratie. Reste que le lancement de Vià se prépare alors même que le gouvernement veut tripler le volume de programmes régionaux sur France 3. Une concurrence accrue en perspective qui n'inquiète pas cependant M. Musset. "Notre projet, à l'inverse de France 3, est horizontal et pas vertical.
Le local ne se décrète pas depuis Paris, il doit venir des territoires, et je ne suis pas sûr qu'une démarche colbertiste puisse fonctionner. Mais si cela réussit, tant mieux, ce sera bien pour nous tous et donnera plus de visibilité aux territoires", dit-il.
* : les 22 chaines : Wéo Lille, Wéo Picardie, Tébéo, Tébésud, Télé Paese, LCN (La Chaîne Normande), Télénantes, LMTV (Le Mans Télévision), MaTélé, TLC (Télévision locale du Choletais), Angers Télé, Mirabelle TV, Vosges Télévision, Demain TV, viàGrandParis, viàOccitanie Toulouse, viàOccitanie Pays gardois, viàOccitanie Pays catalan, viàOccitanie Montpellier, ATV Martinique, ATV Guadeloupe, ATV Guyane.
Elles adopteront dès la rentrée la marque Vià, un habillage jaune safran et bleu ardoise, et commenceront à diffuser une ou deux émissions communes. L'objectif est aussi de réunir au total 30 chaînes d'ici 2020, soit un vivier de 40 millions de téléspectateurs potentiels, et de couvrir les 10 plus grandes agglomérations du pays (manquent pour l'instant des métropoles comme Lyon, Bordeaux, Marseille...), ont annoncé les fondateurs du projet, lancé mercredi à Paris. "On va harmoniser toutes nos grilles, pour pouvoir diffuser des écrans publicitaires communs", et "renforcer nos contenus, avec des programmes à dimension nationale sur certaines tranches", a expliqué à l'AFP Christophe Musset, fondateur de Médias du Sud et à l'origine du projet avec l'investisseur et homme de presse Bruno Ledoux. Ce dernier, ancien actionnaire de Libération, a commencé l'an dernier à former le noyau dur du réseau, en investissant d'abord dans Médias du Sud (propriétaire de TV Sud, rebaptisée ViàOccitanie).
Puis, en septembre, il a lancé la chaîne francilienne ViàGrandParis (ex-Télif), et enfin a pris le contrôle des chaînes d'ATV. Réseau Vià veut lancer des tranches d'info allant de l'actu locale à l'international, en s'appuyant sur les 200 journalistes de ses chaînes. "Nous avons une force de frappe sous-estimée", assure M. Musset, qui a cédé la présidence de Médias du Sud pour prendre celle du réseau.
Une part d'audience de 1% en 2020
Vià pourrait aussi produire des divertissements, comme un jeu axé sur les territoires, et retransmettre des événements culturels ou sportifs diffusés par ses membres. Surtout, le réseau va permettre à ces "petites chaînes" d'intégrer le sacro-saint Médiamat (ex Audimat), c'est-à-dire de faire mesurer quotidiennement leur audience globale par Médiamétrie, ce qu'elles n'avaient pas les moyens de faire individuellement. Faute de données d'audience, les annonceurs nationaux les boudaient. "En agrégeant nos audiences, on va enfin pouvoir exister" à leurs yeux, se réjouit M. Musset, qui vise une part d'audience de 1% en 2020, soit plus que LCI ou CNews. Réseau Vià espère aussi générer 30 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires pour ses adhérents à cet horizon. Moyennant un investissement chiffré à 5 millions pour le lancement, et 15 à 30 millions à terme, en fonction du coût des programmes communs.
M. Ledoux détiendra la majorité du capital de la structure de tête Réseau Vià, aux côtés des télévisions adhérentes. Mais les chaînes, aux statuts disparates (filiales de groupe de presse régionale comme la Voix du Nord ou Le Télégramme, groupements locaux ou sociétés indépendantes), garderont leur indépendance capitalistique et seront liées par de simples partenariats à Réseau Via. Cette alliance s'est faite avec la bénédiction du CSA, qui veillera cependant à ce que l'indépendance des chaînes soit bien respectée. Nathalie Sonnac, chargée des télévisions locales au sein du régulateur, a salué "l'idée de collaboration et de partage" qui sous tend ce "beau projet", en rappelant le "rôle indispensable" des médias locaux pour la démocratie. Reste que le lancement de Vià se prépare alors même que le gouvernement veut tripler le volume de programmes régionaux sur France 3. Une concurrence accrue en perspective qui n'inquiète pas cependant M. Musset. "Notre projet, à l'inverse de France 3, est horizontal et pas vertical.
Le local ne se décrète pas depuis Paris, il doit venir des territoires, et je ne suis pas sûr qu'une démarche colbertiste puisse fonctionner. Mais si cela réussit, tant mieux, ce sera bien pour nous tous et donnera plus de visibilité aux territoires", dit-il.
* : les 22 chaines : Wéo Lille, Wéo Picardie, Tébéo, Tébésud, Télé Paese, LCN (La Chaîne Normande), Télénantes, LMTV (Le Mans Télévision), MaTélé, TLC (Télévision locale du Choletais), Angers Télé, Mirabelle TV, Vosges Télévision, Demain TV, viàGrandParis, viàOccitanie Toulouse, viàOccitanie Pays gardois, viàOccitanie Pays catalan, viàOccitanie Montpellier, ATV Martinique, ATV Guadeloupe, ATV Guyane.