Dans un deuxième temps, il faut reconnaître que certaines tendances politiques, pour des motifs divers, ont mis en œuvre, avec un acharnement quasiment sans précédent, une campagne pour élever au rang de vertus cardinales la peur ( on a particulièrement mis en avant la menace que des avantages et des acquis sociaux seraient irrémédiablement perdus), l’irrationnel ( on a développé sous toutes les formes l’idée que la Martinique sera livrée à la dictature sans partage de sinistres individus qui feront disparaître toutes les libertés individuelles), et l’attentisme ( on a répété avec insistance que le gouvernement français, dans sa grande bonté envers nos populations sait mieux que quiconque quelles sont les mesures à prendre). Avec le relais tous azimuts qui a été donné par la plupart des média à cette campagne, on comprend comment on a abouti au point de vue général qui a cours dans le public : « on ne comprend rien à tout cela ».
Et donc, dans un troisième temps, certains élus qui avaient pris position pour le 74, ayant à faire face à la question de leur réélection, ou de leur maintien dans telle ou telle structure, se sont trouvés contraints d’opérer un revirement, et le seul argument possible pour se justifier a généralement été le suivant : Le peuple martiniquais n’est pas prêt.
On peut traduire ainsi ce que cela sous entend : Ce peuple est habitué à une certaine forme d’assistance fondée sur le principe de la solidarité de l’ensemble national français, ce qui le rend systématiquement méfiant et hostile chaque fois qu’on lui parle d’assumer des responsabilités, ( il entend qu’on va le dépouiller de quelque chose qui lui est mesuré à proportion de sa fidélité au grand ensemble), ce qui lui fait éprouver la plus grande méfiance envers tous ceux qui, dans son histoire, ont cherché à promouvoir les valeurs et la responsabilité martiniquaises.
Malgré tout, il se trouve que notre attention est retenue par un certain nombre de choses, comme le progrès de la conscience martiniquaise à travers la culture et les arts, l’augmentation de notre niveau d’expertise dans quasiment tous les domaines qui nous concernent, la capacité de lutte et de mobilisation du peuple martiniquais exprimée lors du mouvement de février 2009, le développement du débat social, politique, économique dans toutes les couches de la population. C’est tout cela qui nous amène à dire avec force et conviction, qu’aujourd’hui cette représentation du peuple martiniquais va se renverser au fur et à mesure, inévitablement. Car le sens profond de l’histoire du peuple martiniquais, c’est le cheminement qui l’amène progressivement, du moment de la dépossession de soi que fut l’esclavage, au moment de la maîtrise de soi, à travers ses avancées culturelles, sociales, économiques et politiques. Notre espoir, c’est que dans le temps qui reste avant la consultation du 10 Janvier, il se produise, au sein du peuple qui réfléchit, un renversement de position en faveur du sens de la responsabilité que représente le OUI à l’article 74. Ce serait là une grande fierté pour le peuple martiniquais aux yeux du monde. Mais c’est vrai, cela on le saura après le verdict des urnes.
Edmond Mondésir
Et donc, dans un troisième temps, certains élus qui avaient pris position pour le 74, ayant à faire face à la question de leur réélection, ou de leur maintien dans telle ou telle structure, se sont trouvés contraints d’opérer un revirement, et le seul argument possible pour se justifier a généralement été le suivant : Le peuple martiniquais n’est pas prêt.
On peut traduire ainsi ce que cela sous entend : Ce peuple est habitué à une certaine forme d’assistance fondée sur le principe de la solidarité de l’ensemble national français, ce qui le rend systématiquement méfiant et hostile chaque fois qu’on lui parle d’assumer des responsabilités, ( il entend qu’on va le dépouiller de quelque chose qui lui est mesuré à proportion de sa fidélité au grand ensemble), ce qui lui fait éprouver la plus grande méfiance envers tous ceux qui, dans son histoire, ont cherché à promouvoir les valeurs et la responsabilité martiniquaises.
Malgré tout, il se trouve que notre attention est retenue par un certain nombre de choses, comme le progrès de la conscience martiniquaise à travers la culture et les arts, l’augmentation de notre niveau d’expertise dans quasiment tous les domaines qui nous concernent, la capacité de lutte et de mobilisation du peuple martiniquais exprimée lors du mouvement de février 2009, le développement du débat social, politique, économique dans toutes les couches de la population. C’est tout cela qui nous amène à dire avec force et conviction, qu’aujourd’hui cette représentation du peuple martiniquais va se renverser au fur et à mesure, inévitablement. Car le sens profond de l’histoire du peuple martiniquais, c’est le cheminement qui l’amène progressivement, du moment de la dépossession de soi que fut l’esclavage, au moment de la maîtrise de soi, à travers ses avancées culturelles, sociales, économiques et politiques. Notre espoir, c’est que dans le temps qui reste avant la consultation du 10 Janvier, il se produise, au sein du peuple qui réfléchit, un renversement de position en faveur du sens de la responsabilité que représente le OUI à l’article 74. Ce serait là une grande fierté pour le peuple martiniquais aux yeux du monde. Mais c’est vrai, cela on le saura après le verdict des urnes.
Edmond Mondésir