FRANCISCO 80 ANS ! JOYEUX ANNIVERSAIRE Par Camille CHAUVET


Rédigé le Dimanche 11 Novembre 2012 à 01:16 |

Ces hommes racines que nous avons doivent être connus des nouvelles générations. Nous avons repéré quelques temps forts de la vie de cette grande figure Martiniquaise…Une partie de son tracé de vie, vraiment une partie.Une étude biographique existe pour ceux qui veulent mieux connaître cet artiste.


Frantz Charles-Denis, dit Francisco, né le 9 novembre 1932 est le fils unique d’une famille de grands mulâtres de Saint-Pierre, l’ancienne capitale de la Martinique, c’est un auteur-compositeur-interprète Martiniquais. Auteur de « chansons à textes », il alterne tout au long de sa carrière de musicien, des chansons engagées et sentimentales. Apprécié d'un large public, Francisco est considéré, comme l'un des grands de la chanson et de la musique antillaise. Frantz est également reconnu pour ses talents multiples, dans le monde des arts martiaux il devient un précurseur.Durant toute sa vie Frantz est habité par une volonté de battant et c’est sans ce qui lui permet aujourd’hui de fêter des 80 ans.

HABITE PAR L’AMOUR D’EUTERPE ET TERPSICHORE

Les muses Euterpe, Terpsichore et ses parents le confie à un grand pédagogue Victor Coridun qui l'initie à l’art du piano, au jazz, plus précisément au boogie - woogie. La volonté et la passion construisent l’élève qui progresse rapidement. Mais l’adolescent bon élève et fils de famille doit envisager des études sérieuses de vétérinaire, mais personne n’a pu mesurer l’influence d’Euterpe et  Terpsichore qui prennent en main l’âme de Frantz Charles-Denis qui le conduit à s’inscrit aux cours de danse de Catherine Dunham, et très vite c’est le passage à l’acte par la fondation d’un groupe de danse, Miyo, qui anime durant quelques mois un Club Olympique en Corse, et retient l’attention des propriétaires de cabaret qui lui demandent d’animer les soirées antillaises. C’est le temps du bal Blomet et de la Cabane Cubaine, mais pour plus de liberté et afficher ses choix musicaux il crée son propre espace l’Escale où afflue une clientèle sud-américaine

C’est sa rencontre en 1950 avec les Franck Rosine un pianiste de talent, d’autres musiciens comme Jeannette et Hector Darivon, et Yves Rouam-Sim une étoile de la danse comme l’a titré « France-Soir » qu’il consolide son engagement d’artiste et c’est sans surprise qu’on retrouve Frantz Charles-Denis au départ d’une tournée sur la Côte d’Azur, de Cannes à Juan-les-Pins, mais aussi en Europe. Quand il vous évoque cette période les yeux de Francisco pétillent … Nous imaginons sans peine cette tournée qui s’annonçait déjà par les prestations à la Cabane Cubaine à la rue fontaine dans le 9e arrondissement,  et aussi La Romance rue monsieur le prince dans le 5e arrondissement... Fortement influencé par la musique cubaine, il crée en 1950, son propre cabaret, l’Escale, où afflue une large clientèle sud-américaine. Une autre rencontre décisive aura lieu avec les frères Apollon, musiciens haïtiens, mais c’est temps d’un retour au pays natal marqué par le mort accidentel d’Yves Rouam-Sim.
 
LE RETOUR AU PAYS NATAL
 
1955 : C’est son retour au pays natal et Son « Cahier du retour », il l’écrit par son style vestimentaire et son influence dans le paysage musical du pays, certains de ses contemporains en parlent encore, ses chaussures italiennes « santiag » à haut talons et aux bouts pointus et bien astiqués voyants ne passent pas inaperçues. C’est la mode des chemises dont les manches sont retroussées jusqu'aux aisselles. Les jeunes Martiniquais s’embarquent sans réserve sur ce modèle dit Babalu. Il associe à cette vie de musicien les arts martiaux, il ouvre une école de judo et provoque en duel les « major » du bèlè. Frantz anime des soirées musicales, fait des exhibitions de judo et fait sa transition du Cabaret à la « Paillote », un dancing très populaire sur la place de La Française. C’est le temps de l’accélération des conquêtes féminines et lui seul peut vous racontez ses anecdotes succulentes. La jeunesse dorée et les voyous de la Savane en font une idole et une vie d’homme pressée commence .En Martinique trace est simple et feu Berli Glaudon le répétait souvent dans ses souvenirs d’années Francisco : « l'itinéraire : bar de la rotonde, hôtel l'Impératrice, hôtel de l'Europe, Kiosque de la savane, Le Fort-Royal ou la Renaissance, route de Moutte».
 
UN TALENT ECCLECTIQUE
 
Le pays l’étouffe très tôt et le monde l’attire, surtout le monde caribéen et l’Asie et c’est la rencontre avec Puerto-Rico, le Venezuela, le Japon, et bien sûr la France. Frantz a fait du cinéma. En 1957, il tourne dans « La Mauvaise Graine », de l'animation radiophonique, de la chorégraphie et impose le son du tambour dans la musique, le tambour méprisé à l’époque, considéré comme l’instrument des « vieux nègres » des campagnes. Francisco organise en Martinique une vraie campagne pour la revalorisation du tambour. Il anime des conférences sur le rôle du tambour dans la société, part à la rencontre de Ti-Emile à Sainte-Marie, et organise le 1er festival consacré au tambour à Fort-de-France en 1960. Il plonge dans les racines de la tradition martiniquaise, fréquente les lieux les plus reculés de l’île, participe aux rondes de danmyé rythmées par le tambour bèlè. Dans cette même période, il confirme son succès confirmé auprès du public et crée le Shango, avec Frantz Guanel, un dancing où il composera un dancing où il composera deux de ses grands succès, « Fanm Matinik dou » et « Caroline.
 
 
MARIUS CULTIER ET JACK GIL
 
A la veille des événements de décembre 1959 qui secouent la Martinique il innove avec un nouveau genre musical la biguine lélé dans lequel il introduit le tambour bèlè. L’appel de l’international le conduit à Porto-Rico et au Venezuela et lors de ces séjours il enrichie sa discographie par deux albums et au bout d’un revoilà notre homme en Martinique qui ouvre un  night-club très prisé « La Plantation » où il recevra des célébrités comme Kirk Douglas ou Jean Marais.
 
AVEC FEU CAMILLE DARSIERES
 
A l’écart de la vie politique mais Martiniquais dans l’âme, son amitié avec Camille Darsières le conduit à accepter les fonctions de responsable du service artistique et culturel de l’agence régionale de développement touristique de la Martinique.
Au long de sa carrière, cet artiste fétiche du public martiniquais a composé plus d’une soixantaine de chansons et a enregistré une quinzaine d’album. Depuis 1997, une maladie des voies respiratoires depuis 1997 l'oblige à être alité. Notre bien aimé Francisco, Apito, Babalu, Papito,Chanteur, danseur, chorégraphe, guitariste, pianiste, percussionniste, tambouye, animateur, comédien, compositeur et séducteur s’est retiré au Morne-Rouge .Joyeux anniversaires pour tes 29220 soleils.
 
 


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