Décidément, comme disent certains théoriciens du politique, le peuple est vraiment introuvable ! Est-ce, comme le pensaient les pères fondateurs de la république, l’ensemble des citoyens administrés par un même Etat régi par une administration et une législation communes ?
Dans ce cas, il y a un peuple français mais non un peuple guadeloupéen, car nous ne sommes pas gouvernés pas des institutions qui seraient radicalement indépendantes de celles de la France. On pourrait dire que nous sommes une nation mais sans
Etat propre.
Mais la nation peut-elle exister sans Etat ? Les premières nations qui se sont constituées dans l’histoire de l’humanité, notamment en Europe, ont dépassé la cité et l’Empire grâce au renforcement de leur Etat sous la monarchie absolue. Les nations n’ont donc pas toujours existé et il y a eu d’autres formes d’identité collective que l’identité nationale.
Mais il y a bien eu un peuple caraïbe ignorant totalement l’Etat. Dans ce cas, nous entendons par peuple une communauté soudée par une culture, une histoire et un destin commun. C’est donc une définition anthropologique qui convient ici et nul ne saurait nier qu’il existe un peuple guadeloupéen et
un peuple martiniquais dans cette acception anthropologique et non politique
du terme.
Cependant, l’actualité vient précipiter le débat autour de la notion de peuple. Pour l’Etat français, il n’y a qu’un peuple français, c’est-à-dire la communauté des citoyens formant la nation française et un Guadeloupéen, en ce sens, est aussi français qu’un Breton car, juridiquement, en tant que citoyen français, il a les mêmes droits politiques que tous les autres Français.
La Constitution ne peut donc légitimement parler de peuples d’outre-mer mais de population d’outre-mer. Mais n’est-ce pas du mépris pour nous, une non-reconnaissance de nos spécificités voire de notre identité ? Car nous avons bien le sentiment de faire peuple.
Or, qu’est-ce que faire peuple ? C’est à y perdre son créole ou son français si vous préférez. Car si nous sommes sûrs d’être un peuple, pourquoi vouloir «faire peuple» ?
C’est que nous sommes peuple sur le mode de ne-l’être-pas ou de ne-l’être-pas-assez. Nous ne voulons pas nous contenter d’être simplement un peuple anthropologique,
nous voulons faire peuple politiquement.
Les choses alors se clarifient. Voilà un peuple anthropologique qui veut devenir un peuple politique. La solution ? L’indépendance bien sûr, la chose est claire. Or, nous voulons être guadeloupéens sans renoncer à la citoyenneté française.
Qu’ils sont donc compliqués ces Antillais, dira-t-on de l’Hexagone ! Saurons-nous donc jamais ce qu’ils veulent ? Le peuple veut donc faire peuple politiquement mais sans constituer une collectivité politique indépendante. Comment se sortir d’un tel imbroglio ? Consultez donc le peuple et il vous dira ce qu’il veut. Mais c’est précisément là où
le bât blesse.
Avec les états généraux, le président de la République espère se débrouiller de tous ces problèmes que lui posent ces DOM quelque peu tumultueux. Il pense ainsi consulter les peuples, ou plutôt les populations (on ne sait plus très bien), d’outre-mer sur leur devenir.
Fausse légitimité, diront certains élus, c’est nous les représentants politiques du peuple
guadeloupéen ou du peuple martiniquais et nous sommes dûment mandatés pour consulter notre peuple comme nous le faisons en Guadeloupe avec sa consultation quant à un projet guadeloupéen.
Contrairement à leurs homologues martiniquais, nos élus veulent un projet qui vienne du peuple, élaboré par le peuple et sur lequel le peuple tranchera dans dix-huit mois.
Belle leçon tout de même de démocratie participative.
Non ! disent Domota et les dirigeants du LKP Le peuple c’est nous, pèp-la ; nous avons mis des dizaines de milliers de manifestants dans les rues et nous exprimons toutes les demandes
du peuple donc nous sommes le peuple légitime.
D’ailleurs, les élections sont un piège à cons, les élus des pantins ou bwa bwa et la démocratie directe doit prévaloir sur la démocratie représentative. Je dois avouer que je m’y perds et que l’heure de ma retraite philosophico-politique a bientôt sonné.
Faisons encore un effort même si nous nous sentons quelque peu «moribonds», pour reprendre une expression de Domota nous qualifiant.
Entre le peuple de Sarkozy et celui de nos élus, la question semble réglée car le Président a déclaré solennellement que la position de nos élus est légitime et qu’il la respectera. Cela fait avancer les choses.
Reste donc à choisir entre le peuple de nos élus et le peuple de LKP. Mais comment trancher ? J’avoue mon total embarras. Je suis persuadé que la solution ne sera pas purement intellectuelle.
Si le LKP maintient sa position, on va donc vers un affrontement entre les deux peuples, chacun étant assuré de sa légitimité. Un conflit entre deux peuples dans un même peuple, ce qu’on appelle, au fond, une guerre civile. Que faire ? La balle est dans ton camp, peuple guadeloupéen, source de la souveraineté, et tu as intérêt à te grouiller car il ne te reste que dix-huit mois pour trancher.
