Le Parti progressiste martiniquais (PPM) est un parti politique créé le 22 mars 1958 par Aimé Césaire avec quelques compagnons Pierre Aliker, Aristide Maugée, Georges Marie-Anne, etc. Mais, deux ans auparavant, le 24 octobre 1956, Aimé Césaire adressait à Maurice Thorez, secrétaire-général du Parti communiste français à l'époque, sa démission du PCF et de son groupe parlementaire, dans la célèbre "Lettre à Maurice Thorez".
Selon l'article 3 des statuts du parti : "le PPM est un parti nationaliste, démocratique et anticolonialiste, inspiré de l'idéal socialiste...il entend dès maintenant, préparer le peuple martiniquais à assumer la responsabilité des décisions sur le plan politique, économique et social, sur le plan culturel, axer ses efforts sur le développement de la personnalité martiniquaise". En 1958, à l'occasion de la création du PPM, Aimé Césaire présente un rapport intitulé "Pour la transformation de la Martinique en région dans le cadre d'une union française fédérée". Lors du congrès constitutif, il disait dans son discours "Le Parti Progressiste Martiniquais pourrait proposer la transformation des départements d'outre-mer en régions fédérales. Si nous faisons cela nous aurons réussi à allier notre double souci de rester liés à la France et d'être de bons martiniquais".
Lors du IIIe Congrès du parti les 12 et 13 août 1967, le PPM adopta le mot d'ordre d'autonomie. Dans son discours de clôture, Aimé Césaire déclarait « Cette indispensable conquête du pouvoir politique par le peuple martiniquais, nous, le PPM, nous pensons qu'elle ne peut se faire par l'accession de la Martinique à l'autonomie dans l'ensemble français...tout en restant dans le cadre français, nous entendons pouvoir prendre librement les décisions qui nous concernent au premier chef en tant que martiniquais et exécuter nous-mêmes ces décisions...par conséquent nous préconisons dès maintenant l'institution d'une assemblée délibérante martiniquaise souveraine dans un certain nombre de domaines lesquels sont à délimiter, et d'un exécutif martiniquais».
En 1973, Aimé Césaire prononce un an après l'échec de la Convention autonomiste du Morne-Rouge, le célèbre "Discours des trois voies et des cinq libertés". Compte tenu de ce revers une nouvelle stratégie s'impose. Aimé Césaire constate que le mot d'ordre d'autonomie n'obtient pas l'adhésion majoritaire. Il considère qu'il faut l'adapter aux exigences du temps présent et oeuvrer pour promouvoir le développement économique. Le mot d'ordre d'autonomie a été réafirmé lors VIIIe Congrès du PPM en juillet 1979. "L'autonomie pour la nation martiniquaise, étape de l'histoire du peuple martiniquais en lutte depuis trois siècles pour son émancipation définitive".
Le 29 mai 1981, Aimé Césaire prononce à la cour de la mairie de Fort de France, le célèbre "Discours du Moratoire". Il déclarait : "Camarades, vous savez ce qu'est un moratoire? C'est un arrêt provisoire, c'est une suspension. Je n'ai pas dit suppression, j'ai dit une suspension...Je proclame ce soir et jusqu'à nouvel ordre, je proclame solennellement un moratoire politique, concernant le problème du statut juridique".
Lors du 17eme Congrès du PPM en octobre 2005, Aimé Césaire et Pierre Aliker quittent la direction du parti et passent le témoin à la nouvelle génération.
Serge Letchimy est élu nouveau président du PPM.
Serge Letchimy, député et président du Conseil régional de la Martinique. Son secrétaire-général est Didier Laguerre, conseiller régional.
Le Progressiste. Le PPM, après la scission en 2006 du RDM de Claude Lise, compte actuellement un député et président du conseil régional (Serge Letchimy), 10 conseillers généraux (Jean-Claude Jabol, Patrick Flériag, Johnny Hajjar, Rodolphe Désiré, Raphaël Séminor, Christian Edmond-Mariette, Jean-Claude Ecanvil, Jean-Michel Jean-Baptiste, Félix Ismain et Fred Lordinot), 14 conseillers régionaux encartés PPM et 5 maires, Raymond Saint-Louis-Augustin (Fort-de-France), Rodolphe Désiré (Le Marin), Louis Crusol (Sainte-Luce), Jean-Claude Ecanvil (Le Carbet) et Félix Ismain (Bellefontaine). Le PPM compte à ce jour 2000 adhérents et 30 balisiers (sections) sur l'ensemble du territoire de la Martinique.
Le PPM est le seul parti autonomiste à être opposé à une évolution statutaire dans le cadre de l'article 74 de la Constitution. Dans une déclaration officielle, le PPM a fait savoir qu'il votera "Oui" à l'article 73 lors du référendum du 24 janvier 2010. Le PPM prône la "troisième voie", c'est-à-dire une autonomie constitutionnalisée à l'instar de la Nouvelle Calédonie.
Aux élections régionales des 14 et 21 mars 2010, la liste "Ensemble, pour une Martinique nouvelle" conduite par Serge Letchimy arrive en tête au second tour avec 78193 voix et obtient une majorité de 26 sièges pour diriger le Conseil Régional de la Martinique. La liste "Ensemble, pour une Martinique nouvelle" est constituée d'élus du PPM, de la Fédération Socialiste de Martinique, du Mouvement Populaire Franciscain, d'Osons Oser, du mouvement "Vivre à Schoelcher", divers-gauche et des gens de la société civile. Il y a 9 élus encartés PPM sur cette liste : Serge Letchimy, Catherine Conconne, Didier Laguerre, Daniel Robin, Daniel Chomet, Jean Crusol, Fred Lordinot, , Thierry Fondelot, et Camille Chauvet.
Le journal du PPM a pour nom Le Progressiste.