CHIFFRES-CLÉS 7 Md€ Selon les chiffres de France stratégie, l'organe de statistiques du gouvernement, le poids de l'économie collaborative représente en France près de 7 milliards d'euros. Les perspectives de croissance sont de 20 à 30 % par an.
Source la Gazette des collectivités
Qu'elle concerne l'associatif ou l'entreprise ultralibérale cotée en Bourse, l'économie collaborative est une réalité au quotidien pour tout un chacun, mais elle fait encore peur à nombre de collectivités. Ses plateformes numériques de mise en relation sont utilisées chaque jour par des millions de Français, tour à tour usagers et travailleurs. L'économie collaborative est « dans la place », pour le pire… comme pour le meilleur !
Cette économie collaborative, elle est de prime abord déroutante. Difficile à cerner, voire à définir. D’ailleurs, la plupart de ceux qui la pensent disent d’elle qu’elle est un « vaste fourre-tout ». Pour faire un peu d’histoire, on peut rappeler qu’elle a pris son envol au moment de la crise économique des années 2007-2008, lorsque les inégalités se sont encore creusées dans le monde. Sa particularité est l’utilisation de plateformes numériques permettant la mise en relation de particuliers, c’est le « peer-to-peer » [pair à pair].
Le sort de l’économie collaborative ne peut donc être dissocié d’un outil : le web. La généralisation de l’usage des smartphones lui a également donné un coup d’accélérateur. Le choc de l’économie collaborative, c’est finalement la mise en lien virtuelle d’offreurs et de demandeurs à grosse échelle. En termes économiques, l’on parle d’un « appariement ». Et ici, il est d’une redoutable efficacité.
Damien Demailly, chercheur à l’Institut de développement durable et des relations internationales (Iddri), spécialiste des nouvelles prospérités, évoque ainsi l’une des premières ventes intervenue sur « leboncoin », version américaine : « Quelqu’un a mis en vente un pointeur laser cassé, donc peu intéressant a priori, mais, pourtant, il a été acheté… par un collectionneur de pointeurs laser, qui s’en fichait, lui, que cela ne fonctionne pas. »
C’est cela, l’économie collaborative : la création d’échanges qui n’auraient sans doute pas été possibles – ou plus difficilement – en dehors de ces plateformes. Et sur ces dernières, on peut donc donner, échanger et vendre des biens, des services ou encore des savoirs. Bref, l’économie collaborative, cela va de la plateforme de dons de vêtements de bébé entre mamans à Airbnb à Tokyo !
Quelques emprunts, ici et là
Et dans ce vaste ensemble, on peut également repérer quelques emprunts à d’autres économies. Ainsi, les plateformes dédiées à la location de biens entre particuliers – perceuse, four, voiture, etc. – s’apparentent à l’économie de la « fonctionnalité », où c’est l’usage du bien, et non le bien, qui est vendu.
Dans des sociétés où la surconsommation est reine, cette économie est considérée comme positive, tant du point de vue environnemental, qu’humain (car elle permet de créer des liens dans un quartier, par exemple). Idem pour l’économie du « partage », avec laquelle l’économie collaborative flirte également, notamment lorsqu’il s’agit de partager les frais d’un voyage en voiture entre Paris et Lyon ou celui d’un repas, par exemple.
De même, l’économie collaborative emprunte parfois à l’économie sociale et solidaire (ESS) – à son grand dam ! – avec des associations ou des entreprises collaboratives qui adoptent un fonctionnement horizontal et basé sur la redistribution.
La suite de l'article
Qu'elle concerne l'associatif ou l'entreprise ultralibérale cotée en Bourse, l'économie collaborative est une réalité au quotidien pour tout un chacun, mais elle fait encore peur à nombre de collectivités. Ses plateformes numériques de mise en relation sont utilisées chaque jour par des millions de Français, tour à tour usagers et travailleurs. L'économie collaborative est « dans la place », pour le pire… comme pour le meilleur !
Cette économie collaborative, elle est de prime abord déroutante. Difficile à cerner, voire à définir. D’ailleurs, la plupart de ceux qui la pensent disent d’elle qu’elle est un « vaste fourre-tout ». Pour faire un peu d’histoire, on peut rappeler qu’elle a pris son envol au moment de la crise économique des années 2007-2008, lorsque les inégalités se sont encore creusées dans le monde. Sa particularité est l’utilisation de plateformes numériques permettant la mise en relation de particuliers, c’est le « peer-to-peer » [pair à pair].
Le sort de l’économie collaborative ne peut donc être dissocié d’un outil : le web. La généralisation de l’usage des smartphones lui a également donné un coup d’accélérateur. Le choc de l’économie collaborative, c’est finalement la mise en lien virtuelle d’offreurs et de demandeurs à grosse échelle. En termes économiques, l’on parle d’un « appariement ». Et ici, il est d’une redoutable efficacité.
Damien Demailly, chercheur à l’Institut de développement durable et des relations internationales (Iddri), spécialiste des nouvelles prospérités, évoque ainsi l’une des premières ventes intervenue sur « leboncoin », version américaine : « Quelqu’un a mis en vente un pointeur laser cassé, donc peu intéressant a priori, mais, pourtant, il a été acheté… par un collectionneur de pointeurs laser, qui s’en fichait, lui, que cela ne fonctionne pas. »
C’est cela, l’économie collaborative : la création d’échanges qui n’auraient sans doute pas été possibles – ou plus difficilement – en dehors de ces plateformes. Et sur ces dernières, on peut donc donner, échanger et vendre des biens, des services ou encore des savoirs. Bref, l’économie collaborative, cela va de la plateforme de dons de vêtements de bébé entre mamans à Airbnb à Tokyo !
Quelques emprunts, ici et là
Et dans ce vaste ensemble, on peut également repérer quelques emprunts à d’autres économies. Ainsi, les plateformes dédiées à la location de biens entre particuliers – perceuse, four, voiture, etc. – s’apparentent à l’économie de la « fonctionnalité », où c’est l’usage du bien, et non le bien, qui est vendu.
Dans des sociétés où la surconsommation est reine, cette économie est considérée comme positive, tant du point de vue environnemental, qu’humain (car elle permet de créer des liens dans un quartier, par exemple). Idem pour l’économie du « partage », avec laquelle l’économie collaborative flirte également, notamment lorsqu’il s’agit de partager les frais d’un voyage en voiture entre Paris et Lyon ou celui d’un repas, par exemple.
De même, l’économie collaborative emprunte parfois à l’économie sociale et solidaire (ESS) – à son grand dam ! – avec des associations ou des entreprises collaboratives qui adoptent un fonctionnement horizontal et basé sur la redistribution.
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