Tribune Libre / Vers un monde meilleur.... La distanciation sociale en question...par Dominique Saint-Prix Bertholo

Confinement : jour 22- Martinique - covid 19


Rédigé le Mercredi 8 Avril 2020 à 09:29 |
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Dans le confinement généralisé que nous vivons depuis trois semaines, en pleine mise en oeuvre de l'école inclusive qui pourrait, à terme instaurer une société, dite elle aussi inclusive, plus solidaire et plus fraternelle, est apparu ce concept nouveau de «distanciation sociale ».


La distanciation sociale recouvre deux dimensions :

Dominique Saint Prix Bertholo Inspectrice d'académie
1. D’abord une dimension humaine, homme à homme, en instaurant une distance matérielle métrique entre les personnes pour éviter la contamination au COVID19...
2. Ensuite une dimension plus intime et plus réflexive qui oblige les individus désœuvrés et enfermés dans leur domicile à poser un nouveau regard sur eux-mêmes et sur leurs activités quotidiennes habituelles dans le monde.

Ainsi, au fur et à mesure qu’on avance dans ce confinement, nous observons que sont mis en valeur les jardins familiaux, les jardins partagés. On réinvente la solidarité avec nos agriculteurs, on réactive les circuits de distribution privilégiant le lien direct du producteur au consommateur ; on s'insurge contre la hausse des prix pratiquée par certains ; le profit maximal est banni ; la vente à prix coutant privilégiée.

Ne serait-on pas en train de s’interroger sur la cupidité et l’enrichissement personnel des uns au détriment des autres? On privilégie la consommation des produits de notre environnement proche et on manifeste notre reconnaissance envers nos agriculteurs, nos boulangers, nos marins pêcheurs, nos soignants, nos enseignants, etc. Ne sommes-nous pas en train de réapprendre la gratitude envers les autres, notamment ceux qui se donnent du mal pour que le monde tourne et que la vie soit satisfaisante ?


Il nous est rappelé qu’aucune pénurie ne nous menace ; alors, peu à peu on se raisonne en évitant de stocker à outrance. On s’approvisionne du juste nécessaire pour assouvir le besoin du moment ; plus de cohue et de bagarre sur les produits promotionnels ou autres.

Ne faisons-nous pas là l’expérience de la vie au présent sans peur de l’avenir ?

On renoue avec son voisin, on s’inquiète de ses besoins, on partage ce que l’on possède avec les plus démunis.
Des initiatives individuelles et bénévoles fusent de partout pour aider les plus fragiles, les plus démunis, les plus isolés.
La réserve civique se renforce et les réservistes s’activent pour la garde des enfants de ceux qui travaillent pour maintenir un minimum de vie sociale, pour s'occuper des enfants du personnel soignant, pour la livraison de repas ou de courses à domicile, pour des visites aux personnes isolées. Le bénévolat est au-devant de la scène.

Ne serait-ce pas le retour de l’empathie, de la bienveillance et la démonstration de nos capacités à mettre nos talents individuels au service du collectif ?

Les services publics se démènent pour offrir un véritable service au public.
Les radios et télévisions, diffusent des informations de première nécessité, de vie pratique, des programmes divertissants et réellement récréatifs ; ils garantissent le lien de communication entre les citoyens, mettent en relation les offres et les demandes d’aide, permettent aux familles de se parler depuis leur domicile, diffusent des conseils et des programmes pour le bien être, la santé, l’activité physique, s’abstiennent d’envahir les ondes avec des informations internationales alarmantes et complexes, souvent loin de nos préoccupations les plus immédiates et généralement mal comprises ou mal interprétées par la majorité des citoyens, donc inutiles.


Ne serait-ce pas enfin admettre que la vie est un bien précieux qui nous est offert, qu’elle est à la fois forte et fragile et que c’est à nous de la protéger et de la prolonger autant que possible ?

Un discours d'espérance
Le service public d’éducation innove et repense la manière d’enseigner. L’École s’organise à la maison ; les parents sont accompagnés pour qu’ils s’investissent au mieux auprès de leurs enfants en lien étroit avec les enseignants.

N’est-ce pas la preuve de notre capacité à nous adapter aux changements quand ils sont nécessaires ?

On observe et on se félicite des bienfaits sur dame nature du ralentissement de l’activité humaine ; on s’interroge sur la place de l’Homme au sein du monde animal et végétal ; on investigue les moyens à notre disposition pour interagir avec la nature, et ne pas simplement en profiter.
Face au coronavirus qui s’attaque à notre principal organe vital, on cherche comment booster son immunité, comment se maintenir en vie et en bonne santé. On s’enquière des avancées de la science pour nous accompagner dans la préservation de la santé et de la vie.

Ne serait-ce pas enfin admettre que la vie est un bien précieux qui nous est offert, qu’elle est à la fois forte et fragile et que c’est à nous de la protéger et de la prolonger autant que possible ?
Alors oui ! Un autre monde est possible...
Nul ne saurait faire disparaître les défauts des humains... mais il nous est possible de déplacer nos curseurs de conduite vers des actes et des jugements plus respectueux d’autrui et qui ne leur portent aucun tort. Le nouveau monde après COVID-19 sera meilleur si collectivement, à tous les niveaux, nous décidons, dans tous nos actes et au regard de notre prochain, de nous positionner en faveur de plus de respect, d’acceptation, de reconnaissance, de considération, d’écoute, d’ouverture, de coopération, d’honnêteté, de justice, de partage, d'entraide, de solidarité, de fraternité et d'empathie.

C’est beaucoup, direz-vous !
Nous démontrons en ce moment que nous en sommes capables.
On vit une période formidable !
Bonne journée à tous mes amis !

Dominique Saint Prix Bertholo (Contributrice )



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