Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin...Le billet du CNCP .


Rédigé le Jeudi 29 Novembre 2018 à 16:18 |
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Dans ce contexte de bouleversement que connait le monde actuel, chacun et chacune d’entre nous devrait méditer sur ce sage proverbe africain pour savoir comment marcher, mais aussi où aller.


Dans notre pays, tout particulièrement, il est essentiel que nous nous persuadions tous de cette nécessité d’aller ensemble. Il faudrait être vraiment aveugle ou de mauvaise foi pour refuser de reconnaître la situation abominable dans laquelle se trouve la Martinique, victime de la double peine du libéralisme et du colonialisme.

Notre peuple subit les affres de la politique de racket menée par un gouvernement français qui se déchaîne pour servir les intérêts des multinationales, des banques, des spéculateurs et des ultra-riches. Les effets ravageurs du désengagement de l’Etat et du sabotage des services publics sont décuplés du fait de la situation de territoire colonisé qui est celle de notre pays. La taxation du rhum, parce qu’elle impacte la caste dominante locale et la remise en cause de l’abattement fiscal, qui aura pour conséquence de rendre plus difficile encore la situation des classes moyennes et de certaines entreprises locales, mobilisent particulièrement l’attention.

Mais c’est l’ensemble de notre peuple qui est complètement écrasé par une fiscalité assassine*, une augmentation incessante du coût de la vie, par un chômage endémique, une précarisation accélérée, une injustice dans l’accès à l’emploi, notamment pour les cadres, au bénéfice des agents français du colonialisme.

Dans un tel contexte, il est indéniable que nous ne pourrons mettre fin à la catastrophe qu’en réfléchissant ensemble aux moyens de mettre fin aux divisions, de rassembler nos forces et de choisir les formes et les objectifs des luttes que nous devons mener pour notre émancipation. A cet égard, des faits qui ont émaillé l’actualité récente nous permettront de poser des questions auxquelles nous devons répondre pour avancer dans cette direction.

La grève dans les transports : On ne peut nier qu’à l’occasion du dernier conflit dans ce secteur, les divisions ont été attisées au sein du peuple, alimentées par la fameuse rhétorique de la « prise en otage des usagers ». Force est de constater que les luttes syndicales, quand elles se contentent d’être des réactions locales de travailleurs uniquement quand ils sont concernés par un problème, ne menacent pas réellement le pouvoir et le système, ne règlent jamais ce problème de façon définitive et que leur répétition affecte surtout la population déjà en souffrance. Quelles formes doivent prendre, dans ces conditions, les luttes syndicales pour contribuer au rassemblement de notre peuple dans une lutte globale conduisant à des victoires collectives?

La manifestation des « gilets jaunes » : Serons-nous « entendus » en nous contentant de prolonger épisodiquement des initiatives nées en « métropole » ? Ceux qui appellent les Martiniquais à répercuter des opérations telles que « Je suis Charlie » « Nuit debout », « Gilets jaunes » et qui rejettent la responsabilité de leur échec sur « Les « Martiniquais, disent-ils, qui râlent mais qui ne se mobilisent pas ! » ne devraient-ils pas se demander si un mimétisme stérile peut tenir lieu de stratégie ?

Poser ces questions revient à y répondre. Mais, en tout cas, ceux et celles qui sont conscients de l’importance des enjeux, auront à cœur d’ « Aller ensemble ».


* Pour se dédouaner, le gouvernement agite systématiquement le nombre de ceux qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, oubliant d’expliquer que c’est précisément parce qu’ils sont trop pauvres pour cela mais que de plus, ils sont étranglés par des taxes foncières exorbitantes et indues.



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