Sainte-Marie: l'affaire de la Rue des colons fait toujours couler de l'encre ! la réponse de Pierre-Marcel Diaz

Comme quoi il y a des idées ancrées.


Rédigé le Dimanche 12 Aout 2018 à 16:53 |
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Ceux qui ne sont pas au parfum de cette affaire vivent sur une autre planète. Nous nous sommes fait l'écho des différentes phases. La vraie fausse information, le démenti, et enfin le point avec le secrétaire du MIP de Pierre Marcel Diaz secrétaire du mouvement politique majoritaire.


Pierre Marcel Diaz entend faire cesser la polémique, à moins que le dossier soit véritablement ouvert. En effet ce dernier dit que si on ne peut plus parler de Rue des Colons, alors que le terme Habitation est lui aussi impropre, autant que celui de plantation. Rappelez vous un bar à rhum à Lyon avait été obligé de changer de nom ! Voici la tribune libre de Pierre Marcelle Diaz

S'il est vrai que les réseaux sociaux permettent à un grand nombre de personnes de s'exprimer librement aujourd'hui, il est aussi vrai que la vérité doit être dite pour que la réalité ne soit pas falsifiée et que les éléments incontournables qui relient le passé au présent soient justes.

Le présent ici en Martinique a pris sa source des siècles durant dans la souffrance d'un passé que d'aucuns désireraient effacer. Que l'on s'insurge que, lors de l'adressage, une rue soit baptisée rue du Colon, on comprend aisément, mais on ne peut accepter qu'il soit crié sur les toits que c'est en débaptisant la rue Case Nègre qu'on l'a remplacée par la rue du Colon. C'est vraiment ce que l'on qualifie de vrai fausse information, plus précisément une escroquerie intellectuelle.

L'ensemble du problème martiniquais, dans divers domaines de la vie courante, pose la question sur le vécu post-esclavagiste. A l'endroit tant critiqué de la rue du Colon, il existe un envers, celui de l'avenue Lassale, de l'impasse des Amareuses, de l'impasse de l'Econome, de l'impasse du Géreur, de l'impasse du Cabrouet, de l'impasse des Capresses, de l'impasse du Bac, de l'impasse Man Tine, de l'impasse du Chercheur, et aussi, de la rue Case Nègre. Tout cela est le schéma type de l'habitation qui constituait la vie économique, sociale et culturelle qui produisait la richesse de la colonie au seizième, dix-septième, dix-huitième siècle, se prolongeant même sur le dix-neuvième siècle. Le monde de la plantation avait des règles édictées par les maîtres de la colonisation




Qui se souvient que Jean Baptiste Colbert, l'un des principaux ministres du roi d'alors, est l’inventeur de la lex mercatoria, le lex mercator en français, qui désignait les principes usages et pratiques des "marchands "dans le commerce international !

C'est les yeux dans les yeux que Pierre Marcel Diaz entend purger la question.
Si le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires en France) s'en prend à Colbert, c'est que cet homme, ministre de Louis XIV, a joué un rôle d'une importance extrême dans la traite des noirs. Aujourd'hui, dans le monde économique, l’,OMC (Organisation Mondiale du Commerce) est une organisation internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce international entre les pays.

Qui se souvient que Jean Baptiste Colbert, l'un des principaux ministres du roi d'alors, est l’inventeur de la lex mercatoria, le lex mercator en français, qui désignait les principes usages et pratiques des "marchands "dans le commerce international ! Dans la volonté d'extériorisation de la France, il y avait aussi De Richelieu, cardinal, duc, ecclésiastique et homme d'état qui donna une grande extension aux établissements coloniaux, faisant occuper les petites Antilles, Saint Domingue, la Guyane et le Sénégal, afin que la France détienne le centre de la culture française en Amérique du Nord,. et cela devait passer par la déportation massive des Noirs d'Afrique.

A la mort de De Richelieu, Mazarin proposa à Louis XIV de légaliser l'existant de l'esclavage par l'édit du 26 Août 1670 en accordant une prime à l'importation des Noirs. Diplomate et homme politique au service de la papauté puis des rois Louis XIII et Louis XIV, il a mis tout son poids dans l'asservissement des nègres pour la déportation.

Je constate que certains nègres à talents semblent partir en guerre contre le monde entier dès qu'il s'agit de rappeler l'histoire de la traite négrière. Mais il faut aller jusqu'au bout du raisonnement. Tous ces hommes qui ont laissé leur empreinte sur la traite négrière sont entrés au Panthéon, non seulement de l'histoire, mais aussi au Panthéon des grands hommes, cet édifice, monument historique, où l'on proposa d'y entreposer Aimé Césaire.

En se référant à l'histoire, Bonaparte rétablit l'esclavage en dénonçant ce mot de Robespierre qui voulait que: périssent les colonies plutôt que les principes! Beaucoup de rues dans le système français portent le nom de ces bourreaux de l'histoire nègre issu de la déportation, donc de la colonisation. Pourquoi nos pseudo-intellectuels acharnés, n'attaquent-ils pas l'histoire avec un grand H au lieu de s'en prendre à Bruno Nestor Azérot. Et pourquoi car il tant d'histoires imaginaires se construisent-elle sur le dos du maire de Sainte-Marie. Enfin pourquoi ces mêmes réfractaires à la dénomination de la rue des Colons acceptent-ils que la dénomination d’Habitations, pour des lieux de souffrance, telles que Clément, Saint-Etienne et autres... soient légitimée ? Le Crédit Agricole au Lamentin se situe juste le long de la rue Case Nègre et cela ne dérange personne. Mais il est facile de mettre son énergie à disposition pour la destruction d'une réalisation lorsque ceux qui travaillent pour l’histoire et le bien être dérangent.
Plus grave donc est le montage intellectuel qui consiste à inventer des histoires, à les propager sur les toits du monde, en espérant affaiblir ceux qui font leur chemin au profit des plus pauvres, des sans moyens et des espérants.

En conséquence, il serait normal de proposer aux détracteurs de mettre en place un forum relatif à ces questions, du passé y compris à Sainte Marie et de la réflexion jaillira une lumière qui nous éclaire depuis des siècles au lieu de se-déchirer entre nègres issue du monde de la plantation, et de l’habitation. L'histoire doit être dite avec sa véritable identité. Il y a eu des esclaves mais aussi des colons. Alors, pourquoi ne pas l'accepter tout comme on accepte que les habitations deviennent des lieux de la culture martiniquaise ? N'y a t-il pas un musée de la culture au sein même des habitations où le nègre a reçu les coups de fouets. Ces personnes qui se révoltent sur la dénomination des rues, soient disant débaptisées, ne sont-elles pas les mêmes qui glorifient à gorge déployée, les lieux transformés en musée même quand ils ont la bouche pleine de petits fours ?

Pierre Marcel Diaz
Secrétaire générale adjoint du MIP


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