Depuis Paris KASSAV 20 octobre 2107 hommage à Patrick st Éloi par Pierre ANEXIME

Pierre ANEXIME vous le connaissez, c'est un ancien animateur de RCI. Créateur des ZOUKS RCI avec la ZOUK MACHINE, puis de la radio MFM devenu maintenant Radio Fusion dirigée par Jean marc De CRENY . De passage à Paris entre deux avions depuis la MARTINIQUE la COTE d' IVOIRE , il a joué les de jouer le temps d'un concert, au reporter malgré un agenda chargé.



Vendredi 20 octobre 2017 20h 15, la salle du zénith est pleine, c’est à croire que tous les Antillais de Paris sont dans la place, des Seniors, des Quadras, des ados plusieurs générations sont là, ensemble pour célébrer le zouk.

21H 30 Kassav entre en scène, le « show is began ». Ce soir, le groupe va faire un hommage de près de trois heures à Patrick st Éloi, chanteur du groupe décédé le 18 septembre 2010. Les années sont passées par là, Jocelyne Béroard, Jacob Desvarieux, Gorges Decimus, les piliers, ont pris un peu embonpoint, mais l’énergie est au rendez-vous« Misic ka tombé ». Au fil des minutes, les titres s’enchaînent, avec l’efficacité d’un commando militaire, la musique vous prend dans les jambes, atteint les reins, pourtant vous restez dignement assis sur votre siège et puis vient « Bay Chabon, on oublie son arthrite, on se met debout, on lève les bras, ça y est « ou pri an, ça » la magie Kassav vient d’opérer.

Trois générations de chanteurs se succèdent pour nous rappeler, à travers les mélodies douces de Patrick St Eloi, que l’artiste était certainement l’un des plus romantiques du groupe. Pascal Vallot, Thierry Cham, ces vieux briscards du zouk ont répondu présent et égrènent tantôt en solo ou en duo, des titres mythiques comme « l’essentyel » « darling » » « West Indies « sweet Chérie, etc..

Les jeunes, Perle lama, Methys, Phyllisia Ross et tout les autres, pas moins de 20 artistes Interprètent admirablement, la centaine de compositions, que cet auteur-compositeur, Ô combien créatif, nous a léguée.

Kassav en chiffres, c’est quelque chose dehors des normes dans la scène française, peut-on cependant, considérer ce groupe exceptionnel comme faisant partie du patrimoine culturel de la France ? Tant, les médias hexagonaux ont été trop souvent peu enclins à parler de notre champion de Zouk national. Pourtant, il n’y a pas beaucoup d’artistes français qui peuvent se vanter d’avoir fait des concerts sur les cinq continents.




Le groupe mené par Jacob Desvarieux est tout de même un cas unique dans l’univers du zouk pour avoir traversé le temps sans se disloquer. Peut-être qu’en se considérant avant tout comme une famille , les membres de Kassav ont consolidé cette cohésion ,qui leur a probablement permis de résister à toute tentation de sécession, malédiction qui touche un bon nombre de groupes musicaux ,exception faite des Rolling Stones

Dès la formation de Kassav, Pierre Edouard Decimus, le fondateur, a joué ce rôle de rassembleur, que l’on soit musicien Martiniquais, Gwada, Métros, on y avait sa place. Dans une région où le gène de la division nous a été transmis par la période esclavagiste, où notre ego démesuré est un handicap à notre développement économique et politique, cette philosophie du, faisons ensemble » a été le fondement du succès phénoménal du groupe. Pour gommer ce fameux ego, qui est trop souvent un facteur destructeur, l’entreprise Kassav a permis à chacun de ses associés d ‘exprimer son talent à travers la réalisation d’album en solo, coup marketing génial !

Cette stratégie tout en élargissant le potentiel créatif du groupe, a alimenté son répertoire pour les concerts. Évidemment, cette démarche des « tous pour un, pour tous’ a eu d'excellentes retombées financières pour tous ces partenaires. C’est en cela que Kassav, inventeur du zouk, rassembleur de générations, faiseurs de notoriété formidable animateur des jeunes années des plus de 40 ans, reste une référence musicale qui marquera des générations et des générations d’Antillais.




Patrick St Éloi en a eu néanmoins cette prémonition dans « En ba chen la » Les gars, on vous, aime. Merci pour le médicament, en plus, sans modération et sans ordonnance. « ÇA, C’EST LE ZOUK... »

Espérons que nos hommes politiques mettront en place un espace mémoriel (comme, par exemple, un musée Grévin des Antilles) qui servirait à perpétuer, l’image de ce groupe exceptionnel qui a su faire un pont entre l’Afrique et les Antilles, cimenté notre diaspora autour d’un patrimoine musical qui nous est propre. En créant cette musique qui, comme le rhum devrait être une AOC (Appellation d’Origine Contrôlé, Jacob Desvarieux et sa bande, ne s’imaginait peut-être pas que le zouk serait un élément fondamental de notre identité créole.

Patrick St Éloi en a eu néanmoins cette prémonition dans « En ba chen la » Les gars, on vous, aime. Merci pour le médicament, en plus, sans modération et sans ordonnance. « ÇA, C’EST LE ZOUK... »

Pierre ANEXIME

Article réalisé par Pierre ANEXIME illustré par Ignace Pastel

Samedi 21 Octobre 2017

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