LA YOLE RONDE DU PAYS MARTINIQUE

Par la Rédaction. C’est vrai que les intellectuels békés sont rares comme des œufs de cochon, mais un de ces descendants d’esclavagistes veut faire passer les békés comme précurseurs du tour de Martinique en yole ronde… rien que ça. Décidément cet idiot de Roger de Jaham n’en finit pas …
La vérité est tout autre.



Les premiers marins pêcheurs de la Martinique se servaient du gommier (embarcation tirée d’un tronc d’arbre du même nom qu’ils creusaient, taillaient …..). et faisaient lors des fêtes patronales des courses de gommier à voile . L’apparition de la yole ronde dans l’histoire de la voile en Martinique est due à des difficultés techniques rencontrées sur le gommier instable et supportant difficilement des voilures importantes et sans cesse plus grandes. De plus, l’arbre servant à sa construction commençait à s’épuiser dans nos forêts en même temps que le nombre de pêcheurs augmentait.
Ces derniers se tournèrent alors vers les îles voisines, Sainte Lucie et la Dominique pour s’équiper et fabriquer leur embarcation.

L’idée de construire des Yoles rondes (ainsi appelées par opposition aux Yoles à fonds plats) est apparue dans les années quarante, par un charpentier de marine du François. Il réussit à concevoir une embarcation s’inspirant à la fois du gommier et de la yole européenne. Le terme yole ronde, vient du norvégien «jol» (canot) attesté en français dès 1713 et désigne une embarcation étroite, effilée, légère et très rapide, de faible tirant d'eau, généralement mue par plusieurs rameurs et surtout utilisée dans les compétitions.

La Yole Martinique acquit ses lettres de noblesse et s’implante sur la côte atlantique de Grand Rivière à Sainte Anne. Elle est, dotée de voiles, a d'abord été utilisée,par les pêcheurs, en remplacement du gommier. De construction plus complexe que ce dernier (élaboré, comme on sait, à partir d'un simple tronc d'arbre évidé), elle était en effet comme le saintois en Guadeloupe, plus maniable et plus rapide.

Les pêcheurs utilisaient principalement la voile pour revenir de leur lieu de travail à cette époque et se lançaient des défis pour être le premier arrivé sur la cote afin de vendre le produit de la pêche. Plus tard des courses sauvages furent organisées le Dimanche. L’engouement du public fut tel que des courses furent programmées lors des fêtes patronales, principalement dans les communes du François, Robert et du Vauclin sous l’impulsion de mécènes et de passionnés comme Georges Brival.

Ce succès amena en 1972 à la création l’association « Société des Yoles et des Gommiers de la Martinique ». En 1984, chacune de ces embarcations traditionnelles prit son autonomie et c’est ainsi que naquit l’association « Société des Yoles Rondes de la Martinique ». Les courses de yoles, promues en quelque sorte «sport national», mettent aux prises des sportifs quasi professionnels regroupés en équipes «sponsorisées» par des communes ou des marques commerciales.

La construction de la yole ronde a beaucoup évolué avec l’apparition des techniques nouvelles et face à une demande de yoles de plus en plus rapides pour les événements annuels dont le Tour de la Martinique qui se déroule pendant une semaine au mois d’août. Le tour de Martinique des Yoles Rondes est un évènement majeur incontournable par sa dimension sportive, son attrait touristique, ses répercussions médiatiques et son implication culturelle, la Yole Ronde est devenu une composante bien lisible du patrimoine culturel martiniquais.

L’Association des Yoles Rondes de la Martinique a mis en place une section Bébé-Yoles (embarcation de 6,50m de long qui se donne pour vocation d’initier les jeunes à la pratique de cette discipline. Des écoles de voiles traditionnelles fonctionnent également au François, au Robert, au Marin….et bientôt à Trinité.

La yole mère de compétition par contre doit être en bois massif et doit avoir un maximum de 10,50m. Sur une quille liée solidement à une étrave, à un étambot, sont fixées des membrures de formes arrondies sur lesquelles sont cloués les «bordés» extérieurs, faites de planches de bois. Ces dernières seront calfeutrées puis mastiquées pour assurer l'étanchéité de l'embarcation.

Les équipages sont constitués en Association. Elles font appel à des sponsors qui les aident à financer leurs différentes actions. Pour ce faire, elles proposent des outils de communication telle la voile, la coque, la tenue des équipiers. Ce partenariat est régi par un contrat entre l'association et les partenaires.

Au fil des décennies, cette embarcation est devenue une véritable œuvre d’art, unique au monde par sa conception. Les Martiniquais conscients de cette richesse se déplacent massivement pour suivre les exploits des différents équipages, particulièrement pendant le Tour. Cette semaine est un moment de communion intense d’émotions où tous les regards sont tournés vers l’horizon et nos voiles déployées.
Les équipages sont constitués en Association. Elles font appel à des sponsors qui les aident à financer leurs différentes actions. Pour ce faire, elles proposent des outils de communication telle la voile, la coque, la tenue des équipiers. Ce partenariat est régi par un contrat entre l'association et les partenaires.

La compétition la plus importante, le Tour de l'île, suscite l'intérêt d'un large public sensibilisé à la voile par les courses aujourd'hui l'un des attraits touristiques de l'île.
Cet engouement n'a pas manqué d'influer sur la conception des yoles elles mêmes. Construites désormais avec les bois les plus résistants et les plus précieux (angélique, teck ou grignon de Guyane pour le fond et le bordé, poirier du pays pour les membrures), dotée d'une ou deux voiles (misaine ou misaine et grand'voile), elles font l'objet, comme les navires des compétiteurs transatlantiques, de constantes améliorations technologiques qui, jointes aux qualités physiques et au savoir faire exceptionnels des équipages, leur permettent des performances surprenantes.

Aucun béké n’a à voir avec le Tour de Martinique des Yoles Rondes.


Jeudi 19 Aout 2010
Jean Jack LAPORTE

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