"C’est par le biais d’un courrier lapidaire que Serge Letchimy adresse une fin de non-recevoir à la demande de débat adressée quelques jours plus tôt par Alfred Marie-Jeanne, sur le thème de l’audit régional.
Le Président élu le 21 mars 2010 y indique notamment les objectif poursuivis par son audit, et invite sèchement son prédécesseur à adresser ses remarques au consultant. Mais Serge Letchimy va plus loin, politiquement. Soucieux de ne pas apparaître comme celui qui refuse un débat, il semble placer volontairement le curseur plus avant, en proposant à son adversaire une "main tendue" à double tranchant : travailler davantage en "partage" et concertation...pour éviter les erreurs du passé...".
Cette présentation de « Politiques Publiques » décrit parfaitement le ton et la portée de la réponse de Serge Letchimy, qui est un modèle du genre. C’est celui d’un vainqueur qui a une parfaite conscience de sa force. Derrière sa barbe, le fin connaisseur qu’est AMJ doit fulminer mais apprécier le coup.
Ainsi, à la veille des cantonales que j’ai considérées comme le troisième tour des régionales, mais qui ressemblent aussi au premier tour de l’élection de la future assemblée unique, le RDMIM a sans doute définitivement perdu la partie. Même une éventuelle victoire, alors nécessairement courte, aux cantonales ne changerait pas grand chose pour cette coalition en 2012 ou en 2014.
Cependant Serge Letchimy aura besoin de temps pour gérer cette force : en mars 2010 j’avais parlé de la promesse d’"empire" qui s’ouvrait à lui et qui peut légitimement inquiéter. Ce sera un empire nécessairement hétéroclite dans un premier temps où il conviendra de ménager les maires porteurs de suffrages ainsi que les membres de la famille PPM qui se bousculeront au portillon, notamment les anciens conseillers généraux. Ce sera tant pis pour ceux qui seront battus à ces dernières cantonales, tandis que les candidates – mixité oblige - qui seront battues de courte tête, pourront espérer. Surtout qu’elles ne sont pas légion au PPM stricto sensu. Quant aux maires, il leur sera difficile d’oublier la récente décision du patron de la Région de leur confier le soin de distribuer les aides sociales, le clientélisme changeant alors d’étage.
En cas de victoire du camp Letchimy on peut donc s’attendre à une prochaine réunion du Congrès dont le but principal serait de repousser à 2014 l’entrée en vigueur de la future collectivité. Comment Nicolas Sarkozy pourrait-il s’y refuser, d’autant plus qu’il est particulièrement fragilisé en ce moment ? Il reste que le statut envisagé étant construit pour renforcer le pouvoir des vainqueurs et affaiblir davantage l’opposition, il devrait permettre à Serge Letchimy de satisfaire beaucoup de monde entre l’assemblée et l’exécutif.
Cependant si le président de la région, devenant chef du département par procuration, devait user du congrès pour proposer un recentrage du projet statutaire vers une plus grande démocratie, sa victoire, avec moins de récompenses à donner, serait encore plus grande.
Yves-Léopold Monthieux, le 18 mars 2011.
Le Président élu le 21 mars 2010 y indique notamment les objectif poursuivis par son audit, et invite sèchement son prédécesseur à adresser ses remarques au consultant. Mais Serge Letchimy va plus loin, politiquement. Soucieux de ne pas apparaître comme celui qui refuse un débat, il semble placer volontairement le curseur plus avant, en proposant à son adversaire une "main tendue" à double tranchant : travailler davantage en "partage" et concertation...pour éviter les erreurs du passé...".
Cette présentation de « Politiques Publiques » décrit parfaitement le ton et la portée de la réponse de Serge Letchimy, qui est un modèle du genre. C’est celui d’un vainqueur qui a une parfaite conscience de sa force. Derrière sa barbe, le fin connaisseur qu’est AMJ doit fulminer mais apprécier le coup.
Ainsi, à la veille des cantonales que j’ai considérées comme le troisième tour des régionales, mais qui ressemblent aussi au premier tour de l’élection de la future assemblée unique, le RDMIM a sans doute définitivement perdu la partie. Même une éventuelle victoire, alors nécessairement courte, aux cantonales ne changerait pas grand chose pour cette coalition en 2012 ou en 2014.
Cependant Serge Letchimy aura besoin de temps pour gérer cette force : en mars 2010 j’avais parlé de la promesse d’"empire" qui s’ouvrait à lui et qui peut légitimement inquiéter. Ce sera un empire nécessairement hétéroclite dans un premier temps où il conviendra de ménager les maires porteurs de suffrages ainsi que les membres de la famille PPM qui se bousculeront au portillon, notamment les anciens conseillers généraux. Ce sera tant pis pour ceux qui seront battus à ces dernières cantonales, tandis que les candidates – mixité oblige - qui seront battues de courte tête, pourront espérer. Surtout qu’elles ne sont pas légion au PPM stricto sensu. Quant aux maires, il leur sera difficile d’oublier la récente décision du patron de la Région de leur confier le soin de distribuer les aides sociales, le clientélisme changeant alors d’étage.
En cas de victoire du camp Letchimy on peut donc s’attendre à une prochaine réunion du Congrès dont le but principal serait de repousser à 2014 l’entrée en vigueur de la future collectivité. Comment Nicolas Sarkozy pourrait-il s’y refuser, d’autant plus qu’il est particulièrement fragilisé en ce moment ? Il reste que le statut envisagé étant construit pour renforcer le pouvoir des vainqueurs et affaiblir davantage l’opposition, il devrait permettre à Serge Letchimy de satisfaire beaucoup de monde entre l’assemblée et l’exécutif.
Cependant si le président de la région, devenant chef du département par procuration, devait user du congrès pour proposer un recentrage du projet statutaire vers une plus grande démocratie, sa victoire, avec moins de récompenses à donner, serait encore plus grande.
Yves-Léopold Monthieux, le 18 mars 2011.