Césaire n'avait pas porté plainte pour la tête de Joséphine. Que feront les maires PPM concernés ?

Déboulage, Statues- Victor Shoelcher- Martinique


Rédigé le Lundi 25 Mai 2020 à 11:54 |
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La politique n'est pas une science exacte. C'est ce qui la rend mystérieuse. Mais si elle est malgré tout une activité qui obéit à des règles, elle est surtout une science mystérieuse qui obéit à des milliers de paramètres en même temps. C'est ainsi que l'on dit que la politique est une affaire systémique qui résulte des interactions.


Soyons plus clair que dans notre introduction et posons la problématique de fond : L'affaire des statues détruites de Victor Schoelcher, pose un véritable embarras à la classe politique de gauche en Martinique

C'est Angéla Davis qui le disait: Il faut internationaliser les luttes
Or les deux villes dans lesquelles ces statues ont été détruites sont des villes césairiennes. Fort de France dirigée par Didier Laguerre et Luc Louison Clémenté pour la ville de Schoelcher. Il se trouve qu'Aimé Césaire de son vivant n'avait pas porté plainte à la justice quand la tête de Joséphine avait été décapitée. Mieux de son vivant , il avait toujours refusé qu'on lui remette la tête sur le cou.

Il se trouve que probablement les services communications de ces deux villes ont réagi trop vite, par la voix de leur maire, par émotion, en condamnant ces agissements avant de mesurer la portée politique d'un tel coup d'éclat réalisé par la nouvelle génération d'activistes. En effet alors que dans un premier temps les réseaux exprimaient leur surprise, leur effarement, leur désapprobation puis leur condamnation, une seconde vague encore plus alternative a commencé, sans donner raison aux activistes, à s'interroger sur le bien-fondé d'une telle disproportion entre l'action prétendue de Schoelcher et sa représentativité, en rues, en statues et l'action des esclaves elle même, comparés au peu de symboles qui exprimeraient la portée héroïque de cette libération. Même le Président de la République y est allé de sa désapprobation sévère.

Sauf que le troisième mouvement de balancier semble donner raison aux activistes. En effet des voix fortes dans le pays, et dans le monde commencent à leur donner raison, à débuter par celle de Françoise Verges. Cette femme est un ténor de l'action pour l'émancipation des Peuples et des libertés individuelles.Mais elle est surtout une voix qui porte dans la lutte anticolonialiste en Outremer et dans le monde. Chamoiseau lui, aura condamné le schoelchérisme et pas Victor Schoelcher. Par conséquent le troisième acte après les réactions des émotifs des réseaux sociaux, voici que les intellectuels de gauche, un peu gradés commencent à parler de bien-fondé de l'action, voire de pertinence et à transformer en héros ces activistes qui ont osé mettre les pieds dans le plat.

Il n'en n'aura pas fallu plus pour embarrasser au moins les deux états majors politiques des villes en questions, voire même d'autres collectivités si ce n'est le procureur et le Préfet.

En effet c'est curieusement le statut des statues qui pose problème.

La ville de Fort de France pour sa part n'est pas propriétaire des lieux où les événements se sont déroulés à Fort de France. On sait même qu'une bataille politique féroce est en cours pour que la CTM qui est actuellement propriétaire, retrouve la pleine jouissance de son bâtiment qu'elle veut destiner à un musée. La ville qui refuse d'être chassée du bâtiment et qui abrite son service municipal d'action culturelle, elle, se bat pour ne pas être expulsée. Une plainte de sa part au moment où le propriétaire conteste son occupation pourrait faire tomber la plainte à cause d'une erreur de procédure. En plus les héritiers de Césaire peuvent-ils aller à l'encontre des actions anticolonialistes et se mettre en marge des idée de gauche, en étant ceux qui portent plainte contre des Martiniquais. A ce tire Daniel Marie-Sainte a déjà ouvert la nasse sur son mur virtuel, en oubliant qu'il est le propriétaire effectif des murs du centre culturel Camille Darsières.

Pour Schoelcher, la donne est différente. Si la ville est bien propriétaire de l'espace où se trouve la statue décapitée, et que Schoelcher est bien le nom de la ville, il se trouve que Schoelcher est une ville césairienne aussi. Et personne ne veut être à l'origine d'une affaire qui pourrait dégénérer demain d'autant que l'une des filles de la vidéo serait une habituée, familière de chez un des élus majeurs de cette commune. Autrement dit la majorité municipale, laisserait bien ce sale boulot à l'opposition municipale.

Alors il reste le Procureur , ou le préfet qui pourraient eux-mêmes se saisir de cette affaire. Mais pourquoi soulèveraient-ils une affaire d'esclave quand les élus politiques du pays ne s'engagent pas eux-mêmes.

Ainsi donc par idéologie politique, et par circonstance atténuante Schoelcher pourrait peut-être commencer sa traversée du désert ou retrouver la vraie place qu'il devrait avoir.

Dans chaque ville, il y a une rue Schoelcher, parfois un lycée, un bibliothèque, aujourd'hui ce nom est contesté et peut faire l'objet de toutes polémiques. Aussi le plus important dans les jours prochains sera d'observer qui va porter le responsabilité de la plainte devant le justice, dite dans ce contexte, justice coloniale.


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