CLAUDE LISE BATTU PAR LES FORCES PROGRESSISTES ET ALLIES Par Camille CHAUVET


Rédigé le Jeudi 31 Mars 2011 à 15:32 |

Rédaction : Les errements de Claude Lise en quittant le PPM pour ses mauvaises relations politiques avec deux PPM historiques feu Camille Darsières et Rodolphe Désiré et une haine viscérale contre Serge Letchimy aboutissent à sa disparition comme leader politique. Le piège d’Alfred Marie-Jeanne a bien fonctionné.


Aujourd’hui, c’est une bipolarisation politique entre deux hommes inévitable… D’un côté Serge Letchimy, de l’autre Alfred Marie-Jeanne. C’est la mort momentanée des partis politiques. Ce que souhaitait ce renard politique qu’est AMJ. Le président du MIM a exécuté Claude Lise de la belle manière. Plus il s’affichait en défenseur de Claude Lise, plus il le mettait en difficulté.


LE COMMENCEMENT

La carrière politique de Claude Lise commence en 1972 lorsque, avec quelques militants socialistes, il participe à la création de la Fédération socialiste de la Martinique (FSM).Il choisit d’affronter le monstre politique de l’époque Michel Renard maire du Marigot, aux cantonales de 1973 et aux municipales de 1977.Combat difficile qu’il perd, mais il retient l’attention d’Aimé Césaire et il le sait. Très vite il comprend qu'une entrée comme simple militant au PPM serait un parcours trop difficile, il crée le Parti socialiste martiniquais en 1976 et en est le secrétaire-général jusqu'en 1978, date à laquelle ce Parti socialiste martiniquais fusionne avec le Parti progressiste martiniquais d'Aimé Césaire.

L’année 1978 est le point de départ d’une carrière politique et il bénéficie du soutien de Rodolphe Désiré et Renaud de Grand maison. Claude Lise devient un PPM qui s’affirme et se construit une carrière politique grâce au PPM En 1980 : conseiller municipal de Fort-de-France et 5e adjoint au maire et Conseiller général du 4e canton de Fort-de-France. 1983 à 1986 : conseiller régional sur la liste de l'union de la gauche, Pacte global d'unité. 1985 : conseiller général du 10e canton de Fort de France. 1988 à 1992 : 1er vice-président du conseil général sous la présidence d'Émile Maurice. 1988 à 1993 : député de la circonscription Nord Caraïbe et membre de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale. 1993 : lors des législatives, Claude Lise est battu dans le Nord Caraïbe par Pierre Petit (Martinique) (RPR). 1992 : Claude Lise est élu président du Conseil général de la Martinique et réélu en 1994,1998, 2001, 2004 et 2008. 1995 : Claude Lise est élu sénateur de la Martinique le 24 septembre. Tous les mandats de Claude Lise sont gagnés sous la bannière du balisier.

Mais tout explose sans surprise le 13 octobre 2001, Claude Lise créé l'Espace d'action démocratique pour la Martinique. Selon Claude Lise, l'EADM n'était pas un nouveau parti politique, mais un instrument à côté des partis traditionnels permettant la réflexion, l'échange et un espace de propositions sur tous les grands sujets en prenant en compte l'intérêt général de la Martinique.
Au fond, c’était clair que cet outil était un Parti Politique et source de désagréments pour lui. La première sommation vint de feu Camille Darsières qui déclarèrent devant lui : « mon espace démocratique, c’est le PPM ». Ce soir là, à la citerne de Trénelle les observateurs et les militants avertis avaient bien compris qu’il se passait quelque chose au PPM.

La suite arrivait quand Claude Lise refusa l’idée de Serge Letchimy comme président du PPM. Claude Lise quittait son ancien parti avec d'autres élus comme Madeleine de Grand maison, Claude Cayol, Pierre Suédile, Marie-Elise Nébon, Alexandre Mouriesse, Maxence Deluge, Geneviève Chanteur et fonde le 26 mars 2006 un nouveau parti politique de gauche, le RDM ( Le Rassemblement Démocratique Martiniquais).Tous ces élus ont disparu du paysage politique et son plein d’amertume quand on prend le temps de les écouter. C’est vrai qu’ils ont tous été battus lors d’élection par le candidat du PPM soutenu par Serge Letchimy mais le plus intelligent des transfuges, Claude Cayol a jeté l’éponge sur son canton.


