Voici la lettre de la CDMT elle est signée Philippe Pierre Charles.LETTRE OUVERTE
A Monsieur Jean LEBLANC MORINIERE,
A Madame L'Inspectrice du Travail,
A Monsieur Philippe JOCK,
Madame, Messieurs,
Je n'apprendrai à aucun de vous la philosophie (si on peut appeler cela ainsi) des plus hautes autorités de l'État en matière de relations entre employeurs et salarié-e-s. Sous le doux nom de "dialogue social", on prétend réduire au maximum le domaine de la loi et des conventions collectives pour s'accrocher "au plus près du terrain", au niveau des relations directes entre les acteurs de chaque entreprise.
Conscient des limites évidentes de cette théorie, surtout dans un pays où l'héritage historique est celui que nous savons, j'ai personnellement accepté en compagnie de mon camarade Frank Raymond de participer à une réunion dont l'objectif était de tenter de faciliter une certaine normalisation des relations entre la Direction de l'entreprise NOCIBE ROGER ALBERT et les représentant-e-s du personnel affilié-e-s à la CDMT. Cette réunion s'est tenue avec la participation comme facilitateur de Monsieur Philippe JOCK alors président du MEDEF Martinique. C'est pourquoi il est aussi destinataire de la présente lettre ouverte.
L'échange, ce mercredi 10 août 2016 avait été vif, précis, parfois rude mais correct et nous pensions naïvement que, nonobstant les contestations judiciaires en cours, les conditions avaient été plus ou moins rétablies pour une négociation sociale moins ardue. La suite a révélé un sérieux malentendu.
Les responsables syndicaux de l'entreprise n'avaient jamais promis d'abdiquer dans la défense pointilleuse de leurs droits, ni de se départir de leur vigilance pour que les textes protecteurs du droit du travail (ou ce qu'il en reste encore) soient respectés en particulier en ce qui concerne le fonctionnement des instances représentatives du personnel.
Or, très vite le naturel a repris le dessus. Les négligences patronales, les écarts pris avec les textes, ont continué avec le sentiment très clair que pour les dirigeant-e-s de l'entreprise les concessions ne devaient venir que d'un côté, celui des travailleuses et des travailleurs.
L'acharnement à détruire le syndicat (qui se trouve au plus proche du terrain" !) s'est cristallisé sur le représentant du personnel, Ludes BAMBOU dont il fallait coûte que coûte avoir la peau. Madame l'Inspectrice du travail, vous avez bien dans un premier temps refusé le licenciement demandé par la direction, mais il a suffi d'une décision contestable et contestée du Tribunal administratif pour que vous vous déjugiez.
Nous avions pourtant multiplié les démarches auprès de vous, tant par les délégué-e-s du personnel sur place que par les responsables centraux de la CDMT pour vous inciter à intervenir, à insister pour que les règles de la bonne administration des entreprises soient respectées, pour que cessent certaines formes de harcèlement, pour que, dans ce climat tendu la Direction de ROGER ALBERT s'astreigne à respecter scrupuleusement les procédures qui sont tout ce qui reste aux salarié-e-s pour faire valoir leurs droits. L'agression physique dont vient d'être victime une autre représentante du personnel n'est pas comme
A Madame L'Inspectrice du Travail,
A Monsieur Philippe JOCK,
Madame, Messieurs,
Je n'apprendrai à aucun de vous la philosophie (si on peut appeler cela ainsi) des plus hautes autorités de l'État en matière de relations entre employeurs et salarié-e-s. Sous le doux nom de "dialogue social", on prétend réduire au maximum le domaine de la loi et des conventions collectives pour s'accrocher "au plus près du terrain", au niveau des relations directes entre les acteurs de chaque entreprise.
Conscient des limites évidentes de cette théorie, surtout dans un pays où l'héritage historique est celui que nous savons, j'ai personnellement accepté en compagnie de mon camarade Frank Raymond de participer à une réunion dont l'objectif était de tenter de faciliter une certaine normalisation des relations entre la Direction de l'entreprise NOCIBE ROGER ALBERT et les représentant-e-s du personnel affilié-e-s à la CDMT. Cette réunion s'est tenue avec la participation comme facilitateur de Monsieur Philippe JOCK alors président du MEDEF Martinique. C'est pourquoi il est aussi destinataire de la présente lettre ouverte.
L'échange, ce mercredi 10 août 2016 avait été vif, précis, parfois rude mais correct et nous pensions naïvement que, nonobstant les contestations judiciaires en cours, les conditions avaient été plus ou moins rétablies pour une négociation sociale moins ardue. La suite a révélé un sérieux malentendu.
