La terre va-t-elle trembler en Haïti?
« Là où la terre a tremblé, elle tremblera encore ! » Prononcée par les chercheurs présents à une conférence portant sur les risques sismiques en Haïti, cette petite phrase a apeuré les quelque 200 personnes rassemblées mercredi 14 mai à la Faculté des sciences de l'UEH.
« Les séismes se répètent aux mêmes endroits à des intervalles de temps variant de 100 ans ou plus, a expliqué Eric Calais, professeur associé de géophysique à l'université Purdue en Indiana. Les études scientifiques récentes citées par le Système national des risques et des désastres, même insuffisantes, montrent qu'Haïti est susceptible d'être affecté, à l'échelle de quelques dizaines d'années, par des séismes de magnitude supérieure à sept sur l'échelle de Richter. »
Le contrôle inexistant des constructions et l'absence des normes parasismiques font planer de grands dangers sur la ville de Port-au-Prince sur toute la zone métropolitaine, selon l'analyse des experts. Eric Calais a montré, photos à l'appui, que la construction joue un rôle d'une extrême importance dans la vulnérabilité d'une ville en matière de séisme.
« Même si la science ne permet pas encore de prédire avec précision l'occurrence des séismes, l'on peut néanmoins mesurer les moindres déplacements des lèvres d'une faille à l'aide d'un réseau de sites de mesures GPS (Positionnement par satellite) pour pouvoir apprécier l'énergie accumulée au niveau de la faille et estimer la magnitude du prochain séisme », a indiqué le directeur du Bureau des mines et de l'énergie d'Haiti, Dieuseul Anglade.
Les mesures GPS de séisme ont débuté seulement en 2003 sur tout le territoire national. Aujourd'hui, d'après les chiffres du directeur du Bureau des mines et de l'énergie, Haïti compte 26 sites de mesures GPS.
Un réseau de surveillance est en train d'être mis en place, grâce au support de l'UE, afin de quantifier les risques, les menaces et limiter les dégâts. Cependant, aucun pays ne peut éviter un tremblement de terre, aussi performant et sophistiqué que soit son réseau de surveillance.
Depuis le XVIe siècle, il y a eu au moins un séisme destructeur par siècle.
« La conférence n'est pas une activité isolée, elle se situe dans une action plus large qui reçoit l'appui de l'Union européenne », a souligné Jean Arsène Constant de la Direction de la protection civile.
Les séismes s'apparentent à une bête aux multiples cornes économiques, politiques, techniques et sociales.
« Rien qu'en l'espace de dix ans - de 1990 à 1999 -, le monde a été l'objet de 249 séismes tuant quelque 97 000 personnes, touchant 14.5 millions d'autres de tout âge et entraînant des dégâts matériels de 300 milliards de dollars américains », a souligné le recteur de l'UEH Vernet Henri, rappelant le rôle mondialement reconnu de l'université comme le dépositaire de toutes les innovations technologiques et scientifiques.
Le tremblement de terre le plus meurtrier demeure celui qu'a connu la Chine en 1976, causant officiellement 242 000 morts. Le 17 janvier 1995, le tremblement qui a failli rayer la ville japonaise de Kobe de la carte a causé 6 000 morts, des dégâts estimés à 150 milliards de dollars et détruit 18 000 bâtiments. Ce dernier reste le plus coûteux en dégâts matériels. La semaine dernière, un séisme a fait plus de 40 000 morts dans le sud de la Chine.
Haïti n'a pas toujours été épargnée. Ainsi, les tremblements de terre de 1751 et de 1770 ont durement affecté Port-au-Prince et celui de 1852 a quasiment détruit la ville du Cap-Haïtien, y faisant 10 000 morts.
Comme l'a montré l'ingénieur Claude Prépetit qui a fait l'historique du sujet dans le pays, Haïti est traversée par deux failles. L'une au sud, partant de Pétion-Ville jusqu'à Tiburon et l'autre au Nord allant de Cuba à la République dominicaine. On n'ose imaginer, dans l'état actuel où trop de bâtiments sont construits de bric et de broc et ignorant toutes les normes de construction, les conséquences d'un tremblement de terre aussi puissant que celui survenu en Chine la semaine dernière.
