Quand le GRS fait son point de l'actualité.


Rédigé le Mardi 14 Mai 2019 à 07:23 |
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La presse a évalué à 1500 personnes la manifestation du 1er mai à Fort de France. C'est mieux que l'an dernier avec un dynamisme certain malgré la mince pluie du matin. CGT, CSTM et CDMT formaient, dans l'ordre, les cortèges les plus importants mais il y avait aussi UGTM, USAM, FO, FSU, UNSA ,CGTM-FSM. Le cortège unitaire des femmes fut très remarqué.


UN PREMIER MAI PROMETTEUR !

Côté politique le PPM et le MIM avaient leurs cortèges tandis que drapeaux, tracts, stands signalaient la présence du GRS, du PKLS, de CO, du CNCP et de dirigeants du nouveau Péyi-a. Cette diversité et parfois les antagonismes bien connus de certaines composantes sont le témoignage, sans grande surprise d'ailleurs, de la puissance du 1er mai, de sa capacité d'attraction, de son pouvoir de convocation.

Certes, l'importance des enjeux, la réalité des colères existant dans le pays concernant l'injustice sociale, les souffrances des classes exploitées, le chômage, la vie chère, le chlordécone et les sargasses justifieraient une présence bien plus massive. Bien trop nombreux/ses sont celles et ceux qui ne voient dans ce jour qu' une journée de " fête du travail" comme le répètent sans discontinuer les médias de la bourgeoisie et leurs journalistes complices ou ignorants. Il n'empêche que les centaines que nous étions dans la rue ont ressenti que cette colonne vertébrale de la contestation a la possibilité, en remettant sur le tapis la constitution d'un Front syndical de lutte, de fournir aux causes populaires les plus difficiles et les plus légitimes l'instrument nécessaire aux combats qui sont devant nous. Devant l'impuissance des politiques majoritaires face à l'arrogance coloniale et capitaliste il n'y a pas de tâche plus urgente.

LE PREMIER MAI DE H. BRIVAL.

France-Antilles est « LE QUOTIDIEN » qui ne survit que par la bonne volonté du public et des avantages tirés de sa fonction, de fait, de service public. Certains journalistes assez inconscients sans doute de cette fragilité jouent avec le feu d'une information partisane plutôt grossière. Ainsi le BRIVAL qui signe la page consacrée au 1er mai n'a vu dans les rues que les composantes suivantes : CSTM, UGTM, USAM, les femmes, le MIM, NADEAU. En se reportant à notre article on aura la liste des éliminés du hit-parade journalistique. Tout commentaire serait superflu.



CHLORDÉCONNE, SARGASSES : APRÈS LE CARBET, LA LIGNE DROITE VERS LES 14 ET 15 JUIN !

Plus de quarante participant.e.s ont suivi avec grand intérêt la réunion publique du 3 mai au Carbet. La ville du Nord Caraïbe est aussi concernée par la question des pesticides comme cela a été évoqué avec précision dans le débat. La présence du maire et de membres du conseil municipal a prouvé l' intérêt de ces élus.

Tous les aspects ont été évoqués aussi bien dans les introductions de LYANNAJ POU DÉPOLYÉ MATINIK que dans le débat nourri et passionné qui a suivi. Là encore, l'engagement a été pris d'honorer le rendez-vous du 14 juin pour faire le point sur ces questions un an après la création de LYANNAJ et du 15 pour faire « déboulé » dans les rues l'exigence populaire forte que l'on sorte de la catastrophe actuelle par des chemins audacieux et réalistes quel que soit le coût que les responsables doivent assumer.

La réunion du Carbet est un nouveau jalon dans la mobilisation.





L'HORREUR DE L'AFFAIRE DE LA CLINIQUE SAINTE-MARIE.

Au moment où nous écrivons, le stress des salarié-e-s de la Clinique est à son comble. Le 10 mai, elles et ils sont censé-e-s apprendre si une fumée blanche sort du tribunal. Moins poétiquement on dirait "à quelle sauce ils seront mangés ". Plus durement encore : auront elles/ils un nouveau maître ou l' ancien, le groupe Kapa continuera-t-il de sévir? Pour le personnel ce serait le scénario catastrophe tant il a déjà subi : il est loin le temps de la Clinique fleuron de l'hospitalisation privée au personnel conséquent et à la réputation établie.

Longtemps que ceci a été remplacé par le délabrement de l'hôtellerie, l'insuffisance du matériel et du personnel, les retards de salaire, le mépris pour les instances représentatives du personnel voire pour les tribunaux que l'on mène en bateau par le refus de fournir les éléments obligatoires pour une transparence minimum, malgré les protestations répétées du syndicat, de l'avocat et même les grèves à répétition. Il faut bien reconnaître que la Martinique n'a pas été jusqu'à ce jour à la hauteur des enjeux. Car voici une multinationale arrogante, opérant dans le domaine vital de la santé qui n'a agi qu'en fonction de ses objectifs de profit, qui a géré en mauvais père de famille, qui a liquidé une maternité, qui a planifié une trentaine de licenciements alors que les besoins sanitaires sont si importants.

Aucune autorité n'a réclamé un passage au public de cet instrument de service public, aucune n'a proposé une SCIC qui aurait associé intervention de Collectivités et initiative et pouvoir de décision du personnel . Le sort de la Clinique est livré aux appétits capitalistes et ceux qui prétendent perdre de l'argent dans l'affaire sont prêts à tout …sauf à lâcher le morceau. Et tout cela se fait à bas-bruits ou plutôt dans un contraste saisissant entre les cris du syndicat, l'emballement médiatique d'un côté et le silence pesant du côté des mairies de Schoelcher et de Fort de France comme de la CTM. Quelques salariés prennent conscience de l'occasion qui est en train de nous filer entre les doigts d'imposer une solution innovante alliant intérêt durable du personnel et intérêt de la population mais le couperet d'une justice pressée de conserver les règles de la toute-puissance exclusive du capitalisme prédateur risque bien de tomber ou au contraire de prolonger une routine mortifère. ..A suivre !

GRANDE OPÉRATION PORTES OUVERTES À FONDS LARION ...!!

Ce dimanche 5 mai des centaines de gens du peuple ont réalisé une mobilisation qui ressemblait à une opération portes ouvertes sur les plages de Fonds Larion à Sainte Luce ! Portes ouvertes sur les villas pieds dans l'eau construites en violation de toutes les lois protégeant le littoral en France et dans les colonies. Avec effarement on découvrait piscines, jaccouzy, carbets, bars et... fosses septiques avec évacuation directement dans la mer en contrebas. En un rien de temps, clôtures et portillons se sont retrouvés par terre sous l'œil de gendarmes armés jusqu'aux dents mais ayant visiblement reçu l'ordre d'éviter toute provocation ..benalesque...!

Les propriétaires prudents avaient en général évacué les dites villas.

On n'observa aucun pillage mais quelques meubles se retrouvèrent dans les piscines. Au son du tibwa et tambours, sur des airs de bèlè, le peuple savourait l'instant bien conscient qu' une journée, aussi encourageante soit-elle, ne suffirait pas à régler le problème. Les conversations roulaient bon train sur la passivité des élus et bien entendu de l'État devant la perpétuation de tels forfaits dont beaucoup découvraient l'ampleur insoupçonnée. Il était à peine besoin de comparer la complaisance à l'égard de tels hors la loi avec la brutalité à l'encontre de Mr Nomis !

C'est clair qu'il y a 50 pas et 50 pas suivant le statut des personnes concernées. On peut penser que le combat ne fait que (re) commencer mais ce nouveau début par son éclat est un bel appel pour la suite.


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