L'épidémie de chikungunya s'étend et touche de plus en plus de personnes en Martinique et en Guadeloupe. Une sur 10 a déjà été touchée et ce n'est pas fini. La maladie est transmise par le moustique Aedes Aegypti, le même qui transmet aussi la dengue.
Ce moustique prolifère dans les gîtes larvaires, constitués d'eau stagnante. Tous les détritus et récipients pouvant contenir cette eau sont propices à la naissance et à la prolifération du moustique porteur de la maladie.
Autrement dit, les quartiers insalubres, mal entretenus, sont des foyers importants. Et la population pauvre vivant dans ces quartiers est plus exposée que les autres, même si le moustique a frappé sans distinction un peu tout le monde.
Cette maladie est connue depuis déjà plusieurs années. Elle a commencé à la Réunion. On en connaît donc bien les causes et les conséquences. On la surnomme "la maladie de l'homme courbé" car elle cause d'importantes douleurs articulaires.
Pourtant, la prévention générale n'a pas été à la hauteur de ce qu'elle aurait dû être. Les organismes de l'État chargés de cette prévention n'ont pas assez pris la mesure de l'extension et semblent aujourd'hui dépassés par l'ampleur de l'épidémie.
Certes, il y a eu les spots radio-télévisés, les affichettes dans les aéroports, les émissions, les pulvérisations. Mais apparemment tout cela ne suffit pas. Il aurait fallu un plan de prévention beaucoup plus ambitieux, beaucoup plus large, en faisant intervenir des équipes quotidiennement dans chaque quartier.
Il est facile de s'en prendre à la population qui ne respecterait pas les règles, qui laisse pourrir une eau sale dans ses gouttières, pots de fleur ou autre récipients. Mais a-t-on, avant, suffisamment informé cette population, l'a-t-on suffisamment préparée ?
Force est de constater que les services de l'État ont failli. Il aurait fallu embaucher massivement des centaines de chômeurs pour aider à mettre en place une prévention bien plus sérieuse, et efficace. Les pulvérisations qui ont lieu aujourd'hui arrivent tardivement et n'empêchent nullement la prolifération de la maladie. C'est trop peu, trop tard !
Oui, l'épidémie actuelle aurait pu être évitée si l'État et les services officiels se préoccupaient vraiment des intérêts de la population.
Mais ce n'est pas leur souci principal. Ceux qui admettent que des milliers de gens soient privés d'eau courante régulièrement, depuis tant d'années ne peuvent être des gens qui mettent au premier plan la satisfaction des intérêts de la population. C'est ce même état d'esprit qui les a conduits à laisser se répandre aujourd'hui l'épidémie du chikungunya.
Mais les maires, les élus locaux, n'ont pas non plus brillé par leurs actions visant à empêcher l'épidémie de se propager. Ils n'ont pas fait peser, ils n'ont pas relayé face à l'État les intérêts de la population. Mais c'est leur attitude permanente ! Ont-ils jamais pesé de leur poids d'élu local pour exiger des emplois durables pour les 30% de chômeurs ? Pour les 60% de jeunes au chômage ? Non. Ils se contentent de pleurnicher.
C'est ce même état d'esprit qui les conduit tous à nous faire accepter les sacrifices pour que l'État fasse des économies ! Suppressions d'emplois de fonctionnaires, réductions des aides sociales, augmentation des impôts. Et tout cela pendant que les Hayot, Despointes, Aubéry et les grosses sociétés empochent des millions de profits.
Il n'y a pas de fatalité ! Les maux qui frappent plus durement les travailleurs et les pauvres sont voulus et organisés. Il n'y a pas non plus de fatalité des conséquences de la maladie comme le chikungunya.
En prenant à bras le corps une prévention efficace, oui, l'épidémie aurait pu être évitée. Et si tout le monde aujourd'hui peut l'attraper, riches comme pauvres, eh bien l'inégalité subsiste toujours face à la maladie. En moyenne, les riches auront toujours plus de possibilités de guérir rapidement que les pauvres sans ressources.
Pour que les intérêts des exploités et des pauvres soient réellement pris en compte en priorité, il faudra que ces derniers le fassent savoir en montrant leur mécontentement et la force sociale qu'ils peuvent constituer. Dans tous les domaines, pour qu'on les entende ils doivent se faire entendre.
