Où sont passés les magistrats et les hauts fonctionnaires martiniquais ? Par Yves-Léopold Monthieux, Fort-de-France, le 2 octobre 2016
Soyons clairs, la disparition des fonctionnaires métropolitains en Martinique n’est pas pour demain. Même en cas de séparation d’avec la France, les Martiniquais pourraient encore en être demandeurs. Cependant, l’image donnée par les réunions des chefs de service de l’Etat et de la justice ne laissent pas de choquer, à juste titre, en raison de la présence quasi exclusive de responsables métropolitains lors de ces rencontres.
La ministre et les autres : « un pruneau dans un verre de lait ».
A cet égard, deux photographies parues dans la presse, l’une prise tout récemment à l’hôtel de police, l’autre au cours d’une réunion de travail avec l’ancienne ministre des DOM paraissent caricaturales. Au cours de sa visite aux policiers, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était entouré par quatre directeurs de la maison, tous des Blancs. Lors d’une séance de travail, peu avant qu’elle ne quitte le gouvernement, la présence de la ministre autour de la table, à la Préfecture, m’avait rappelé, dans toute la rudesse de l’époque, cette pawol bô kay décrivant une personne de couleur noire, perdue au milieu d’une compagnie de Blancs : « un pruneau dans un verre de lait ». A un ami qui me disait choqué par ces images, j’ai promis de demander audience au directeur de cabinet du préfet, jadis mon supérieur hiérarchique, pour lui dire ce que j’écris finalement, ci-dessous, sachant que les responsables en place apprécient rarement que les anciens viennent les enquiquiner.
Parlons cash : dans les esprits, il s’agit d’une affaire de Blancs et de non-Blancs.
Les militants politiques qui ont horreur des mots comme « métropole » ou « domien », parleront de Martiniquais et de Français. Mais on est dans le non-sens et le vœu pieux puisque la Martinique est française. C’est encore un souhait de la part de ceux qui parlent de Blancs et de Noirs car la simple évidence s’offre à nos yeux : on voit certes des Blancs mais au sein d’une population au métissage non défini, qu’on pourrait nommer des non-Blancs. Un large métissage allant du Noir au Blanc, du quasi-Blanc au presque Noir, le tout avec un soupçon d’yeux bridés.
Cependant, même si la ligne de partage peut conduire à discuter ou à se disputer jusqu’à plus soif, tant que la Martinique sera française, le mot « métropole » aura du sens et il continuera de se trouver des martiniquais et des métropolitains. D’ailleurs, les indépendantistes devraient être les premiers à lui trouver de l’intérêt et à utiliser ce rappel de la colonisation puisque, selon eux, la Martinique est encore une colonie. Sauf qu’ils ne parviennent pas à sortir du virtuel. Ils croient toujours déjà être ce qu’ils souhaitent et en adoptent le vocabulaire.
L’émotion ne doit pas être invalidante : après le choc, l’explication
Ainsi donc, les Martiniquais sont absents des cérémonies officielles d’Etat et lorsqu’ils sont présents ils paraissent mis de côté, si bien que sur les photos prises à l’hôtel de police il y avait deux tâches, la blanche, celle de l’état-major de la police et la non-blanche, celle des responsables élus, non loin de la masse non-blanche de l’encadrement intermédiaire et du corps d’exécution.
A cet ami, donc, que je prénommerai Victor, je disais que son émotion est parfaitement justifiée mais qu’on ne doit pas rester en état de choc permanent. Si comme dit Léopold Senghor, l’émotion est nègre, celle-ci ne doit pas être invalidante. Il convient donc de rechercher la raison sinon l’explication du phénomène qu’il serait ridicule de justifier par la volonté d’une France bête et méchante de réserver ces fonctions à ses blancs Gaulois.