EN CONCUBINAGE AVEC CHABIN




Dans sa marche politique Claude Lise entrait dans une liaison politique avec Alfred Marie-Jeanne qu’il avait dénoncé quand il était encore au PPM. Il faut avoir en souvenir la diatribe de Claude Lise à l’encontre d’AMJ lors de la rentrée politique du PPM en octobre 2000.C’est la plus incendiaire que l’on connaisse à ce jour au sein du parti d’Aimé Césaire. Même les rédacteurs actuels du journal du parti progressiste qui veulent acides n’atteignent pas le niveau de Claude Lise.
Fort de l’appui de ses anciens ennemis du MIM, il résiste au PPM et va même jusqu’à aider à  la démolition de cette force politique par des prises de positions et des choix. Il faut dire que du côté de la Citerne, les militants et élus du PPM ne lui font pas de cadeaux et lui rendent la vie dure au sein de l’Assemblée départementale qu’il a gagnée sous la bannière du Balisier.


L'ANNEE 2001 

L’année 2001 est un test de résistance au PPM sur le  canton 10. Le 18 mars, Claude Lise est réélu conseiller général du canton 10 de Fort-de-France au 1er tour. Le 23 mars 2001, Claude Lise est réélu pour la quatrième fois président du conseil général en obtenant 25 voix contre 17 à Rodolphe Désiré et 2 à Garcin Malsa.
La guerre politique est ouverte entre le PPM et Claude Lise qui à de son côté tous les anti césairistes et anti-PPM. Cet affrontement prend toutes les formes depuis le blocage d’une portion du TCSP passant dans Fort-de-France au refus de porter une contribution financières aux projets également portés par la Région Martinique.

Aux élections régionales Claude Lise est éliminé de l’élection par Alfred Marie-Jeanne qui obtient les suffrages du RDM dès le premier tour. Au second tour Alfred Marie-Jeanne est battu par Serge Letchimy. C’est la mort dans l’âme que Claude Lise fait le triste constat du poids politique du Président du PPM. Les choses vont s’accélérant avec les cantonales de mars 2011. Le RDM est éliminé de Fort-de-France , mais garde tous ses élus et en ajoute un en la personne du maire de Grand-Rivière.

LA MORT POLITIQUE DE CLAUDE LISE RELANCE ALFRED MARIE-JEANNE

La liaison entre Claude Lise et Alfred Marie-Jeanne a été suicidaire pour le Secrétaire général du RDM. Bien que gagnant de nombreuses mairies, les maires de ces mairies ne contrôlent pas un électorat qui se porte sur AMJ, surtout dans le sud du pays. Le RDM sera contraint et forcé de faire de l’autostop dans la yole AMJ si ce parti politique souhaite une représentation au sein de la prochaine collectivité. Car, au fond cette dernière consultation électorale fait d’une part le constat des forces en présence où l’absent de l’alliance RDM /MIM par le nombre d’élus est curieusement le maître de cette alliance, et d’autre part une opposition frontale entre deux hommes Serge Letchimy  et Alfred Marie-Jeanne.
Claude Lise doit bien regretter d’avoir quitté le PPM, et pour cause son choix l’a conduit a son  Mars lui aussi.
Les Mars de l’Histoire s’écrivent :
21 mars 2010 le dictateur de Cluny Alfred Marie-Jeanne était chassé … 
31 mars 2011 son allié disparaît de la carte politique.

Attendons donc Mars 2012 ou Mars 2014.
Dans cette Martinique actuelle, peut importe l’âge des guerriers l’important, c’est le Peuple qui choisit et surtout les Politiques doivent accepter le verdict populaire et ne pas dire quand ils ne sont pas élus que ce Peuple souverain s’est trompé.

Le verdict est tombé, il y a ceux qui pleurent… et ceux qui jubilent. Josette Manin est à jour la première femme élue Présidente du Conseil Général de Martinique. Une page de l'Histoire politique du Pays Martinique s'écrit et en bruit de fond le broyeur du Conseil Général fonctionne … que contiennent  donc tous ses sacs poubelles et autres cartons sortant du cabinet… Dieu seul le sait !!!




POLITIQUE
Dans la même rubrique :