JEAN-PAUL JE PENSE A TOI … Par Camille CHAUVET

Rédaction du Naïf : Comme dit le rituel : « les hommes naissent, les hommes meurent, ceux qui ont été de mauvais ouvriers ont droit à l’oubli … Ceux qui ont été de bons ouvriers dans ce vaste chantier qu’est notre existence ne doivent pas être oublié… ». Jean-Paul Soïme a été un bon ouvrier, mais aussi un de mes proches compagnons des années Lycée Schœlcher, des années de nos croyances au « Che », en « Fidel », de nos croyances dans les paroles de nos profs …Emile Yoyo, Ed Delépine, Raoul Bernabé, Ed Jean-Elie, de nos croyances aux luttes de nos héros de l’OJAM… et j’en oublie…



J’ai encore le souvenir de Jean-Paul matraqué aux Terres Sainville et voulant revenir dans la rue… Le temps a passé, des chemins parcourus et beaucoup d’illusions perdues. Oui, beaucoup ! Il est parti dans  son éthique bouddhiste, méditant et appliquant les préceptes. Et  dans nos retours sur images, à ses yeux nous avons fait de mauvais choix politiques et nous n’avions pas compris Aimé Césaire. Nous n’étions pas d’accord !!!Souvent, il me demandait des nouvelles de Serge (Domi), de Ralph (Confiant) des nouvelles d’Emile Yoyo … et aussi il ne voulait pas que je dénonce publiquement certains membres du groupe MALAVOI…C’était notre Jean-Paul.
 Dans son parcours, en permanence il est resté un homme de l'amitié totale, de l’amitié universelle quand il parlait de ses amis japonais, il avait bien compris  tout lien particulier manque de profondeur, s'il n'est ouvert à l'amitié universelle.
C’était Jean-Paul, mon vieux frère militant trop tôt disparu.
 Jean-Paul  nous a quitté le 9 août 2007, la Saint-Amour, cinq années sont passées, et comme l’a dit Nina Barillé : « Ce martiniquais passionné, amoureux de sa terre et de sa culture, avait vécu au Robert, à Fort de France. Musicien dans l'âme, il rejoint l'Hexagone pour y suivre des études de musique. Il deviendra enseignant, pour partager et transmettre. En même temps auteur compositeur, violoniste de talent, il collabore de plus en plus. « Sidonie », « Caressé Mwen', « Sa ou lé, mwen lé ».sont parmi ses titres. C'est dans les années 70 que l'occasion se présente de créer le groupe Malavoi. Ce que fait Jean-Paul Soïme avec son ami Emmanuel dit Mano, Césaire. Des musiciens les rejoignent, et la formation s'impose, jusqu'à s'inscrire dans le marbre de la scène antillaise. Malavoi, c'est la tradition avec des rythmes nouveaux, ce qui plaît. Sa maladie l'affaiblit, et l'aventure Malavoi se termine. Un peu en retrait, épris de spiritualité, Jean-Paul Soïme, bouddhiste, consacrera une grande partie de son temps à l'art du bonsaï. »
Tu n’es plus là, mais nous pensons à toi et j’en profite pour embrasser autant Thomas James que Babeth.



 

Jeudi 9 Aout 2012
Camille CHAUVET

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