Mais ce n’est pas par hasard qu’une telle répression tente de se mettre en place aux Antilles. En Martinique, comme en Guadeloupe, le mouvement social de février-mars 2009 a semé l’effroi dans le camp de l’Administration et chez les grands patrons. L’heure de la revanche a sonné pour certains. Madame Planchat, la nouvelle secrétaire à l’outre-mer, a déclaré avec arrogance que les acquis gagné par le Collectif du 5 février, n’étaient, pour ce qui est des prix, qu’un « gel ». Alors que les prix de nombreux biens de consommation dans l’alimentation ont baissé en Europe et en France les Antillais eux, auront donc droit à des « tarifs spéciaux »…
Quant au secrétaire général du syndicat CDMT-Postes, Hervé Pinto, il se voit convoquer en conseil central de discipline à Paris pour le 16 septembre. La révocation est demandée. On lui reproche d’avoir provoqué un débrayage sauvage à Fort de France CTC contre des sous effectifs récurrent dans le centre.
Ce genre de pratique répressive de plus en plus appliquée à La Poste, qui va à l’encontre du droit syndical a déjà été signalé par le Bureau International du Travail (1).
Alors que partout, en France, se créent des comités contre la privatisation de La Poste et la préservation des services publics, la CDMT qui participe à cette défense, doit pouvoir s’exprimer librement. Mais c’est bien un contexte de répression qui se met en place dans les DOM et les TOM (emprisonnement du président de l’USTKE en Nouvelle-Calédonie). L’Etat français colonialiste et le patronat antillais revanchard tentent de faire payer aux Antillais cette victoire qu’ a représenté l’accord Jacques BINO et celui du Collectif 5 février 2009. En France déjà « SUD Postaux Paris se solidarise avec la CDMT-Postes, exige l’arrêt immédiat de la discrimination syndicale à l’encontre du syndicat CDMT, et demande l’annulation du conseil de discipline à l’égard d’Hervé PINTO. »
Une manifestation de solidarité est organisée à Paris le 16 septembre.