Il n'y a pas, il n'y aura jamais pour eux d'autre voie pour que leurs intérêts soient pris en compte !
Par Combat Ouvrier.
Ce moustique prolifère dans les gîtes larvaires, constitués d'eau stagnante. Tous les détritus et récipients pouvant contenir cette eau sont propices à la naissance et à la prolifération du moustique porteur de la maladie.
Autrement dit, les quartiers insalubres, mal entretenus, sont des foyers importants. Et la population pauvre vivant dans ces quartiers est plus exposée que les autres, même si le moustique a frappé sans distinction un peu tout le monde.
Cette maladie est connue depuis déjà plusieurs années. Elle a commencé à la Réunion. On en connaît donc bien les causes et les conséquences. On la surnomme "la maladie de l'homme courbé" car elle cause d'importantes douleurs articulaires.
Pourtant, la prévention générale n'a pas été à la hauteur de ce qu'elle aurait dû être. Les organismes de l'État chargés de cette prévention n'ont pas assez pris la mesure de l'extension et semblent aujourd'hui dépassés par l'ampleur de l'épidémie.
Certes, il y a eu les spots radio-télévisés, les affichettes dans les aéroports, les émissions, les pulvérisations. Mais apparemment tout cela ne suffit pas. Il aurait fallu un plan de prévention beaucoup plus ambitieux, beaucoup plus large, en faisant intervenir des équipes quotidiennement dans chaque quartier.
Il est facile de s'en prendre à la population qui ne respecterait pas les règles, qui laisse pourrir une eau sale dans ses gouttières, pots de fleur ou autre récipients. Mais a-t-on, avant, suffisamment informé cette population, l'a-t-on suffisamment préparée ?
Force est de constater que les services de l'État ont failli. Il aurait fallu embaucher massivement des centaines de chômeurs pour aider à mettre en place une prévention bien plus sérieuse, et efficace. Les pulvérisations qui ont lieu aujourd'hui arrivent tardivement et n'empêchent nullement la prolifération de la maladie. C'est trop peu, trop tard !
Oui, l'épidémie actuelle aurait pu être évitée si l'État et les services officiels se préoccupaient vraiment des intérêts de la population.
Mais ce n'est pas leur souci principal. Ceux qui admettent que des milliers de gens soient privés d'eau courante régulièrement, depuis tant d'années ne peuvent être des gens qui mettent au premier plan la satisfaction des intérêts de la population. C'est ce même état d'esprit qui les a conduits à laisser se répandre aujourd'hui l'épidémie du chikungunya.
Mais les maires, les élus locaux, n'ont pas non plus brillé par leurs actions visant à empêcher l'épidémie de se propager. Ils n'ont pas fait peser, ils n'ont pas relayé face à l'État les intérêts de la population. Mais c'est leur attitude permanente ! Ont-ils jamais pesé de leur poids d'élu local pour exiger des emplois durables pour les 30% de chômeurs ? Pour les 60% de jeunes au chômage ? Non. Ils se contentent de pleurnicher.
C'est ce même état d'esprit qui les conduit tous à nous faire accepter les sacrifices pour que l'État fasse des économies ! Suppressions d'emplois de fonctionnaires, réductions des aides sociales, augmentation des impôts. Et tout cela pendant que les Hayot, Despointes, Aubéry et les grosses sociétés empochent des millions de profits.
Il n'y a pas de fatalité ! Les maux qui frappent plus durement les travailleurs et les pauvres sont voulus et organisés. Il n'y a pas non plus de fatalité des conséquences de la maladie comme le chikungunya.
En prenant à bras le corps une prévention efficace, oui, l'épidémie aurait pu être évitée. Et si tout le monde aujourd'hui peut l'attraper, riches comme pauvres, eh bien l'inégalité subsiste toujours face à la maladie. En moyenne, les riches auront toujours plus de possibilités de guérir rapidement que les pauvres sans ressources.
Pour que les intérêts des exploités et des pauvres soient réellement pris en compte en priorité, il faudra que ces derniers le fassent savoir en montrant leur mécontentement et la force sociale qu'ils peuvent constituer. Dans tous les domaines, pour qu'on les entende ils doivent se faire entendre.
Il n'y a pas, il n'y aura jamais pour eux d'autre voie pour que leurs intérêts soient pris en compte !
Par Combat Ouvrier.