Fort-de-France, le 13 octobre 2016 TRIBUNE
Dans quelles conditions? Pour faire quoi? Ce scénario constituerait une application implacable, violente voire cinique des principes de l'ultralibéralisme capitaliste dont les dirigeants de la CTM se disent les adversaires. ..au moins lorsqu'ils commémorent les glorieux insurgés vaincus de Septembre 1870. Pourquoi ? D'abord parce que dans ce schéma, la formation professionnelle pour adulte apparaît comme une vulgaire marchandise au lieu d'être le service public local dont notre pays en maldéveloppement a besoin. Ensuite parce que cette demarche exclurait le principe essentiel de la négociation comme seule méthode valable pour sortir des crises dont celle- çi est un exemple achevé. Il faut bien prendre la mesure des risques de la situation.
La mise à mort sans gloire ni respect d'une institution de plus d'un demi siècle dont tout le monde s'accorde à reconnaître les mérites et les services rendus serait une insulte à celles et ceux qui ont souvent donné le meilleur d'eux-mêmes avec dévouement et parfois par un militantisme de bon aloi.
Un pays ne gagne jamais à se comporter de la sorte avec lui-même! Il n'y a dans mon propos nul considération nostalgique. Il n 'y a aucune larme à verser si une institution meurt pour donner naissance à une meilleure, plus adaptée aux temps nouveaux et mieux armée pour répondre aux besoins. Mais s'il faut pour cela que les nouveaux crachent sur les anciens, alors la naissance se fera sur de bien mauvais auspices. Oui, sous de mauvais auspices, si tout commence par un non respect de la parole donnée.
Madame Carius a répondu à France Antilles, il y a quelques mois: "les salariés me disent vivre dans l'angoisse depuis maintenant 4 ans. L'EPIC qui est créé depuis mai 2015, à la présidence duquel j'ai accédé il y a un mois fera UNE OFFRE DE REPRISE DE LA STRUCTURE (souligné par moi), une offre de reprise qui ne devrait pas intervenir avant le mois de juillet. Avec un BASCULEMENT ET UN TRANSFERT DANS LE COURANT DU MOIS DE SEPTEMBRE (sic).
Madame CARIUS parlait d'or. Elle semblait comprendre les impératifs d'une transition sans traumatisme. Son changement de langage provoque évidemment une énorme frustration et crée toutes les conditions pour une division du personnel qui pourrait vite se révéler mortifère. Entre ceux qui sont mis dans l'angoisse qu'elle déplorait dans son interview et ceux qui expliquent,mezzo voce, qu' étant dans le secret des dieux ou dans les manches du pouvoir, leur avenir est assuré. Il y a suffisamment de militant-e- s dans l'équipe aux affaires pour que celle-çi sache qu' on ne construit rien de bon avec une telle stratégie.
Il est encore possible,à la veille de l'audience du 18 octobre 2016, de cesser de jouer avec le feu, de dire clairement que le sort du personnel ne sera pas celui d' une pietaille manipulée ou discriminée.
Oui , la Direction de la CTM ne se diminuera pas en acceptant le dialogue réclamé avec force par la représentation élue du personnel. Celle-çi veut avoir droit au chapitre sur l'avenir de la formation professionnelle en Martinique, sur son propre avenir, sur les changements qu' il y a à apporter après certains errements dont elle ne porte absolument pas la responsabilité, sur la mise en oeuvre d'un projet auquel elle a porté une contribution essentielle et qui peut encore être complétée. La CTM est-elle capable du sursaut qui lui fera rectifier le tir et éviter la catastrophe annoncée? Nous l'ignorons.
Ce que nous savons c'est que la population peut encore élever la voix en ce sens.
Philippe PIERRE-CHARLES,
Secrétaire général de la CDMT
La mise à mort sans gloire ni respect d'une institution de plus d'un demi siècle dont tout le monde s'accorde à reconnaître les mérites et les services rendus serait une insulte à celles et ceux qui ont souvent donné le meilleur d'eux-mêmes avec dévouement et parfois par un militantisme de bon aloi.
Un pays ne gagne jamais à se comporter de la sorte avec lui-même! Il n'y a dans mon propos nul considération nostalgique. Il n 'y a aucune larme à verser si une institution meurt pour donner naissance à une meilleure, plus adaptée aux temps nouveaux et mieux armée pour répondre aux besoins. Mais s'il faut pour cela que les nouveaux crachent sur les anciens, alors la naissance se fera sur de bien mauvais auspices. Oui, sous de mauvais auspices, si tout commence par un non respect de la parole donnée.
Madame Carius a répondu à France Antilles, il y a quelques mois: "les salariés me disent vivre dans l'angoisse depuis maintenant 4 ans. L'EPIC qui est créé depuis mai 2015, à la présidence duquel j'ai accédé il y a un mois fera UNE OFFRE DE REPRISE DE LA STRUCTURE (souligné par moi), une offre de reprise qui ne devrait pas intervenir avant le mois de juillet. Avec un BASCULEMENT ET UN TRANSFERT DANS LE COURANT DU MOIS DE SEPTEMBRE (sic).
Madame CARIUS parlait d'or. Elle semblait comprendre les impératifs d'une transition sans traumatisme. Son changement de langage provoque évidemment une énorme frustration et crée toutes les conditions pour une division du personnel qui pourrait vite se révéler mortifère. Entre ceux qui sont mis dans l'angoisse qu'elle déplorait dans son interview et ceux qui expliquent,mezzo voce, qu' étant dans le secret des dieux ou dans les manches du pouvoir, leur avenir est assuré. Il y a suffisamment de militant-e- s dans l'équipe aux affaires pour que celle-çi sache qu' on ne construit rien de bon avec une telle stratégie.
Il est encore possible,à la veille de l'audience du 18 octobre 2016, de cesser de jouer avec le feu, de dire clairement que le sort du personnel ne sera pas celui d' une pietaille manipulée ou discriminée.
Oui , la Direction de la CTM ne se diminuera pas en acceptant le dialogue réclamé avec force par la représentation élue du personnel. Celle-çi veut avoir droit au chapitre sur l'avenir de la formation professionnelle en Martinique, sur son propre avenir, sur les changements qu' il y a à apporter après certains errements dont elle ne porte absolument pas la responsabilité, sur la mise en oeuvre d'un projet auquel elle a porté une contribution essentielle et qui peut encore être complétée. La CTM est-elle capable du sursaut qui lui fera rectifier le tir et éviter la catastrophe annoncée? Nous l'ignorons.
Ce que nous savons c'est que la population peut encore élever la voix en ce sens.
Philippe PIERRE-CHARLES,
Secrétaire général de la CDMT