En 2017, le PIB croît de 0,2% en volume, après –1,2% en 2016. Cette croissance timide est freinée, d’une part, par la baisse de l’investissement (–3,2% en volume) et, d’autre part, par la diminution de la dépense publique (–2,3% en volume).
La consommation des ménages évolue à un rythme semblable à l’an dernier (+0,1%).
La population continue sa baisse tendancielle (rythme compris entre 0 et –1% depuis 2007).
La production de la SARA baisse de 11,9% en volume, après avoir chuté de 15,1% en 2016.
La balance commerciale contribue pour –1,0 point à la croissance, avec +3,2% en volume pour les exportations et –1,9% pour les importations.
La croissance en Martinique s’inscrit dans une dynamique moins favorable qu’en Guadeloupe, qui connaît une progression de l’activité de 3,4%, stimulée par la consommation publique.
Sur la France entière, la croissance atteint +2,2%, après +1,2% en 2016.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces chiffres ne sont pas bons : ils reflètent une situation économique dégradée.
Le poids du secteur public dans l’économie martiniquaise est prédominant. Il représenterait près de 70% de notre PIB ! Les collectivités locales n’ont, pour la plupart, aucune marge de manœuvre pour agir correctement sur le levier de l’investissement. Elles sont toutes engluées dans des frais de fonctionnement disproportionnés et leur situation financière est négative.
Nombreux sont les maires de Martinique qui reconnaissent (en privé) que leur mairie emploie deux fois plus de salariés que nécessaire. Dans une déclaration récente, le Président du conseil exécutif de la CTM va même jusqu'à déclarer que "la collectivité qu’il préside compte 4.300 salariés, quand 600 suffiraient". Cette déclaration, bien que maladroite à l'égard de ses équipes injustement stigmatisées, pointe malgré tout du doigt le problème des sur-effectifs de la fonction publique.
Rappelons en effet que sur les 39.000 fonctionnaires que compte notre territoire, 17.100 travaillent dans la fonction publique territoriale ; cette proportion est très largement supérieure à celle constatée dans l'hexagone.
Le problème des sur-effectifs de la fonction publique est complexe et délicat. Personne n’ose l'aborder en vérité, et il plombe la Martinique depuis de longues décennies. Car une chose est sûre : l'emploi doit dépendre de l'activité économique impulsée par une politique pertinente d'investissement au service d'une vision territoriale claire. Et surtout pas d'une simple logique de générosité sociale - ou pire, de clientélisme électoral - dont on sait combien les effets sont désastreux en termes économiques et sociaux. Il faut donc veiller avec rigueur à ce que le niveau d'emploi public, dont le rôle est essentiel en Martinique, ne vienne jamais obérer les capacités d'investissement des collectivités locales.
Moderniser les services publics locaux, digitaliser les prestations, dématérialiser l'offre, réduire les effectifs, alléger les structures tout en valorisant les fonctionnaires, voilà un chemin exigeant, mais nécessaire si l’on veut redonner des marges de manœuvre à la Martinique.
Mais qui aura le courage de l’emprunter ?
Emmanuel de Reynal
La population continue sa baisse tendancielle (rythme compris entre 0 et –1% depuis 2007).
La production de la SARA baisse de 11,9% en volume, après avoir chuté de 15,1% en 2016.
La balance commerciale contribue pour –1,0 point à la croissance, avec +3,2% en volume pour les exportations et –1,9% pour les importations.
La croissance en Martinique s’inscrit dans une dynamique moins favorable qu’en Guadeloupe, qui connaît une progression de l’activité de 3,4%, stimulée par la consommation publique.
Sur la France entière, la croissance atteint +2,2%, après +1,2% en 2016.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces chiffres ne sont pas bons : ils reflètent une situation économique dégradée.
Le poids du secteur public dans l’économie martiniquaise est prédominant. Il représenterait près de 70% de notre PIB ! Les collectivités locales n’ont, pour la plupart, aucune marge de manœuvre pour agir correctement sur le levier de l’investissement. Elles sont toutes engluées dans des frais de fonctionnement disproportionnés et leur situation financière est négative.
Nombreux sont les maires de Martinique qui reconnaissent (en privé) que leur mairie emploie deux fois plus de salariés que nécessaire. Dans une déclaration récente, le Président du conseil exécutif de la CTM va même jusqu'à déclarer que "la collectivité qu’il préside compte 4.300 salariés, quand 600 suffiraient". Cette déclaration, bien que maladroite à l'égard de ses équipes injustement stigmatisées, pointe malgré tout du doigt le problème des sur-effectifs de la fonction publique.
Rappelons en effet que sur les 39.000 fonctionnaires que compte notre territoire, 17.100 travaillent dans la fonction publique territoriale ; cette proportion est très largement supérieure à celle constatée dans l'hexagone.
Le problème des sur-effectifs de la fonction publique est complexe et délicat. Personne n’ose l'aborder en vérité, et il plombe la Martinique depuis de longues décennies. Car une chose est sûre : l'emploi doit dépendre de l'activité économique impulsée par une politique pertinente d'investissement au service d'une vision territoriale claire. Et surtout pas d'une simple logique de générosité sociale - ou pire, de clientélisme électoral - dont on sait combien les effets sont désastreux en termes économiques et sociaux. Il faut donc veiller avec rigueur à ce que le niveau d'emploi public, dont le rôle est essentiel en Martinique, ne vienne jamais obérer les capacités d'investissement des collectivités locales.
Moderniser les services publics locaux, digitaliser les prestations, dématérialiser l'offre, réduire les effectifs, alléger les structures tout en valorisant les fonctionnaires, voilà un chemin exigeant, mais nécessaire si l’on veut redonner des marges de manœuvre à la Martinique.
Mais qui aura le courage de l’emprunter ?
Emmanuel de Reynal