Les responsables syndicaux de l'entreprise n'avaient jamais promis d'abdiquer dans la défense pointilleuse de leurs droits, ni de se départir de leur vigilance pour que les textes protecteurs du droit du travail (ou ce qu'il en reste encore) soient respectés en particulier en ce qui concerne le fonctionnement des instances représentatives du personnel.
Or, très vite le naturel a repris le dessus. Les négligences patronales, les écarts pris avec les textes, ont continué avec le sentiment très clair que pour les dirigeant-e-s de l'entreprise les concessions ne devaient venir que d'un côté, celui des travailleuses et des travailleurs.
L'acharnement à détruire le syndicat (qui se trouve au plus proche du terrain" !) s'est cristallisé sur le représentant du personnel, Ludes BAMBOU dont il fallait coûte que coûte avoir la peau. Madame l'Inspectrice du travail, vous avez bien dans un premier temps refusé le licenciement demandé par la direction, mais il a suffi d'une décision contestable et contestée du Tribunal administratif pour que vous vous déjugiez.
Nous avions pourtant multiplié les démarches auprès de vous, tant par les délégué-e-s du personnel sur place que par les responsables centraux de la CDMT pour vous inciter à intervenir, à insister pour que les règles de la bonne administration des entreprises soient respectées, pour que cessent certaines formes de harcèlement, pour que, dans ce climat tendu la Direction de ROGER ALBERT s'astreigne à respecter scrupuleusement les procédures qui sont tout ce qui reste aux salarié-e-s pour faire valoir leurs droits. L'agression physique dont vient d'être victime une autre représentante du personnel n'est pas comme
vous le dîtes Monsieur Jean LEBANC MORINIERE un simple "incident" (sic !) que la CDMT
chercherait à monter en épingle. Il est le produit évident d'un climat, le dernier acte d'une pression insupportable exercée sur la seule personne du service se permettant de noter les dysfonctionnements d'un petit chef ombrageux dont les attitudes ont tout du service commandé pour éradiquer toute trace de vie syndicale dans l'entreprise.
Je tiens à prendre à témoin Monsieur JOCK et Madame l'Inspectrice du travail et au-delà l'opinion publique sur votre traitement de ce nouveau dossier. Je résume. La CDMT légitimement outrée de la violence physique utilisée contre une salariée, représentante du personnel, dans ce temple de la délicatesse parfumée au bonheur de ces dames a organisé une conférence de presse (d'ailleurs boudée par les télévisions du crû qui n'auraient pas manqué de se précipiter si nous avions installé un barrage quelque part!). Vous Monsieur LEBLANC MORINIERE, vous commencez par minimiser 9 jours d'incapacité temporaire de travail ! Vous ne témoignez d'aucune compassion pour la victime.
Mettant implicitement en doute un certificat médical attestant de la violence physique en plus de la violence psychologique, vous affichez la neutralité de l'enquêteur avant de montrer la moindre empathie pour votre salariée victime que pour une fois vous mettez sur un pied d'égalité avec le petit chef violent.
En matière d'enquête "objective" vous en appelez exclusivement aux témoins du service en question, c'est à dire des salarié-e-s en situation de subordination dont aucun n'a levé le petit doigt, émis le moindre propos pour écourter sinon éviter l'agression, ni fait le moindre geste en direction de la victime.
Cela en dit long sur le climat de terreur régnant en certains lieux de NOCIBE ROGER ALBERT ! Cela ne suffisant pas vous convoquez la victime pour les besoins de l'enquête pendant son arrêt maladie. Cette ignorance crasse de ce que signifie le traumatisme vécu par la victime montre à quel point le quotient émotionnel est loin chez vous du quotient intellectuel. Se retranchant encore une fois derrière les textes, la salariée vous fait observer qu'une convocation pour entretien pendant une absence suite à un accident du travail est hors de propos.
Je me permets d'interpeller Monsieur JOCK et Madame l'Inspectrice du travail sur l'extraordinaire réponse de l'entreprise : la victime est convoquée un autre jour mais toujours pendant l'arrêt consécutif au traumatisme au nom du droit de sortir dont elle dispose en tant que malade et avec comme seul accompagnement possible quelqu'un du service où s'est produit " l'incident" (re sic) dans les circonstances décrites plus haut.Nous ne ferons l'injure à personne de devoir expliquer en quoi cette cécité psychologique confine à l'inhumanité pure et simple.