Dans ce cas, il y a un peuple français mais non un peuple guadeloupéen, car nous ne sommes pas gouvernés pas des institutions qui seraient radicalement indépendantes de celles de la France. On pourrait dire que nous sommes une nation mais sans
Etat propre.
Mais la nation peut-elle exister sans Etat ? Les premières nations qui se sont constituées dans l’histoire de l’humanité, notamment en Europe, ont dépassé la cité et l’Empire grâce au renforcement de leur Etat sous la monarchie absolue. Les nations n’ont donc pas toujours existé et il y a eu d’autres formes d’identité collective que l’identité nationale.
Mais il y a bien eu un peuple caraïbe ignorant totalement l’Etat. Dans ce cas, nous entendons par peuple une communauté soudée par une culture, une histoire et un destin commun. C’est donc une définition anthropologique qui convient ici et nul ne saurait nier qu’il existe un peuple guadeloupéen et
un peuple martiniquais dans cette acception anthropologique et non politique
du terme.
Cependant, l’actualité vient précipiter le débat autour de la notion de peuple. Pour l’Etat français, il n’y a qu’un peuple français, c’est-à-dire la communauté des citoyens formant la nation française et un Guadeloupéen, en ce sens, est aussi français qu’un Breton car, juridiquement, en tant que citoyen français, il a les mêmes droits politiques que tous les autres Français.
La Constitution ne peut donc légitimement parler de peuples d’outre-mer mais de population d’outre-mer. Mais n’est-ce pas du mépris pour nous, une non-reconnaissance de nos spécificités voire de notre identité ? Car nous avons bien le sentiment de faire peuple.
Or, qu’est-ce que faire peuple ? C’est à y perdre son créole ou son français si vous préférez. Car si nous sommes sûrs d’être un peuple, pourquoi vouloir «faire peuple» ?
C’est que nous sommes peuple sur le mode de ne-l’être-pas ou de ne-l’être-pas-assez. Nous ne voulons pas nous contenter d’être simplement un peuple anthropologique,
nous voulons faire peuple politiquement.
Les choses alors se clarifient. Voilà un peuple anthropologique qui veut devenir un peuple politique. La solution ? L’indépendance bien sûr, la chose est claire. Or, nous voulons être guadeloupéens sans renoncer à la citoyenneté française.
Qu’ils sont donc compliqués ces Antillais, dira-t-on de l’Hexagone ! Saurons-nous donc jamais ce qu’ils veulent ? Le peuple veut donc faire peuple politiquement mais sans constituer une collectivité politique indépendante. Comment se sortir d’un tel imbroglio ? Consultez donc le peuple et il vous dira ce qu’il veut. Mais c’est précisément là où
le bât blesse.
Avec les états généraux, le président de la République espère se débrouiller de tous ces problèmes que lui posent ces DOM quelque peu tumultueux. Il pense ainsi consulter les peuples, ou plutôt les populations (on ne sait plus très bien), d’outre-mer sur leur devenir.
Fausse légitimité, diront certains élus, c’est nous les représentants politiques du peuple
guadeloupéen ou du peuple martiniquais et nous sommes dûment mandatés pour consulter notre peuple comme nous le faisons en Guadeloupe avec sa consultation quant à un projet guadeloupéen.
Contrairement à leurs homologues martiniquais, nos élus veulent un projet qui vienne du peuple, élaboré par le peuple et sur lequel le peuple tranchera dans dix-huit mois.
Belle leçon tout de même de démocratie participative.
Non ! disent Domota et les dirigeants du LKP Le peuple c’est nous, pèp-la ; nous avons mis des dizaines de milliers de manifestants dans les rues et nous exprimons toutes les demandes
du peuple donc nous sommes le peuple légitime.
D’ailleurs, les élections sont un piège à cons, les élus des pantins ou bwa bwa et la démocratie directe doit prévaloir sur la démocratie représentative. Je dois avouer que je m’y perds et que l’heure de ma retraite philosophico-politique a bientôt sonné.
Faisons encore un effort même si nous nous sentons quelque peu «moribonds», pour reprendre une expression de Domota nous qualifiant.
Entre le peuple de Sarkozy et celui de nos élus, la question semble réglée car le Président a déclaré solennellement que la position de nos élus est légitime et qu’il la respectera. Cela fait avancer les choses.
Reste donc à choisir entre le peuple de nos élus et le peuple de LKP. Mais comment trancher ? J’avoue mon total embarras. Je suis persuadé que la solution ne sera pas purement intellectuelle.
Si le LKP maintient sa position, on va donc vers un affrontement entre les deux peuples, chacun étant assuré de sa légitimité. Un conflit entre deux peuples dans un même peuple, ce qu’on appelle, au fond, une guerre civile. Que faire ? La balle est dans ton camp, peuple guadeloupéen, source de la souveraineté, et tu as intérêt à te grouiller car il ne te reste que dix-huit mois pour trancher.