La première bonne raison c'est qu' Alain Aumis et son histoire avec l'art ne datent pas d'hier !
Commissaire d'exposition Patricia Donatien .
Nous avons à l'occasion, d'une visite privée, bénéficier d'une présentation exclusive. Pas question de garder ce privilège pour nous, nous voulons le partager avec vous.
L'espace : Un Totem d'entrée qui permet de partir dans l'une ou l'autre direction de l'expo. A gauche c'est le sacré , où la sacrée mariée qui tout au long de la visite va nous dévoiler dans ses Rad Kabann sa sensualité, ses joies et ses souffrances... Une misère bleue parfois mais tant d'émotion !
L'espace : Un Totem d'entrée qui permet de partir dans l'une ou l'autre direction de l'expo. A gauche c'est le sacré , où la sacrée mariée qui tout au long de la visite va nous dévoiler dans ses Rad Kabann sa sensualité, ses joies et ses souffrances... Une misère bleue parfois mais tant d'émotion !
2 ) Une exposition qui revêt un caractère sociologique et qui interroge
Dans la Martinique d’aujourd’hui, pratiquement plus personne en dehors de quelques personnes âgées et un certain nombre de résistants culturels, ne met de Rad Kabann sous son matelas. Malgré la réalité d’une inégalité sociale chronique et d’un appauvrissement galopant de la population, l’aisance affichée et en tout cas perçue fait que chacun possède un lit suffisamment confortable pour n’avoir aucun besoin d’accumuler sur son sommier des vêtements usagés.
Cependant, les Rad Kabann, tout comme un certain nombre de pratiques domestiques, ont marqué pendant longtemps l’habitat martiniquais.
Jusqu’aux années 70 et avant l’avènement de l’ère de la consommation acharnée, le Martiniquais est plutôt un paysan conservateur. La majorité de la population est pauvre et vit dans des campagnes où on a difficilement accès aux biens matériels. Les matelas, fabriqués artisanalement en toile bourrée de coton souvent récolté près de la maison, sont trop onéreux pour la masse.
En conséquence, on s’arrange comme on peut et le repos se prend sur une couche souvent partagée entre frères et sœurs, sinon avec les parents et faite d’une accumulation de vieux vêtements usagés, trop petits, déchirés: les Rad Kabann.
Cependant, les Rad Kabann, tout comme un certain nombre de pratiques domestiques, ont marqué pendant longtemps l’habitat martiniquais.
Jusqu’aux années 70 et avant l’avènement de l’ère de la consommation acharnée, le Martiniquais est plutôt un paysan conservateur. La majorité de la population est pauvre et vit dans des campagnes où on a difficilement accès aux biens matériels. Les matelas, fabriqués artisanalement en toile bourrée de coton souvent récolté près de la maison, sont trop onéreux pour la masse.
En conséquence, on s’arrange comme on peut et le repos se prend sur une couche souvent partagée entre frères et sœurs, sinon avec les parents et faite d’une accumulation de vieux vêtements usagés, trop petits, déchirés: les Rad Kabann.
3 ) Des interrogations certes, mais des émotions surtout
Dans cette période où tout possède une fonction et une utilité, la vieille toile ne se jette pas et, les Rad Kabann sont aussi un réservoir de tissus pour fabriquer des torchons destinés à essuyer les meubles et la vaisselle, des shorts et autres robes de maison pour les plus petits, des culottes et autres sous-vêtements, des bandes hygiéniques pour les jeunes filles ayant leurs menstruations. Les Rad Kabann sont donc, jusqu’aux années 70 et, peut être même au-delà, une valeur ajoutée, une ressource qui en dehors de sa qualité émotionnelle permet une meilleure survie et devient le garant de l’absence de manque.
Les Rad Kabann, à mesure de l’évolution sociale de l’ensemble des Martiniquais, vont peu à peu et surtout dans les classes moyennes se glisser sous les matelas, en strates chronologiques: chaque année, chaque enfant posant tour à tour sa marque, celle d’une mode, d’une pratique, le tissu ou vêtement usagé, délaissé devenant le témoin de l’existence d’un être disparu, la vitrine d’une minceur passée, d’un amour perdu ou d’une tragédie.
Les Rad Kabann, à mesure de l’évolution sociale de l’ensemble des Martiniquais, vont peu à peu et surtout dans les classes moyennes se glisser sous les matelas, en strates chronologiques: chaque année, chaque enfant posant tour à tour sa marque, celle d’une mode, d’une pratique, le tissu ou vêtement usagé, délaissé devenant le témoin de l’existence d’un être disparu, la vitrine d’une minceur passée, d’un amour perdu ou d’une tragédie.
4) Mais cest aussi l'occasion d'une belle rencontre et surtout un entretien avec une personne sensible, qui parfois sait laisser son émotion le déborder !
Il ne doit pas être facile pour un critique d'art de faire de l'art ! Mais c'est allègrement qu'Alain franchit la ligne de front pour passer de l'autre côté. Pour ceux qui ne le savent pas, il y eut en Martinique, une époque où ceux qui écrivaient sur les arts et la culture devaient avoir une connaissance de l'art pour en parler. Nous n'avions ni internet ni les réseaux et à cette époque certaines personnes exerçaient leur plume, faisaient , défaisaient un artiste.
KASSAV' est né dans cette période.
Dans ces papiers , publiés à une époque ou le journal France-Antilles gagnait encore de l'argent, l'invitation était permanente à la découverte des autres quand un papier était signé de lui. Un trio infernal sévissait, et instruisait les lecteurs à la chose culturelle. L'identité était une révolution césairienne, et le peuple bouffait de la culture avec avidité, pour sa structuration mentale. A RFO il y avait Daniel Bétis dans son émission "Art et spectacles", à RCI Ignace Pastel et son émission "Makrélaj" et sur France Antilles Alain Aumis et Pierre Lucette gravaient l'histoire dans le marbre.
KASSAV' est né dans cette période.
Dans ces papiers , publiés à une époque ou le journal France-Antilles gagnait encore de l'argent, l'invitation était permanente à la découverte des autres quand un papier était signé de lui. Un trio infernal sévissait, et instruisait les lecteurs à la chose culturelle. L'identité était une révolution césairienne, et le peuple bouffait de la culture avec avidité, pour sa structuration mentale. A RFO il y avait Daniel Bétis dans son émission "Art et spectacles", à RCI Ignace Pastel et son émission "Makrélaj" et sur France Antilles Alain Aumis et Pierre Lucette gravaient l'histoire dans le marbre.
5) Des toiles, du travail et un bel agencement, qui permet de faire découler une histoire
Plus que des mots, écoutez Alain Aumis !
5 autres bonnes raisons dans un article suivant ...Demain , pourquoi pas !
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