Origine du premier mai
La Fête du Travail
1793, le 24 octobre, dans son rapport sur le calendrier lu à la Convention, Fabre d'Églantine institue une fête du Travail, le 19 septembre.
Saint-Just, dans les Institutions républicaines, établit des fêtes publiques le 1er de chaque mois.
La fête du Travail aura lieu le 1er pluviôse (20 ou 31 janvier.).
1848 La Constitution institue une fête du Travail dans les colonies pour effacer les dégradations dues à l'esclavage, elle est fixée au 4 mars (abolition de l'esclavage en France et dans les colonies).
Tout commence au Etats-Unis.
1884 , Au cours du IVe congrès de l'American Federation of Labor, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis s'étaient donnés deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures.
Ils avaient choisi de débuter leur action un 1er mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.
1er mai 1886. Beaucoup de travailleurs obtiennent immédiatement satisfaction de leur employeur. Mais d'autres, moins chanceux, au nombre d'environ 340.000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.
C'est le résultat de la pression syndicale qui permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard, à instituer la Fête du Travail.
3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers.
C'est alors qu'une bombe explose devant les forces de l'ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police.
11 novembre 1886 : Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus malgré des preuves incertaines.
Stèle vengeresse
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l'un des condamnés, Augustin Spies : «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui»
1889 : Manifester pour la journée de 8 heures. Trois ans après le drame de Chicago, la IIe Internationale socialiste réunit à Paris son deuxième congrès. Celui-ci se tient au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies parisiennes, pendant l'Exposition universelle qui commémore le centenaire de la Révolution française.
Les congressistes se donnent pour objectif la journée de huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). Jusque-là, il est habituel de travailler dix ou douze heures par jour (en 1848, en France, un décret réduisant à 10 heures la journée de travail n'a pas résisté plus de quelques mois à la pression patronale).
Le 20 juin 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, ils décident qu'il sera «organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d'appliquer les autres résolutions du congrès.
Attendu qu'une semblable manifestation a été déjà décidée pour le 1er mai 1890 par l'AFL, (l'American Federation of Labor ) dans son congrès de décembre 1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour la manifestation.»
1890, en France, dans les tracts appelant à la manifestation, l'idée d'une fête du travail est souvent associée à la revendication pour les 8 h (sans doute pour entraîner plus de monde). D’importantes manifestations ont lieu à Paris, dans 138 villes de province et dans le monde (All., Autriche-Hongrie, Roumanie, Belgique, Hollande, Italie, Pologne, Espagne, G.-B., Suède, Norvège, Danemark, USA).
Plusieurs congrès nationaux conseillent que cette manifestation soit renouvelée
Le 1er mai 1891, à Fourmies, une petite ville du nord de la France, la manifestation rituelle tourne au drame. La troupe équipée des nouveaux fusils Lebel et Chassepot tire à bout portant sur la foule pacifique des ouvriers. Elle fait dix morts dont 8 de moins de 21 ans. L'une des victimes, l'ouvrière Marie Blondeau, habillée de blanc et les bras couverts de fleurs, devient le symbole de cette journée.
Avec le drame de Fourmies, le 1er mai s'enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai.
En France les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge. Celui-ci symbolise la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs. Le triangle est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine.
Dans différents pays européens,de nombreuses manifestations conduisent dans les rues des milliers de travailleurs .
1892 :Le Congrès international socialiste de Bruxelles donne au premier mai son caractère annuel et international. Il sera célébré chaque année à partir de 1892.
1906 en France lors du 1er mai, manifestation violente pour obtenir la journée de 8 h.
A Paris, 800 arrestations et nombreux blessés.
Le 23 avril 1919, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant, à titre exceptionnel, une journée chômée
L'horizon paraît s'éclaircir après la première guerre mondiale. Le traité de paix signé à Versailles le 28 juin 1919 fixe dans son article 247«l'adoption de la journée de huit heures ou de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle n'a pas encore été obtenue» !
Les manifestations rituelles du 1er mai ne se cantonnent plus dès lors à la revendication de la journée de 8 heures. Elles deviennent l'occasion de revendications plus diverses.
1920 : La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920 de faire du 1er mai une journée chômée. Cette initiative est peu à peu imitée par d'autres pays... L'Allemagne nazie va encore plus loin !
1933 : Hitler, pour se rallier le monde ouvrier, fait, dès 1933, du 1er mai une journée chômée et payée.
1936 : Les manifestations du 1er mai 1936 prennent une résonance particulière car elles surviennent deux jours avant le deuxième tour des élections législatives qui vont consacrer la victoire du Front populaire et porter à la tête du gouvernement français le leader socialiste Léon Blum.
1937 : Premier mai, Front Populaire, grande manifestation.
1941, C'est pendant l'occupation allemande, qu'une loi consacre le 1er mai comme fête du Travail et de la Concorde sociale (chômé, sans perte de salaire, mais 50 % de celui-ci sera versé au Secours national).
Cette mesure est destinée à rallier les ouvriers au régime de Vichy. Son initiative revient à René Belin. Il s'agit d'un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT (Confédération Générale du Travail) qui est devenu secrétaire d'État au Travail dans le gouvernement du maréchal Pétain.
À cette occasion, la radio officielle ne manque pas de préciser que le 1er mai coïncide avec la fête du Saint patron du Maréchal, Saint Philippe (aujourd'hui, ce dernier est fêté le 3 mai) !
1947 : La mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération au mois d’avril qui fait du 1er mai un jour férié et payé... mais pas pour autant une fête légale.
Autrement dit, le 1er mai n'est toujours pas désigné officiellement comme Fête du Travail.
Cette appellation n'est que coutumière.....