Accordons-nous sur l’idée que l’Etat n’envisage pas non plus le contraire : n’affecter que des Martiniquais à ces postes. Entendons-nous aussi sur le fait qu’il ne conserve plus guère en Martinique que des fonctions régaliennes bien malmenées, que j’ai souvent décrites comme des « leurres ». N’ignorons pas, enfin, que la fonction publique d’Etat tient en grande partie son efficacité de la mobilité de ses agents et surtout les plus importants d’entre eux. L’administration locale aurait grand tort de ne pas prendre modèle sur ce qui marche dans l’administration d’Etat.
Cependant on se rend bien compte que les remèdes qu’apporte le gouvernement traduisent la volonté d’apaiser le malaise par des décisions d’opportunité, alors qu’il en faudrait de durables. En entendant un président de la république, de passage à la Martinique, annoncer sa décision de mettre fin à la situation en faisant nommer des hauts-fonctionnaires et des magistrats martiniquais, on pouvait se demander où il les trouverait. Il ne les a pas trouvés parce qu’il n’existe pas suffisamment, en France, de cadres supérieurs d’origine domienne et encore moins provenant de la Martinique. Mais tout le monde a applaudi, c’était le premier objectif.
L’invisibilité des cadres supérieurs de la fonction publique territoriale
Certes, quelques promotions ont été accordées au sein des administrations, bousculant les grilles d’avancement. On obtient ainsi des promotionnaires dont la notoriété souffre généralement de l’ostracisme des corporations où ils sont considérés comme des éléments rapportés. Victimes d’une manière de plafond de verre, ils atteignent rarement les fonctions les plus élevées comme, pour la justice, celles de procureur général ou de premier président de cour d’appel. De sorte que cet effort de l’Etat dépasse rarement le niveau des cadres intermédiaires. Par ailleurs, c’est souvent l’occasion de satisfaire des élus ou des syndicats en mettant parfois au second plan les qualités professionnelles et surtout les capacités réelles d’élévation des impétrants dans la hiérarchie. Généralement, ces coups de crayon de couleur sont sans lendemain car leur effet ne va pas au-delà de la période d’intérêt des dirigeants politiques qui les griffonnent.
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La ministre et les autres : « un pruneau dans un verre de lait ».
A cet égard, deux photographies parues dans la presse, l’une prise tout récemment à l’hôtel de police, l’autre au cours d’une réunion de travail avec l’ancienne ministre des DOM paraissent caricaturales. Au cours de sa visite aux policiers, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, était entouré par quatre directeurs de la maison, tous des Blancs. Lors d’une séance de travail, peu avant qu’elle ne quitte le gouvernement, la présence de la ministre autour de la table, à la Préfecture, m’avait rappelé, dans toute la rudesse de l’époque, cette pawol bô kay décrivant une personne de couleur noire, perdue au milieu d’une compagnie de Blancs : « un pruneau dans un verre de lait ». A un ami qui me disait choqué par ces images, j’ai promis de demander audience au directeur de cabinet du préfet, jadis mon supérieur hiérarchique, pour lui dire ce que j’écris finalement, ci-dessous, sachant que les responsables en place apprécient rarement que les anciens viennent les enquiquiner.
Parlons cash : dans les esprits, il s’agit d’une affaire de Blancs et de non-Blancs.
Les militants politiques qui ont horreur des mots comme « métropole » ou « domien », parleront de Martiniquais et de Français. Mais on est dans le non-sens et le vœu pieux puisque la Martinique est française. C’est encore un souhait de la part de ceux qui parlent de Blancs et de Noirs car la simple évidence s’offre à nos yeux : on voit certes des Blancs mais au sein d’une population au métissage non défini, qu’on pourrait nommer des non-Blancs. Un large métissage allant du Noir au Blanc, du quasi-Blanc au presque Noir, le tout avec un soupçon d’yeux bridés.
Cependant, même si la ligne de partage peut conduire à discuter ou à se disputer jusqu’à plus soif, tant que la Martinique sera française, le mot « métropole » aura du sens et il continuera de se trouver des martiniquais et des métropolitains. D’ailleurs, les indépendantistes devraient être les premiers à lui trouver de l’intérêt et à utiliser ce rappel de la colonisation puisque, selon eux, la Martinique est encore une colonie. Sauf qu’ils ne parviennent pas à sortir du virtuel. Ils croient toujours déjà être ce qu’ils souhaitent et en adoptent le vocabulaire.
