Un CAMP pour défendre les intérêts des artistes professionnels Martiniquais !

Nous n'avons jamais rien demandé à personne, rien bloqué du tout mais l'heure est grave. On nous interdit de faire notre travail, notre métier ce qui n'est pas le cas de tout le monde, nous ne voulons pas mourir la bouche fermée. On ne peut être les seuls à trinquer dans l'indifférence absolue .



Les artistes martiniquais ont monté une organisation nouvelle, Le CAMP. Le Carbet de Artistes Martiniquais Professionnels.

Photo Graduel Gérard
A plusieurs reprises nous avons tenté de réfléchir sur une proposition faite en début de mandature du PCE Alfred Marie Jeanne qui souhaitait faire de la question des arts et du spectacle avec la CTM une industrie. Cette idée formidable semble s'être évanouie au fil des ans et des difficultés quand bien même de gros efforts de restructurations du secteur on été mis en place par la collectivité.

On peut parler des actions envers le cinéma, le maintien des bourses scolaires, et tout une flopée d'aides aux festivals divers comme la danse ou de type Biguine Jazz mais pas que ! On peut dire que globalement la CTM investit dans les arts et la culture, des budgets importants mais que le courant passe alternativement avec les acteurs et les responsables, parfois avec difficulté.
C'est en tout cas ce qui se dit et que nous répétons pour l'avoir entendu. Mais notre discernement nous a permis aussi de constater bien d'autres réalités.

Il faut aussi reconnaître que le monde de la musique n'est pas très organisé. Disons qu'il est désorganisé. Le mot est faible. A dire vrai, il est proportionnellement réversible en terme de solidarité et de talent. Plus le talent est là et plus les individualités sont fortes. Ce monde aussi intrinsèquement individualiste que désorganisé est déstructuré et d'une opacité légendaire.
La circulation d'espèces dans le milieu en est la preuve. Aujourd'hui aucune structure syndicale de rassemblement ne fonctionne véritablement alors que ce ne sont pas les tentatives qui ont manqué.
Mais le Covid 19 est arrivé. Une crise plus grave que celle du disque ou du CD qui ne se vend plus. Plus grave même les acteurs n'ont pas les chiffres de leur secteur pour se présenter aux autorités. Cette fois, la situation est tellement grave qu'on ne peut avoir que de l’espoir.

En attendant je vous propose d'écouter Orlane la présidente du CAMP : Une interview exclusive que nous lui avons demandé de nous accorder en lui donnant l'assurance que nous allons suivre ce dossier avec intérêt et bienveillance !

orlane[1].mp3  (14.91 Mo)


Ainsi c'est 60 000 Euros d'aides d'urgences qui ont déjà été débloquées pour les dossiers les plus urgents quand bien même le CMT a mis en place également une opération musique pays de 100 000 euros.

A comprendre le montage, on apprend que le cachet serait de 250 euros par artiste, quelque que soit le nombre de musiciens du groupe, et que chacun d'eux ne peut être programmé qu'une fois. Pour preuve que l'opération a été bien perçue, même Jocelyne Béroard a accepté d'accompagner des musiciens par solidarité pour la profession.

Pour comprendre le milieu et comprendre la mécanique culturelle de la musique en Martinique, il convient de distinguer artistes et artistes. Il y a les auteurs, les compositeurs et les interprètes. Pour cette seule distribution la Sacem reverserait aux auteurs compositeurs martiniquais et affidés, une moyenne de deux millions d'euros.

Il existe en Martinique une centaine de lieux de spectacles. Si on considère la fourchette basse c'est autant de cachets d'artistes musiciens. Sur une moyenne de 1000 euros semaine sur 52 semaines par 100 lieux on arrive pas loin des 5 200 000 €

Il en est de même pour les fêtes patronales, pour 34 communes pour un budget artistique en moyenne de 30000 €, c'est 1 020 000 €

Nous ne parlons pas de salles de spectacles spécialisées à l'international, ni même des autres lieux de culture institutionnels et organisateurs de festival. Pour le Bacha festival c'est 10 000 personnes au bas mot à 50 euros hors consommation.

Par conséquent il est tout à fait normal que ces derniers, artistes et techniciens montent au créneau, pour faire valoir que leur secteur aurait perdu au moins 25 000 000 € et s'organisent pour expliquer qu'ils souffrent. C'est ce qu'ils ont fait par le montage du CAMP. Une organisation majoritairement mise en place par des femmes.



Jocelyne Béroard est la maraine du CAM photographe Ti Fox
La Présidente est Orlane... une artiste. La secrétaire Danielle René Corail, une artiste, mais également en connaissance de l'administration de concert et d'organisation... Suzy Thébeau et Daniel Louiset. La Chaperonne de cette affaire est Jocelyne Béroard;

Voici donc ceux qui vont rencontrer les autorités. La CTM les attend et entend les écouter et leur apporter des solutions. Le Drac lui s'empresse dans les colonnes de France Antilles de faire croire qu'il aurait lui aussi compris le problème et qu'il aurait des moyens.





Mardi 10 Novembre 2020

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