En revanche, Madame l'Inspectrice, je vous saurais gré de bien vouloir rappeler à MonsieurLEBLANC MORINIERE et son équipe que, d'après la loi encore en vigueur à notre connaissance l'employeur a, concernant la santé de ses employé-e-s une obligation de résultat. Peut-être ferait-il bien de s'en souvenir!
Quant aux autres travailleuses et travailleurs de chez NOCIBE ROGER ALBERT comme d'ailleurs, il est urgent qu'ils et elles prennent la pleine mesure de l'univers impitoyable dans lequel on prétend nous confiner, "au plus près du terrain" avec de moins en moins de secours de l'inspection du travail et sans doute de moins en moins de bonnes volontés pour jouer les pompiers pour contenir les braises.
FORT-DE-FRANCE, le 25 juillet 2017
Philippe PIERRE-CHARLES
Secrétaire général
chercherait à monter en épingle. Il est le produit évident d'un climat, le dernier acte d'une pression insupportable exercée sur la seule personne du service se permettant de noter les dysfonctionnements d'un petit chef ombrageux dont les attitudes ont tout du service commandé pour éradiquer toute trace de vie syndicale dans l'entreprise.
Je tiens à prendre à témoin Monsieur JOCK et Madame l'Inspectrice du travail et au-delà l'opinion publique sur votre traitement de ce nouveau dossier. Je résume. La CDMT légitimement outrée de la violence physique utilisée contre une salariée, représentante du personnel, dans ce temple de la délicatesse parfumée au bonheur de ces dames a organisé une conférence de presse (d'ailleurs boudée par les télévisions du crû qui n'auraient pas manqué de se précipiter si nous avions installé un barrage quelque part!). Vous Monsieur LEBLANC MORINIERE, vous commencez par minimiser 9 jours d'incapacité temporaire de travail ! Vous ne témoignez d'aucune compassion pour la victime.
Mettant implicitement en doute un certificat médical attestant de la violence physique en plus de la violence psychologique, vous affichez la neutralité de l'enquêteur avant de montrer la moindre empathie pour votre salariée victime que pour une fois vous mettez sur un pied d'égalité avec le petit chef violent.
En matière d'enquête "objective" vous en appelez exclusivement aux témoins du service en question, c'est à dire des salarié-e-s en situation de subordination dont aucun n'a levé le petit doigt, émis le moindre propos pour écourter sinon éviter l'agression, ni fait le moindre geste en direction de la victime.
Cela en dit long sur le climat de terreur régnant en certains lieux de NOCIBE ROGER ALBERT ! Cela ne suffisant pas vous convoquez la victime pour les besoins de l'enquête pendant son arrêt maladie. Cette ignorance crasse de ce que signifie le traumatisme vécu par la victime montre à quel point le quotient émotionnel est loin chez vous du quotient intellectuel. Se retranchant encore une fois derrière les textes, la salariée vous fait observer qu'une convocation pour entretien pendant une absence suite à un accident du travail est hors de propos.
Je me permets d'interpeller Monsieur JOCK et Madame l'Inspectrice du travail sur l'extraordinaire réponse de l'entreprise : la victime est convoquée un autre jour mais toujours pendant l'arrêt consécutif au traumatisme au nom du droit de sortir dont elle dispose en tant que malade et avec comme seul accompagnement possible quelqu'un du service où s'est produit " l'incident" (re sic) dans les circonstances décrites plus haut.Nous ne ferons l'injure à personne de devoir expliquer en quoi cette cécité psychologique confine à l'inhumanité pure et simple.
En revanche, Madame l'Inspectrice, je vous saurais gré de bien vouloir rappeler à MonsieurLEBLANC MORINIERE et son équipe que, d'après la loi encore en vigueur à notre connaissance l'employeur a, concernant la santé de ses employé-e-s une obligation de résultat. Peut-être ferait-il bien de s'en souvenir!
Quant aux autres travailleuses et travailleurs de chez NOCIBE ROGER ALBERT comme d'ailleurs, il est urgent qu'ils et elles prennent la pleine mesure de l'univers impitoyable dans lequel on prétend nous confiner, "au plus près du terrain" avec de moins en moins de secours de l'inspection du travail et sans doute de moins en moins de bonnes volontés pour jouer les pompiers pour contenir les braises.
FORT-DE-FRANCE, le 25 juillet 2017
Philippe PIERRE-CHARLES
Secrétaire général