L’émotion ne doit pas être invalidante : après le choc, l’explication
Ainsi donc, les Martiniquais sont absents des cérémonies officielles d’Etat et lorsqu’ils sont présents ils paraissent mis de côté, si bien que sur les photos prises à l’hôtel de police il y avait deux tâches, la blanche, celle de l’état-major de la police et la non-blanche, celle des responsables élus, non loin de la masse non-blanche de l’encadrement intermédiaire et du corps d’exécution.
A cet ami, donc, que je prénommerai Victor, je disais que son émotion est parfaitement justifiée mais qu’on ne doit pas rester en état de choc permanent. Si comme dit Léopold Senghor, l’émotion est nègre, celle-ci ne doit pas être invalidante. Il convient donc de rechercher la raison sinon l’explication du phénomène qu’il serait ridicule de justifier par la volonté d’une France bête et méchante de réserver ces fonctions à ses blancs Gaulois.
Accordons-nous sur l’idée que l’Etat n’envisage pas non plus le contraire : n’affecter que des Martiniquais à ces postes. Entendons-nous aussi sur le fait qu’il ne conserve plus guère en Martinique que des fonctions régaliennes bien malmenées, que j’ai souvent décrites comme des « leurres ». N’ignorons pas, enfin, que la fonction publique d’Etat tient en grande partie son efficacité de la mobilité de ses agents et surtout les plus importants d’entre eux. L’administration locale aurait grand tort de ne pas prendre modèle sur ce qui marche dans l’administration d’Etat.
Cependant on se rend bien compte que les remèdes qu’apporte le gouvernement traduisent la volonté d’apaiser le malaise par des décisions d’opportunité, alors qu’il en faudrait de durables. En entendant un président de la république, de passage à la Martinique, annoncer sa décision de mettre fin à la situation en faisant nommer des hauts-fonctionnaires et des magistrats martiniquais, on pouvait se demander où il les trouverait. Il ne les a pas trouvés parce qu’il n’existe pas suffisamment, en France, de cadres supérieurs d’origine domienne et encore moins provenant de la Martinique. Mais tout le monde a applaudi, c’était le premier objectif.
L’invisibilité des cadres supérieurs de la fonction publique territoriale
Certes, quelques promotions ont été accordées au sein des administrations, bousculant les grilles d’avancement. On obtient ainsi des promotionnaires dont la notoriété souffre généralement de l’ostracisme des corporations où ils sont considérés comme des éléments rapportés. Victimes d’une manière de plafond de verre, ils atteignent rarement les fonctions les plus élevées comme, pour la justice, celles de procureur général ou de premier président de cour d’appel. De sorte que cet effort de l’Etat dépasse rarement le niveau des cadres intermédiaires. Par ailleurs, c’est souvent l’occasion de satisfaire des élus ou des syndicats en mettant parfois au second plan les qualités professionnelles et surtout les capacités réelles d’élévation des impétrants dans la hiérarchie. Généralement, ces coups de crayon de couleur sont sans lendemain car leur effet ne va pas au-delà de la période d’intérêt des dirigeants politiques qui les griffonnent.
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Il fut un temps où les Martiniquais se retrouvaient à des fonctions éminentes dans la magistrature et aux directions centrales des administrations, comme la Douane, les PTT, l’Equipement.
Mais ces services ont vu leur rôle diminuer ou ne sont plus du ressort de la fonction publique d’Etat. Des cadres territoriaux se sont substitués aux cadres de l’Etat, de même niveau de compétence et aux fonctions identiques. Les collectivités locales unifiées dans l’actuelle Collectivité territoriale de Martinique (CTM) ont récupéré un volume de services où l’on retrouve de nombreux cadres martiniquais dont l’exposition médiatique est occultée par leurs dirigeants élus. Il est parfois pitoyable de voir à la télévision des présidents de commission se dépatouiller sur des sujets qui auraient été facilement expliqués par leur directeur.