La Fête du Travail
1793, le 24 octobre, dans son rapport sur le calendrier lu à la Convention, Fabre d'Églantine institue une fête du Travail, le 19 septembre.
Saint-Just, dans les Institutions républicaines, établit des fêtes publiques le 1er de chaque mois.
La fête du Travail aura lieu le 1er pluviôse (20 ou 31 janvier.).
1848 La Constitution institue une fête du Travail dans les colonies pour effacer les dégradations dues à l'esclavage, elle est fixée au 4 mars (abolition de l'esclavage en France et dans les colonies).
Tout commence au Etats-Unis.
1884 , Au cours du IVe congrès de l'American Federation of Labor, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis s'étaient donnés deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures.
Ils avaient choisi de débuter leur action un 1er mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.
1er mai 1886. Beaucoup de travailleurs obtiennent immédiatement satisfaction de leur employeur. Mais d'autres, moins chanceux, au nombre d'environ 340.000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.
C'est le résultat de la pression syndicale qui permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard, à instituer la Fête du Travail.
3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers.
C'est alors qu'une bombe explose devant les forces de l'ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police.
11 novembre 1886 : Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus malgré des preuves incertaines.
Stèle vengeresse
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l'un des condamnés, Augustin Spies : «Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui»
1889 : Manifester pour la journée de 8 heures. Trois ans après le drame de Chicago, la IIe Internationale socialiste réunit à Paris son deuxième congrès. Celui-ci se tient au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies parisiennes, pendant l'Exposition universelle qui commémore le centenaire de la Révolution française.
Les congressistes se donnent pour objectif la journée de huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). Jusque-là, il est habituel de travailler dix ou douze heures par jour (en 1848, en France, un décret réduisant à 10 heures la journée de travail n'a pas résisté plus de quelques mois à la pression patronale).
Le 20 juin 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, ils décident qu'il sera «organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d'appliquer les autres résolutions du congrès.
Attendu qu'une semblable manifestation a été déjà décidée pour le 1er mai 1890 par l'AFL, (l'American Federation of Labor ) dans son congrès de décembre 1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour la manifestation.»
1890, en France, dans les tracts appelant à la manifestation, l'idée d'une fête du travail est souvent associée à la revendication pour les 8 h (sans doute pour entraîner plus de monde). D’importantes manifestations ont lieu à Paris, dans 138 villes de province et dans le monde (All., Autriche-Hongrie, Roumanie, Belgique, Hollande, Italie, Pologne, Espagne, G.-B., Suède, Norvège, Danemark, USA).
Plusieurs congrès nationaux conseillent que cette manifestation soit renouvelée
Le 1er mai 1891, à Fourmies, une petite ville du nord de la France, la manifestation rituelle tourne au drame. La troupe équipée des nouveaux fusils Lebel et Chassepot tire à bout portant sur la foule pacifique des ouvriers. Elle fait dix morts dont 8 de moins de 21 ans. L'une des victimes, l'ouvrière Marie Blondeau, habillée de blanc et les bras couverts de fleurs, devient le symbole de cette journée.
Avec le drame de Fourmies, le 1er mai s'enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens.
Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai.
En France les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge. Celui-ci symbolise la division de la journée en trois parties égales : travail, sommeil, loisirs. Le triangle est quelques années plus tard remplacé par la fleur d'églantine.
Dans différents pays européens,de nombreuses manifestations conduisent dans les rues des milliers de travailleurs .
1892 :Le Congrès international socialiste de Bruxelles donne au premier mai son caractère annuel et international. Il sera célébré chaque année à partir de 1892.
1906 en France lors du 1er mai, manifestation violente pour obtenir la journée de 8 h.
A Paris, 800 arrestations et nombreux blessés.
Le 23 avril 1919, le Sénat français ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant, à titre exceptionnel, une journée chômée
L'horizon paraît s'éclaircir après la première guerre mondiale. Le traité de paix signé à Versailles le 28 juin 1919 fixe dans son article 247«l'adoption de la journée de huit heures ou de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle n'a pas encore été obtenue» !
Les manifestations rituelles du 1er mai ne se cantonnent plus dès lors à la revendication de la journée de 8 heures. Elles deviennent l'occasion de revendications plus diverses.
1920 : La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920 de faire du 1er mai une journée chômée. Cette initiative est peu à peu imitée par d'autres pays... L'Allemagne nazie va encore plus loin !
1933 : Hitler, pour se rallier le monde ouvrier, fait, dès 1933, du 1er mai une journée chômée et payée.
1936 : Les manifestations du 1er mai 1936 prennent une résonance particulière car elles surviennent deux jours avant le deuxième tour des élections législatives qui vont consacrer la victoire du Front populaire et porter à la tête du gouvernement français le leader socialiste Léon Blum.
1937 : Premier mai, Front Populaire, grande manifestation.
1941, C'est pendant l'occupation allemande, qu'une loi consacre le 1er mai comme fête du Travail et de la Concorde sociale (chômé, sans perte de salaire, mais 50 % de celui-ci sera versé au Secours national).
Cette mesure est destinée à rallier les ouvriers au régime de Vichy. Son initiative revient à René Belin. Il s'agit d'un ancien dirigeant de l'aile socialiste de la CGT (Confédération Générale du Travail) qui est devenu secrétaire d'État au Travail dans le gouvernement du maréchal Pétain.
À cette occasion, la radio officielle ne manque pas de préciser que le 1er mai coïncide avec la fête du Saint patron du Maréchal, Saint Philippe (aujourd'hui, ce dernier est fêté le 3 mai) !
1947 : La mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération au mois d’avril qui fait du 1er mai un jour férié et payé... mais pas pour autant une fête légale.
Autrement dit, le 1er mai n'est toujours pas désigné officiellement comme Fête du Travail.
Cette appellation n'est que coutumière.....