Source: Le Nouvelliste
« Là où la terre a tremblé, elle tremblera encore ! » Prononcée par les chercheurs présents à une conférence portant sur les risques sismiques en Haïti, cette petite phrase a apeuré les quelque 200 personnes rassemblées mercredi 14 mai à la Faculté des sciences de l'UEH.
« Les séismes se répètent aux mêmes endroits à des intervalles de temps variant de 100 ans ou plus, a expliqué Eric Calais, professeur associé de géophysique à l'université Purdue en Indiana. Les études scientifiques récentes citées par le Système national des risques et des désastres, même insuffisantes, montrent qu'Haïti est susceptible d'être affecté, à l'échelle de quelques dizaines d'années, par des séismes de magnitude supérieure à sept sur l'échelle de Richter. »
Le contrôle inexistant des constructions et l'absence des normes parasismiques font planer de grands dangers sur la ville de Port-au-Prince sur toute la zone métropolitaine, selon l'analyse des experts. Eric Calais a montré, photos à l'appui, que la construction joue un rôle d'une extrême importance dans la vulnérabilité d'une ville en matière de séisme.
« Même si la science ne permet pas encore de prédire avec précision l'occurrence des séismes, l'on peut néanmoins mesurer les moindres déplacements des lèvres d'une faille à l'aide d'un réseau de sites de mesures GPS (Positionnement par satellite) pour pouvoir apprécier l'énergie accumulée au niveau de la faille et estimer la magnitude du prochain séisme », a indiqué le directeur du Bureau des mines et de l'énergie d'Haiti, Dieuseul Anglade.
Les mesures GPS de séisme ont débuté seulement en 2003 sur tout le territoire national. Aujourd'hui, d'après les chiffres du directeur du Bureau des mines et de l'énergie, Haïti compte 26 sites de mesures GPS.
Un réseau de surveillance est en train d'être mis en place, grâce au support de l'UE, afin de quantifier les risques, les menaces et limiter les dégâts. Cependant, aucun pays ne peut éviter un tremblement de terre, aussi performant et sophistiqué que soit son réseau de surveillance.
Depuis le XVIe siècle, il y a eu au moins un séisme destructeur par siècle.
« La conférence n'est pas une activité isolée, elle se situe dans une action plus large qui reçoit l'appui de l'Union européenne », a souligné Jean Arsène Constant de la Direction de la protection civile.
Les séismes s'apparentent à une bête aux multiples cornes économiques, politiques, techniques et sociales.
« Rien qu'en l'espace de dix ans - de 1990 à 1999 -, le monde a été l'objet de 249 séismes tuant quelque 97 000 personnes, touchant 14.5 millions d'autres de tout âge et entraînant des dégâts matériels de 300 milliards de dollars américains », a souligné le recteur de l'UEH Vernet Henri, rappelant le rôle mondialement reconnu de l'université comme le dépositaire de toutes les innovations technologiques et scientifiques.
Le tremblement de terre le plus meurtrier demeure celui qu'a connu la Chine en 1976, causant officiellement 242 000 morts. Le 17 janvier 1995, le tremblement qui a failli rayer la ville japonaise de Kobe de la carte a causé 6 000 morts, des dégâts estimés à 150 milliards de dollars et détruit 18 000 bâtiments. Ce dernier reste le plus coûteux en dégâts matériels. La semaine dernière, un séisme a fait plus de 40 000 morts dans le sud de la Chine.
Haïti n'a pas toujours été épargnée. Ainsi, les tremblements de terre de 1751 et de 1770 ont durement affecté Port-au-Prince et celui de 1852 a quasiment détruit la ville du Cap-Haïtien, y faisant 10 000 morts.
Comme l'a montré l'ingénieur Claude Prépetit qui a fait l'historique du sujet dans le pays, Haïti est traversée par deux failles. L'une au sud, partant de Pétion-Ville jusqu'à Tiburon et l'autre au Nord allant de Cuba à la République dominicaine. On n'ose imaginer, dans l'état actuel où trop de bâtiments sont construits de bric et de broc et ignorant toutes les normes de construction, les conséquences d'un tremblement de terre aussi puissant que celui survenu en Chine la semaine dernière.
Source: Le Nouvelliste