J’ignore totalement le visage du sous-préfet, ancien DGS du conseil général, tandis que je ne reconnaîtrais pas dans la rue l’ancienne DGS de la région que j’ai vue en photo, jamais en train de s’exprimer. Cela pourrait faire croire qu’au plan de la collectivité locale il n’y en a que pour les élus.
La culture du service public d’Etat se perd en Martinique.
D’abord, les jeunes qui se destinent à la fonction publique ont généralement en vue leur affectation en Martinique, au prix d’une indépendance professionnelle qu’il est compliqué d’obtenir dans les collectivités locales où la politique règne. Cette inclination souvent justifiée par un facile « je veux travailler pour mon pays » contrevient à l’exigence de mobilité qui est un important facteur d’efficacité pour les services et d’épanouissement pour les individus.
Par ailleurs, la fonction publique et la magistrature n’attirent plus les meilleurs éléments qui s’orientent de plus en plus, par le biais des grandes écoles d’ingénieur ou de commerce, vers les activités du secteur privé, en métropole ou à l’étranger. De même, l’accession des moins brillants à l’élite publique est rendue difficile par l’aggravation de la compétition nationale due à la diminution des besoins. Enfin, les rares dirigeants d’autorité d’origine martiniquaise hésitent à se faire affecter en Martinique. C’est notamment le cas dans la police qui avait néanmoins vu, dans les années 1980-90, l’affectation de plusieurs commissaires de police, dont le directeur des Polices urbaines, Jean Toubi. Il est vrai que les jeunes ayant atteint le niveau de la maîtrise en droit ont peu d’appétence pour la fonction de commissaire de police. En plus de 50 ans, un seul candidat ayant passé le concours en Martinique a été reçu. Il avait sans doute mal choisi son métier qu’il a quitté prématurément.
Les élus : « Etudiants martiniquais, préparez les Grands concours de l’Etat »
Mais la perte d’intérêt pour la haute fonction publique d’Etat participe aussi de cette campagne permanente menée contre l’Etat. Non pas tant, comme en métropole, en termes d’inefficacité ressentie ou avérée à résoudre les problèmes quotidiens, qu’en termes d’illégitimité de la présence régalienne française en Martinique. Hormis la Trésorerie générale, bien entendu. Au cours des dernières décennies, on a assisté à un renversement de situation par rapport aux Guadeloupéens qui étaient naguère moins attirés que les Martiniquais par la haute fonction publique. De sorte que les hauts cadres antillais disponibles pour exercer aux Antilles, ou accéder à des fonctions ministérielles, sont pour la plupart d’origine guadeloupéenne.
Cette photographie du pouvoir local met en surbrillance le pouvoir régalien exercé par des Blancs.
Il n’est pas contestable qu’elle aide les nationalistes, dans une logique de premier degré, à convaincre les Martiniquais du caractère singulier et incongru, à leurs yeux, d’une Martinique française située à 7 000 kilomètre de la métropole. Les élus se contentent de ces flashes, sans ignorer les circonstances ainsi décrites et les dégâts qu’elles causent dans les têtes. Cependant si ceux de la mouvance nationaliste sont dans leur rôle, on peut s’étonner que les autres qui sont attachés à la république ne paraissent pas s’émouvoir d’une situation pouvant conduire à une politique opposée à la leur. Ils pourraient, à tout le moins, encourager la future élite par une campagne d’informations, à embrasser la haute fonction publique et la magistrature, le vivier ainsi constitué étant ouvert y compris aux besoins de la CTM.
Combattre la couleur unique des autorités régaliennes, sans aucun soupçon de racisme, n’est-ce pas une noble ambition pour tout parti républicain ? La nomination d’un ministre martiniquais, le premier sous la Vème République, pourrait ouvrir la voie.
