La lettre du GRS


Rédigé le Lundi 12 Octobre 2020 à 14:33 |
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Plus de 2000 vues pendant l'événement et visiblement beaucoup de nouvelles vues depuis : la conférence n'est pas passée inaperçue. Un intérêt mérité si on en juge par les premières réactions sur la qualité des interventions, le nombre des intervenant-e-s dans les 45 minutes de débat de cette conférence de 3 heures qui a réussi la prouesse de tenir dans le temps prévu.


SUCCÈS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DU SAMEDI 2 OCTOBRE : KONT KLORDÉKON EK LÉ ZOT PESTICID

On note avec intérêt, la représentativité des intervenant-e-s de France. On a d'ailleurs pu voir l'ampleur du travail qui reste à faire pour que le front de solidarité qui s'ouvre en France débouche sur une large information de la population. L'engagement des participant-e-s à organiser cette nécessaire solidarité est important car il s'agit de forces significatives dans la société : l'Union Syndicale Solidaire, la Confédération Paysanne, Générations Futures, mouvement très important sur le sujet qui n'a pu participer mais a tenu à transmettre le message de sa solidarité, Synergie Outre-Mer et sa députée européenne, le CRAN dont le président est aussi le responsable du plus important réseau d'associations de personnes racisées d'Europe, l'association ATTAC et la fondation Copernic dont le militantisme, l'expertise et les liens unitaires sont précieux.

Importante aussi la participation du cabinet de Christophe Lesguevaques qui a déjà rassemblé 2000 volontaires dans la plainte collective conjointe contre l'État pour préjudice moral lié au chlordécone et qui à chaque occasion entend des nouvelles demandes de précisions ou d'adhésions. Bien entendu des forces importantes des mouvements ouvrier, écologiste, progressiste, féministe manquent encore à l'appel mais un pas a été franchi et nous n'avons aucun doute que d'autres suivront.

Les camarades de Lyannaj Pou Dépolyé Matinik, de Vivre et de L'UPG, en Martinique et en Guadeloupe ont pris la mesure des possibilités de donner un essor international au combat et donc, cela va de soi, de renforcer l'assise du mouvement chez nous mêmes. Cela suppose de nouvelles démarches unitaires à faire sans sectarisme et sans timidité. On ne peut qu'attirer l'attention sur l'importante intervention de la docteur Josiane Jos-Pelage dont l'intervention sur l'aspect médical et ses derniers développements a captivé tout l'auditoire.
Un petit regret : la proposition de déclaration finale si elle a été lue et discutée n'a pu être adoptée car parvenue trop tard pour que certaines organisations puissent se positionner. Partie remise qui permettra que d'autres mouvements soient contactés ou recontactés pour s'associer à la démarche. Il faut espérer qu'une version définitive de l'appel enrichi de nouvelles signatures sera disponible pour le 7 novembre.
Une proposition de travailler à un procès citoyen international pour le deuxième semestre de l'année 2021 a été accueillie positivement. De l'avis général, cette proposition nécessite beaucoup de soins dans la conception, la préparation, la réalisation.
Non, ce n'est pas qu'un début mais le combat continue et s'amplifiera.


BUDGET DE LA SÉCU : ATTENTION AU « VÈGLAJ » !

Année après année, le gouvernement nous habitue à faire voter tranquillement, sans changement notable, son budget de la Sécurité sociale. Cette année, avec l’augmentation du budget de celle-ci, on pourrait penser que le gouvernement change son fusil d’épaule. Accède-t’il enfin au bon sens, avec la crise du Covid 19 et revient-il sur les politiques d’austérité de ces dernières années ? En effet en 2020, les dépenses enregistrées ont atteint ces derniers mois, des sommets jamais vus depuis plus de 20 ans, avec 7,6% d’augmentation de l’Ondam (objectif national des dépenses d'assurance maladie), soit 15 milliards d’euros.

Poussé à bout, le gouvernement se serait-il adapté à la nécessaire réalité face la crise du Covid 19 ? Macron durant la phase aigue de la crise, avait dit qu’il y avait lieu de «dépenser sans compter» …
Toutefois, son «dépenser sans compter» s’est entortillé dans l’accord dit « Ségur de la santé » (juillet 2020), soit une maigre revalorisation des salaires du personnel (« cadeaux exceptionnels » à tous ceux et toutes celles qui étaient applaudi-e-s chaque soir à 20 h) et à une minuscule liste d’investissements.

Enfin quant au reste du budget – mis à part le financement de la cinquième branche de la Sécurité sociale avec la création de Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé, opéré en grande partie par la CSG – ce n’est vraiment pas grand-chose.
Donc en réalité Macron ne change pas de cap, ne donne ni à la santé, ni à l’hôpital public, les moyens de satisfaire les besoins de la population.
Rien quasiment tant en matière d’augmentation de personnels réclamée que sur le plan de la formation. Rien significativement sur les augmentations de salaires. Poursuite sur les fermetures programmées de lits et de services. Poursuite évidemment sur les restructurations hospitalières en faisant du « partenariat public- privé » et des solutions ambulatoires privées, la réponse aux problèmes de fond portés aux besoins sociaux. À cette aune-là, l’obtention d’un véritable service public hospitalier dont le sort déplorable du CHU de Martinique et de nos hôpitaux publics chez nous, vont se poursuivre, sinon empirer.

En réalité, son très fameux et très général «dépenser sans compter» ne visait fondamentalement pas les besoins sociaux. Macron maintient son cap contraire au principe de base de la Sécu, où «chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins» : pour lui, les besoins sociaux devront s’adapter aux moyens accordés par le gouvernement et le Parlement. Ce qui évidemment interdit le droit à la santé pour tous et toutes, ici en Martinique aussi.


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