LES MAIRES DE MARTINIQUE DANS LA RUE


Rédigé le Mercredi 18 Février 2009 à 16:12 |

Par Marc FORTUNE .La colère gronde, et les Maires de Martinique sortent de leur douce léthargie et du confort d’un mandat expirant dans cinq années. Ils étaient dans les rues de la ville-Capitale accompagnant le mouvement social.


Les Maires de Martinique défilant sans leur écharpe républicaine bleu-blanc-rouge, entourés de manifestants arborant les couleurs Rouge-Vert-Noir symbolisant la Nation Martinique, cela ne s’était jamais vu. Derrière une banderole de leur Association, on sentait des hommes inquiets. La pression de la rue pesait sur ces hommes et la seule femme maire Jenny Dulys (Morne Rouge) qui apparaissent aux yeux d l’opinion comme coupable de n’avoir vu les dégâts causés par un système politique complètement décadent et porteur de misère, de précarisation , de chômage et de non respect des droits économiques et sociaux.

La veille, ils avaient rencontré des représentants du Collectif du 5 Février. Lors de cette rencontre, par la voix de leur président Raymond Occolier, ils s’étaient engagés à soutenir cette grève contre la vie chère. Leur engagement dans le mouvement social se traduisait par la fermeture de leur Mairie respective et une lettre aux différentes autorités du pouvoir central pour demander que des solutions soient mises en place pour sortir la Martinique de cette situation de crise.

Défilé terminé, ils se sont dépêchés de retrouver élus communes respectives, pour attendre la suite des événements, et se dire que la politique est de plus en plus difficile et que les marges des décideurs sont plus étroites qu’avant pour de multiples raisons parmi lesquelles : L’opinion publique qui est de plus en plus informée, la crise mondiale, le mal développement de notre Territoire. Et surtout leur impuissance a assumer leurs convictions et mettre en œuvre leurs programmes une fois qu’ils sont élus, car en fait ils n’ont aucun pouvoir.

Le Politique est aux mains de la France, et l’Economique aux mains des békés. Ils se rendent bien compte aujourd’hui de la nécessité de créer un courant des dirigeants vers les citoyens, ce qui passe par l’expression politique fréquente et directe, et par la pédagogie, ne serait-ce que pour avouer leur impuissance ou encore dénoncer les mécanismes de confiscation du pouvoir par les Administratifs venus du froid et les lobbies cachés.

Un d’entre eux nous confiait : « il faut absolument un changement de statut », et pourtant cet élu est connu comme un intégriste de la départementalisation. Est-ce la pression de la rue ? Attendons la suite des événements.




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