Yves-Léopold Monthieux, Fort-de-France, le 2 octobre 2016
Fin de l'article
J’ignore totalement le visage du sous-préfet, ancien DGS du conseil général, tandis que je ne reconnaîtrais pas dans la rue l’ancienne DGS de la région que j’ai vue en photo, jamais en train de s’exprimer. Cela pourrait faire croire qu’au plan de la collectivité locale il n’y en a que pour les élus.
La culture du service public d’Etat se perd en Martinique.
D’abord, les jeunes qui se destinent à la fonction publique ont généralement en vue leur affectation en Martinique, au prix d’une indépendance professionnelle qu’il est compliqué d’obtenir dans les collectivités locales où la politique règne. Cette inclination souvent justifiée par un facile « je veux travailler pour mon pays » contrevient à l’exigence de mobilité qui est un important facteur d’efficacité pour les services et d’épanouissement pour les individus.
Par ailleurs, la fonction publique et la magistrature n’attirent plus les meilleurs éléments qui s’orientent de plus en plus, par le biais des grandes écoles d’ingénieur ou de commerce, vers les activités du secteur privé, en métropole ou à l’étranger. De même, l’accession des moins brillants à l’élite publique est rendue difficile par l’aggravation de la compétition nationale due à la diminution des besoins. Enfin, les rares dirigeants d’autorité d’origine martiniquaise hésitent à se faire affecter en Martinique. C’est notamment le cas dans la police qui avait néanmoins vu, dans les années 1980-90, l’affectation de plusieurs commissaires de police, dont le directeur des Polices urbaines, Jean Toubi. Il est vrai que les jeunes ayant atteint le niveau de la maîtrise en droit ont peu d’appétence pour la fonction de commissaire de police. En plus de 50 ans, un seul candidat ayant passé le concours en Martinique a été reçu. Il avait sans doute mal choisi son métier qu’il a quitté prématurément.
Les élus : « Etudiants martiniquais, préparez les Grands concours de l’Etat »
Mais la perte d’intérêt pour la haute fonction publique d’Etat participe aussi de cette campagne permanente menée contre l’Etat. Non pas tant, comme en métropole, en termes d’inefficacité ressentie ou avérée à résoudre les problèmes quotidiens, qu’en termes d’illégitimité de la présence régalienne française en Martinique. Hormis la Trésorerie générale, bien entendu. Au cours des dernières décennies, on a assisté à un renversement de situation par rapport aux Guadeloupéens qui étaient naguère moins attirés que les Martiniquais par la haute fonction publique. De sorte que les hauts cadres antillais disponibles pour exercer aux Antilles, ou accéder à des fonctions ministérielles, sont pour la plupart d’origine guadeloupéenne.
Cette photographie du pouvoir local met en surbrillance le pouvoir régalien exercé par des Blancs.
Il n’est pas contestable qu’elle aide les nationalistes, dans une logique de premier degré, à convaincre les Martiniquais du caractère singulier et incongru, à leurs yeux, d’une Martinique française située à 7 000 kilomètre de la métropole. Les élus se contentent de ces flashes, sans ignorer les circonstances ainsi décrites et les dégâts qu’elles causent dans les têtes. Cependant si ceux de la mouvance nationaliste sont dans leur rôle, on peut s’étonner que les autres qui sont attachés à la république ne paraissent pas s’émouvoir d’une situation pouvant conduire à une politique opposée à la leur. Ils pourraient, à tout le moins, encourager la future élite par une campagne d’informations, à embrasser la haute fonction publique et la magistrature, le vivier ainsi constitué étant ouvert y compris aux besoins de la CTM.
Combattre la couleur unique des autorités régaliennes, sans aucun soupçon de racisme, n’est-ce pas une noble ambition pour tout parti républicain ? La nomination d’un ministre martiniquais, le premier sous la Vème République, pourrait ouvrir la voie.
Yves-Léopold Monthieux, Fort-de-France, le 2 octobre 2016
Fin de l'article